Le travail d’un groupe consultatif d’experts en agriculture, alimentation et environnement a été reconnu comme l’un des 10 finalistes du prix Food System Vision 2050 de la Fondation Rockefeller, choisi parmi plus de 1300 candidatures provenant du monde entier. Les finalistes se partageront un prix de 2 millions de dollars US.
Le groupe a collaboré avec des partenaires communautaires et l’Université du Manitoba pour proposer une vision sur 30 ans pour le territoire du Traité n° 4, qui couvre une grande partie des provinces des prairies du sud du Canada. kwayeskastasowin wahkohtowin : Une vision du système alimentaire pour 2050 pour le territoire du traité n° 4 aligne les changements du système alimentaire de la région sur le processus de réconciliation entre les populations autochtones et non autochtones. L’expression crie kwayeskastasowin wahkohtowin peut être traduite par « remettre les choses en ordre en reconnaissant le lien entre toutes choses ».
Paul Hanley, qui est l’auteur principal du projet, a constaté que les principes bahá’ís l’avaient aidé à contribuer des concepts clés à la vision. L’unité est l’un des concepts fondamentaux, comme ils l’affirment : « Nous croyons que la création d’un système agroalimentaire juste et durable dépend de l’unité des personnes qui contribuent à ce système et en dépendent ».
Maintenant choisi comme finaliste, le groupe passe par une phase d’accélération de 90 jours, afin d’élaborer un plan détaillé pour réaliser leur vision. Guidés par des conseillers experts réunis par la Fondation Rockefeller, ils élaborent un scénario pour communiquer leur vision aux parties prenantes du Traité n° 4 et de l’ensemble de la région des prairies.
Le groupe a commencé par se concentrer sur la colonisation comme l’un des principaux problèmes qui minent la durabilité du système alimentaire. Le processus de colonisation, y compris la décision prise dans les années 1870 de diviser les prairies en un vaste réseau de fermes privées, a considérablement modifié le biome de la région. Ce processus a non seulement transformé les écosystèmes en fermes dominées par les monocultures, mais a également disloqué la population autochtone et son mode de vie traditionnel, son économie et sa culture. Le système agroalimentaire contemporain est considéré comme non durable.
La population actuelle de la région est d’environ 500 000 habitants, dont environ 15 % d’autochtones. Il y a également 35 réserves de Premières nations. La population autochtone est actuellement en pleine recrudescence, car les taux de croissance suggèrent que les autochtones redeviendront le segment de population le plus important d’ici le milieu du siècle.
Vaincre le racisme et construire une vision collective de l’avenir par un processus éducatif à la base de la collectivité feront partie d’un changement profond de culture nécessaire à un changement transformateur. Le changement transformateur envisagé honore les principes qui sous-tendent les traités et garantit que les peuples autochtones auront les possibilités et les outils nécessaires pour accéder aux terres traditionnelles afin de récolter et de produire des aliments et des médicaments. Il est également prévu que ce processus contribue à la revitalisation des communautés rurales et incite les jeunes à rester et à travailler dans leur communauté. En outre, la vision vise à conserver et à restaurer les écosystèmes des prairies et des parcs ainsi que les zones humides.
L’équipe du projet a identifié plus de 50 activités extraordinaires déjà en cours sur le territoire du Traité 4, qui ancrent la vision dans la réalité. Le groupe prévoit de tirer des enseignements de l’expérience de ces activités émergentes et de collaborer avec de multiples parties prenantes dans le cadre d’un projet de 30 ans visant à réaliser cette vision.
« En travaillant sur cette vision et en commençant à étudier les innovations actuelles, nous avons réalisé que tout ce qui doit être fait pour mettre en place un système alimentaire durable, juste et équitable est déjà réalisé par des individus et des groupes quelque part dans la région des Prairies », explique M. Hanley. « Nous espérons utiliser la notoriété créée par le prix Rockefeller pour amplifier ces signaux et tendances existants ».