Les bahá’ís du Canada ont été profondément atterrés d’apprendre la semaine dernière que les Gardiens de la révolution en Iran ont débuté des travaux d’excavation dans un cimetière historique bahá’í important de la ville de Chiraz, dans le sud de l’Iran. Parmi les bahá’ís canadiens originaires d’Iran, plusieurs ont des proches ou ont des amis qui ont des proches enterrés dans ce cimetière.
Le site contient les tombes de plus de 900 bahá’ís, incluant les restes de dix femmes bahá’íes exécutées par le régime iranien en 1983. Au cours des années 1980, l’exécution de ces jeunes femmes, et particulièrement l’histoire de l’une d’elles âgée de seulement 17 ans, Mona Mahmudnizhad, a fait la manchette dans les médias. Une vidéo musicale produite au Canada, « Mona with the Children », a attiré l’attention internationale. Plus de 200 bahá’ís ont été tués au plus fort de la campagne de persécution envers la communauté bahá’íe, la minorité religieuse la plus importante d’Iran.
Propriété des bahá’ís de Chiraz depuis le début des années 1920, le cimetière a été confisqué en 1983 par le gouvernement, qui a procédé à ce moment au rasage des pierres tombales et à la destruction des édifices principaux sur le site. Les récents travaux d’excavation ont été entrepris pour construire un complexe sportif sur le site.
Ces travaux d’excavation ont débuté malgré des appels répétés des bahá’ís de Chiraz envers les autorités municipales et provinciales afin de protéger les tombes. Bani Dugal, la représentante principale de la Communauté bahá’íe internationale, a appelé « la communauté internationale à élever la voix en signe de protestation contre cet acte inquiétant », alors que de 40 à 50 camions sont arrivés sur les lieux pour accélérer les travaux d’excavation.
Cette attaque récente n’est pas un acte isolé puisque la communauté bahá’íe est régulièrement persécutée par les autorités iraniennes. Les bahá’ís ne peuvent enterrer leurs morts dans les cimetières civils, ce qui les oblige à maintenir des cimetières distincts. Ces cimetières, disséminés à travers le pays, sont souvent la cible d’attaques. Les membres de cette minorité religieuse, qui n’est pas reconnue par le gouvernement, n’ont pas accès à une éducation supérieure et sont interdits d’embauche dans la fonction publique.
Plus d’une centaine de bahá’ís sont présentement en prison pour des motifs religieux. Parmi eux, les sept responsable de la communauté bahá’íe iranienne. Ces sept bahá’ís ont reçu des peines de 20 ans d’emprisonnement sous de fausses accusations. Il s’agit de la peine la plus sévère imposée à des prisonniers d’opinion détenus dans les prisons iraniennes. Ce mois de mai marque le sixième anniversaire de leur incarcération.