Au sein de la population d’Iqaluit, qui compte environ 5 200 personnes, une amitié particulière s’est développée dans un groupe de voisins, venus de milieux bien différents.
Cette amitié a cela de remarquable qu’elle s’est développée non pas à cause d’un passe-temps ou d’un sport commun ou de l’appartenance à une même association, mais plutôt à cause de la prière.
Le groupe qui est composé de personnes d’origine inuite, canadienne-française, canadienne-anglaise, indienne, persane et russe, se rencontre chaque semaine dans une maison de la capitale nunavutoise, pour réciter, dans une variété de langues, des prières tirées de diverses religions.
Les réunions ont lieu depuis maintenant environ huit mois, et les participants disent qu’elles sont devenues une source d’amitiés importantes et de fermeté spirituelle.
« Ici [à Iqaluit], nous cherchons toujours des façons de passer du temps ensemble », explique Jag Narasimhadevara, qui a participé aux réunions plusieurs fois. « Et ces rencontres sont ce qu’il y a de mieux. »
« Je suis hindou », explique-t-il, « et pour nous il existe bien des façons d’atteindre Dieu. C’est donc très réconfortant de pouvoir s’asseoir dans un lieu paisible et de lire les prières des autres. Nous avons tellement en commun sur le plan de la foi. Tellement de choses sont pareilles. C’est un vrai plaisir. »
Certains des participants se sont joints au groupe après avoir été invités par un ami. D’autres avaient entendu parler de la foi bahá’íe et ont voulu trouver des activités organisées par les bahá’ís de la région. Dans d’autres cas, la personne en a entendu parler au hasard d’une rencontre. Mais tous les participants ont trouvé que ces occasions leur permettaient de communier avec Dieu et de mieux comprendre comment des voisins pouvaient développer de meilleurs rapports.
Elham Lecorre qui, avec son mari, accueille ces rencontres chez elle, dit : « La prière renforce notre foi et nous permet d’accomplir d’autres choses. » De telles activités sont nécessaires si nous voulons améliorer notre communauté et lui permettre de progresser. »
« Qui n’aime pas prier? », demande-t-elle, « que ce soit prier pour le bien du monde ou pour des personnes en particulier. Quand j’invite une personne je lui demande d’apporter une lecture ou une prière préférée, ou quelque chose qui est important à ses yeux. C’est que parfois une personne reçoit un texte et se dit – quelle magnifique citation! A ces occasions, elle peut la partager avec nous, et nous en bénéficions tous. Nos rencontres se déroulent de cette manière depuis le début. »
Les rencontres ont lieu tous les mardis soir et elles commencent habituellement avec des rafraîchissements et une période sociale. Ensuite, le groupe passe à la lecture de prières, qui sont tirées de diverses religions et sont récitées en anglais, en inuktitut et en français. Les prières de la foi bahá’íe sont aussi chantées dans les langues d’origine, le persan et l’arabe.
Le programme est très simple. Les participants peuvent partager quelque chose qu’ils ont apporté ou se servir d’un des livres de prières placés sur une table.
Plus tôt en novembre, les bahá’ís d’Iqaluit ont aussi aidé à organiser une réunion spéciale de prière, tenue dans la salle locale de la communauté anglicane, pour commémorer le 25e anniversaire de la Déclaration pour l’élimination de toutes les formes de d’intolérance et de discrimination fondées sur la religion ou la conviction des Nations Unies. L’activité comportait des lectures de texte de diverses religions dans différentes langues et elle a attiré environ quarante personnes.
Cette sorte de rencontre n’a pas lieu qu’à Iqaluit, chez les Lecorre. Partout au Canada et dans le monde, les bahá’ís invitent leurs voisins à découvrir avec eux le rôle que la prière peut jouer pour rapprocher les gens et pour créer les conditions favorables à la transformation des voisinages en entités saines et cohésives.
On peut trouver des réunions de prière dans la plupart des communautés du Canada. Elles ont souvent lieu chez des gens ordinaires et peuvent comporter de la musique, une discussion et de la nourriture. La prière est ce qu’elles ont toutes en commun. Elle a le pouvoir de rassembler des gens de toutes races, classes sociales, confessions et niveau de capacité, un objectif si important que le fondateur de la foi bahá’íe lui a accordé une place privilégiée dans ses Ecrits.
« Ceux qui sont imprégnés de sincérité et de loyauté devraient s’associer à tous les peuples et à toutes les familles de la terre dans la joie et l’allégresse puisque cette association contribue et continuera de contribuer à l’unité et à l’harmonie ce qui à son tour mène au maintien de l’ordre dans le monde et à la régénération des nations.Bénis soient ceux qui saisissent la corde de la gentillesse et de la compassion et sont exempts d’animosité et de haine. »