Eric Farr, étudiant au doctorat à l’Université de Toronto, a récemment pris la parole lors d’une conférence organisée par le groupe de réflexion Cardus, qui a exploré les façons dont les jeunes vivent une « foi publique ». M. Farr y a assisté au nom du Bureau des affaires publiques de la Communauté bahá’íe du Canada.
Le thème de la conférence était « Foi en l’avenir : Sommet des millénaires croyants », et il a été organisé sous les auspices de l’Institut Cardus pour la liberté religieuse (ICLR). Elle a réuni un certain nombre de jeunes professionnels de divers secteurs de la société afin d’examiner la façon dont ils puisent dans leurs connaissances de la religion pour influer sur leur participation à la vie de la société.
Parmi les participants à la conférence figuraient un député provincial, un député fédéral et Andrew Bennett, ancien ambassadeur pour la liberté religieuse et directeur de l’ICLR.
M. Farr a commencé son allocution en faisant remarquer que la discussion à la conférence doit nécessairement commencer par une certaine compréhension du rôle de la religion dans la société. Il a proposé l’idée que le rôle de la religion est « d’opérer une transformation dans la vie intérieure de l’humanité et dans les structures de la société ».
Il a fait remarquer que la communauté bahá’íe essaie d’apprendre comment favoriser une attitude de foi publique dans ce mode. Les bahá’ís travaillent dans leurs quartiers pour bâtir des communautés spirituellement et matériellement prospères. Ils s’efforcent également de renforcer les capacités et de créer des espaces « où chaque membre d’une communauté peut s’exprimer et prendre en charge son propre développement spirituel, intellectuel et social ».
L’action inspirée par la religion doit, cependant, examiner attentivement sa relation avec la politique. S’adressant à un groupe diversifié de participants, M. Farr a ajouté : « Nous ne pouvons réduire les vastes enseignements de notre foi à une position partisane. Par conséquent, vivre une foi publique signifie qu’il faut s’efforcer constamment de faire le patient travail d’élaboration d’un consensus, sachant que le changement durable ne viendra pas de victoires politiques fugaces, mais du développement de nouvelles capacités chez les individus et les communautés ».
Pour conclure, il a ajouté : « Une foi publique comme celle que je décris chercherait à offrir une vision optimiste et convaincante de l’avenir. Les forces qui, dans la société d’aujourd’hui, favorisent la désillusion, la déception et la passivité sont si fortes. Et, je pense [qu’aider à combattre ces forces] est un moyen incroyablement puissant pour les gens de foi de contribuer à la vie publique. »
En réfléchissant aux conversations qui ont eu lieu lors de la conférence, M. Farr a noté qu’il est utile d’avoir l’occasion de discuter du rôle de la religion dans la société avec des personnes d’une autre confession.
Il a dit que la société canadienne peut avoir tendance à glorifier la diversité et les désaccords eux-mêmes, alors qu’en fait, l’appréciation de la diversité des points de vue n’est qu’un moyen de parvenir à une plus grande unité et compréhension entre les gens. Se référant à la citation des écrits bahá’ís, « L’étincelle de vérité ne jaillit que de la confrontation d’opinions divergentes », M. Farr a noté que le choc n’est pas un bien en soi ; il montre plutôt sa vertu en allumant l’étincelle de la vérité.