La ville de Québec était l’endroit idéal pour que le Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO décide de reconnaître les sanctuaires bahá’ís, en Israël, comme sites du patrimoine mondial. En effet, l’architecte montréalais William Sutherland Maxwell, qui a conçu un de ces sanctuatires, avait également dessiné, quelques années auparavant, les plans de la tour du Château Frontenac, un des endroits les plus visités de la ville de Québec.
Au cours de sa carrière exceptionnelle, l’architecte Maxwell a également conçu d’autres édifices bien connus au Canada, dont le Parlement de la Saskatchewan, à Regina, et plusieurs églises et résidences à Montréal. Dans les années 1950, Maxwell, un membre éminent de la Communauté bahá’íe du Canada, a vécu quelque temps au Centre mondial bahá’í, à Haïfa, en Israël, où il a dessiné le mausolée du Báb, le site aujourd’hui le plus reconnu de cette ville portuaire du nord de la Terre sainte, et visité chaque année par des milliers et des milliers de touristes et d’adeptes de la foi bahá’íe.
La Communauté bahá’íe du Canada a accueilli avec joie la décision du Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO, réuni à Québec du 3 au 10 juillet pour sa 32e session annuelle. Plusieurs des 30 000 membres de la communauté bahá’íe canadienne ont eu l’occasion de visiter ces sanctuaires lors de pèlerinages aux lieux saints bahá’ís, ou espèrent s’y rendre dans le futur.
À l’annonce de cette nouvelle, la Communauté internationale bahá’íe a émis le communiqué de presse ci-joint :
QUÉBEC CITY (BWNS) — Un comité des Nations Unies siégeant dans la ville de Québec a décidé que deux lieux saints bahá’ís, situés en Israël, présentent une « valeur universelle exceptionnelle » et, par conséquent, doivent désormais être considérés comme faisant partie du patrimoine culturel de l’humanité.
La décision, prise aujourd’hui par le Comité du patrimoine mondial, signifie que les deux sites les plus sacrés pour les bahá’ís les tombeaux des fondateurs de leur religion s’ajoutent à la liste des sites reconnus sur le plan international dont la Grande Muraille de Chine, les pyramides d’Égypte, le Taj Mahal en Inde et Stonehenge en Angleterre.
La Liste du patrimoine mondial comprend également des sites importants sur le plan religieux, comme le Vatican, la vieille ville de Jérusalem et les restes des statues bouddhistes de Bâmiyân en Afghanistan.
Les lieux saints bahá’ís sont les premiers sites liés à une tradition religieuse née à l’époque moderne à être inscrits sur la liste gérée par l’UNESCO, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture.
Ces deux sites sont les tombeaux de Bahá’u’lláh et du Báb, les fondateurs de la foi bahá’íe. Le premier est situé au nord d’Israël, dans les environs de la ville de Saint-Jean-d’Acre qui fait déjà partie du patrimoine mondial, et le second se trouve sur les pentes du mont Carmel, à Haïfa.
Les bahá’ís croient que Bahá’u’lláh et le Báb étaient tous deux des messagers de Dieu ; leurs tombeaux sont des lieux de pèlerinage pour une communauté de quelque cinq millions de croyants. Le tombeau de Bahá’u’lláh est l’endroit vers lequel les bahá’ís du monde entier se tournent pour prier, ce qui lui confère une importance comparable à celle du Mur occidental, à Jérusalem, pour les juifs, et à la Kaaba, à la Mecque, pour les musulmans.
Né en Iran, Bahá’u’lláh a été exilé à Saint-Jean-d’Acre, qui faisait à cette époque partie de l’Empire ottoman. Il y est décédé en 1892. Le Báb a été exécuté en Iran, en 1850, et ses restes ont plus tard été transférés à Haïfa pour y être enterrés.
Ce sont les magnifiques jardins qui les entourent qui font de ces deux sites des endroits si remarquables, les éléments architecturaux de plusieurs cultures s’y mêlant harmonieusement. En plus des pèlerins bahá’ís, ces lieux attirent chaque année des centaines de milliers de visiteurs et de touristes.
« Nous avons appris avec grand plaisir la décision de l’UNESCO, qui met en lumière l’importance des lieux saints d’une religion qui, en 150 ans, est passée d’un statut de petit mouvement se développant exclusivement au Moyen-Orient à celui d’une communauté mondiale comptant des adeptes dans pratiquement tous les pays du monde », dit Albert Lincoln, le secrétaire général de la Communauté internationale bahá’íe.
« La communauté bahá’íe est particulièrement reconnaissante au gouvernement d’Israël d’avoir proposé l’inscription de ces sites à l’UNESCO. »
La Liste du patrimoine mondial a été établie par l’UNESCO en 1972 afin d’identifier, de protéger et de conserver des sites culturels et naturels d’une valeur universelle exceptionnelle. Jusqu’à présent, 184 pays ont adhéré à la Convention sur le patrimoine mondial, qui définit les critères généraux de sélection de la Liste, et plus de 850 sites y ont été inscrits, y compris des paysages naturels comme le parc national de Serengeti en Afrique de l’Est et la Grande Barrière de corail en Australie.
Le Comité du patrimoine mondial est composé de 21 pays ayant adhéré à la Convention sur le patrimoine mondial. Il se réunit annuellement dans le pays où réside la personne qui en préside les travaux. Cette année, la présidente est Madame Christina Cameron, du Canada ; la session a lieu dans la ville de Québec, un site du patrimoine mondial, et coïncide avec la célébration du 400e anniversaire de cette ville historique.
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