Cinq professeurs iraniens influents de Toronto ont demandé au Secrétaire général de l’ONU d’exercer des pressions auprès des autorités iraniennes pour qu’elles relâchent les Baha’is arrêtés il y a trois semaines. Bien qu’ils ne soient pas eux-mêmes membres de la communauté bahá’íe, ils ont exprimé leurs préoccupations dans une lettre véhémente (ci-après) à l’égard des arrestations et d’autres violations aux droits de la personne qui ont été commises en Iran.
Il s’agit d’Amir Hassanpour, éminent intellectuel Kurde iranien et chercheur enseignant à l’Université de Toronto; d’Haideh Moghissi, éminente sociologue de l’Université York, auteure de trois volumes « Women and Islam », « Feminism and Islamic Fundamentalism » et « Populism and Feminism in Iran » publiés par Routledge, Oxford University Press et Macmillan Press, et fondatrice du Syndicat national des femmes d’Iran, créé en 1984 avant qu’elle ne quitte le pays; de Shahrzad Mojab, auteure et directrice de l’Institut des études des femmes et des genres de l’Université de Toronto; de Saeed Rahnema, professeur en sciences politiques à l’Université York, ancien directeur de l’École de politique et d’administration publiques de l’Université York et commentateur fréquemment invité par les médias; de Mohamad Tavakoli-Targhi, auteur de livres et d’articles, notamment de « Refashioning Iran: Orientalism, Occidentialism and Nationalist Historigraphy » et professeur en histoire et en études sur le Moyen-Orient à l’Université de Toronto.
Voici la lettre qu’ils ont envoyée :
Le lundi 2 juin 2008
À l’honorable Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies
Votre Excellence,
Nous vous écrivons à titre d’universitaires irano-canadiens pour exprimer nos préoccupations à l’égard de l’arrestation, il y a deux semaines, de dirigeants de la communauté bahá’íe iranienne. Bien que nous ne soyons pas membres de cette communauté religieuse, nous considérons inacceptable, en tant qu’Iraniens, que le régime en Iran n’ait ni communiqué le lieu où se trouvent les personnes arrêtées ni divulgué les accusations officielles à l’origine de leur emprisonnement.
Ce dernier affront aux droits universels de la personne s’ajoute à une liste de plus en plus longue de violations commises par le gouvernement iranien contre un vaste groupe de personnes qui ne souhaitent qu’avoir la possibilité de contribuer au bien être de l’Iran : des journalistes, des leaders étudiants, des militantes pour les droits des femmes, des dirigeants syndicaux et d’autres membres de ce qui devrait être une société civile iranienne dynamique.
En ce qui concerne ce dernier incident, nous savons que le mercredi 14 mai 2008 des agents du ministère iranien de l’Intérieur ont fouillé les maisons de six des sept membres du groupe responsable de la coordination des affaires de la communauté bahá’íe. Ce groupe fonctionne à la connaissance du gouvernement iranien depuis que celui-ci a déclaré illégale l’administration bahá’íe officielle en 1983. La septième personne a quant à elle été arrêtée au début du mois de mars.
Nous croyons que la communauté internationale, surtout par l’entremise des Nations Unies, devrait déployer tous les efforts pour faire pression auprès des autorités iraniennes en vue d’établir des mesures de protection en matière de droits de la personne, et ce, pour assurer la sécurité et la liberté de tous les Iraniens.
Nous demandons que votre bureau agisse immédiatement en réclamant la libération des dirigeants bahá’ís et en prenant des mesures auprès des autorités iraniennes, peut-être avec l’aide des organismes appropriés des Nations Unies, pour protéger, conformément au Pacte international relatif aux droits civils et politiques dont l’Iran est signataire, les droits des autres groupes actuellement attaqués en Iran.
Nous vous prions d’agréer, Votre Excellence, l’expression de nos sentiments les meilleurs.
Professeur Amir Hassanpour, Université de TorontoProfesseure Haideh Moghissi, Université YorkProfesseure Shahrzad Mojab, Université de TorontoProfesseur Saeed Rahnema, Université YorkProfesseur Mohamad Tavakoli-Targhi, Université de Toronto
c.c.- Le très honorable Stephen Harper, C.P., député, premier ministre du Canada- Président de la République islamique d’Iran a/s de l’Ambassade de la République islamique d’Iran- Représentant de l’Iran auprès de l’ONU, S.E. M. Mohammad Khazaee, ambassadeur- Mission permanente à Genève, ambassadeur de la République islamique d’Iran, S.E. M. Ali Reza Moaiveri- Bureau du Haut-commissariat aux droits de l’homme, Mme Louise Arbour- Conseil des droits de l’homme des Nations Unies