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Pour une famille de la Saskatchewan, l’agriculture est une noble tradition

Garth Glass tire une grande satisfaction du fait que sa ferme produit des milliers de repas nutritifs. En effet, Garth, sa femme Shelley et son fils Kent cultivent des céréales et des légumineuses biologiques, et élèvent du bison en bordure de la région des Great Sand Hills dans le sud-ouest de la Saskatchewan.

Comme la plupart des agriculteurs, la famille Glass a eu sa part d’épreuves, mais l’année 2008 a été fructueuse. « Nos cellules à grains sont pleines. Nous avons produit plus de 200 tonnes de lentilles, cela représente un demi-million de repas ou plus. Je ne sais pas combien de milliers de bols de céréales notre ferme aura produits cette année, ou combien de bons repas seront préparés avec notre viande de haute qualité, mais cela me fait chaud au cœur de savoir que ma famille arrive à nourrir autant de gens. »

Garth et Shelley ont cinq enfants. Kent, qui a travaillé pendant plusieurs années dans l’industrie pétrolière et gazière, est retourné à l’agriculture cette année.

« En pratiquant l’agriculture, on ressent une sorte de connexion et d’amour qui l’emportent pleinement sur l’aspect financier, explique Kent. L’agriculture, c’est une façon de servir l’humanité. C’est aussi un métier beaucoup plus près de la terre et plus reposant, si on le compare au rythme effréné de l’industrie pétrolière et gazière. »

En tant que membre de la foi bahá’íe, la famille Glass a été inspirée par l’accent que met Bahá’u’lláh sur le service. Bahá’u’lláh, le fondateur de la foi bahá’íe, a déclaré que pratiquer l’agriculture dans un esprit de service était « identique à l’adoration de Dieu ».

L’intérêt marqué que la foi bahá’íe porte à l’agriculture peut sembler inopiné compte tenu du fait qu’elle fut établie au cours de la dernière partie du XIXe siècle, au cœur de la révolution industrielle. Bahá’u’lláh et son fils ‘Abdu’l-Bahá, qui a dirigé la foi après la mort de son père, n’ont pas seulement écrit à propos de l’importance de l’agriculture et lancé des discussions à ce sujet; ils étaient activement engagés dans ce métier.

Au cours de ses jeunes années en Perse, aujourd’hui l’Iran, Bahá’u’lláh a aidé à exploiter les fermes familiales et pris en charge leur gestion à la mort de son père. Des années plus tard, après la Première Guerre mondiale, ‘Abdu’l-Bahá a été nommé chevalier de la Couronne britannique pour avoir produit et engrangé des céréales dans le but de nourrir la population de la Palestine, ainsi que des soldats britanniques, pendant la guerre.

« Ce qui m’impressionne, c’est le fait que Bahá’u’lláh, la manifestation de Dieu pour notre ère, ait pratiqué l’agriculture avec sa famille, observe Garth Glass. Cela nous a permis, à moi et à ma famille, de réaliser que l’agriculture était une noble tradition. Je suis fier de poursuivre le travail que mon grand-père et mon père ont commencé. »

« L’agriculture nous permet même de mettre en pratique des vertus, comme la patience. Surtout la patience, précise Garth en souriant. Cet automne, par exemple, après plusieurs années difficiles, tout allait à merveille. Nous venions à peine de mettre en andains une excellente culture de lentilles lorsqu’un vent fort, venu de nulle part, s’est abattu sur le champ. En une demi-heure, il a réussi à balayer les andains et à dissiper les lentilles ».

« En agriculture, nous en voyons de toutes les couleurs et nous passons par toute une gamme d’émotions. D’un autre côté, ce métier renforce aussi nos qualités spirituelles, comme l’humilité. Dans des situations comme celle-là, nous ne pouvons rien faire. Lorsque nous vivons des moments difficiles, il faut essayer de prendre du recul. Et, au contraire, quand tout va bien, il faut être reconnaissant de ce que nous avons », raconte Garth en riant.

Les écrits bahá’ís soulignent le grand rôle que jouent les agriculteurs dans la société, allant même jusqu’à dire que l’importance de leur service surpasse celle des autres professions. C’est un message remarquable si on considère que les gens d’aujourd’hui ont tendance à dévaloriser et à ignorer les agriculteurs et l’agriculture au profit d’autres métiers et industries.

Dans l’un de ses écrits, Bahá’u’lláh déclare qu’il faut porter une attention particulière à l’agriculture, car c’est l’un des éléments essentiels pour créer un ordre social. Aujourd’hui, alors que l’économie est dominée par d’autres industries, nous pouvons facilement oublier que le secteur de l’agriculture et celui des ressources renouvelables constituent la base de toute société. Nous utilisons plus que jamais des produits issus de la nature et, en raison du haut niveau de consommation, nous sommes en fait de plus en plus dépendants d’eux.

Dans le passé, la religion a joué un rôle considérable dans l’agriculture. Aujourd’hui, la foi bahá’íe s’emploie à élever le statut de l’agriculture pour qu’elle occupe une place de choix dans la société et que le métier d’agriculteur devienne hautement respecté.