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Des députés et des groupes confessionnels explorent le lien entre foi, démocratie et dialogue

Des députés et des groupes confessionnels explorent le lien entre foi, démocratie et dialogue

Le sommet DemocracyXChange est l’occasion pour les groupes de la société civile et les dirigeants politiques d’explorer les moyens de renforcer les processus démocratiques. Cette année, la conférence s’est tenue virtuellement, attirant la participation de quelque 650 personnes dans tout le pays.

Deux des séances organisées en partenariat avec le Bureau des affaires publiques de la communauté bahá’íe du Canada ont examiné les moyens par lesquels les groupes confessionnels peuvent contribuer à favoriser le dialogue entre les députés de différents partis.

Le Bureau des affaires publiques était l’un des organisateurs de la conférence et était représenté au sein du Comité consultatif du programme.

Le 15 octobre, Geoffrey Cameron, directeur des affaires publiques, a co-animé un panel intitulé « La foi comme véhicule de dialogue : Perspective de la colline parlementaire ». Modéré par John Milloy, directeur du Centre d’éthique publique du Martin Luther University College, le panel était composé de députés de trois partis politiques : Elizabeth May, Garnett Genuis et Anthony Housefather.

Les panélistes ont discuté du rôle de la foi et de la spiritualité dans leur vie, et de la façon dont cela les a aidés à établir des liens sociaux et autres avec leurs collègues députés d’autres partis. Anthony Housefather a parlé du tribalisme des partis qui peut interférer avec la résolution des problèmes entre les représentants des différents partis. Il a déclaré que le fait de s’engager avec des groupes religieux dans un environnement multipartite peut aider à surmonter certaines de ces tendances.

L’une des idées discutées était la création d’un caucus interconfessionnel multipartite. Avant la conférence, M. Cameron a rédigé un billet de blog pour OpenDemocracy.ca qui présentait cette idée comme un moyen de promouvoir le dialogue public sur des questions d’intérêt commun entre les parlementaires et les groupes confessionnels.

Garnett Genuis a fait remarquer que les groupes confessionnels font partie de la société civile et qu’ils devraient être accueillis comme des participants à part entière dans les discussions sur les affaires publiques et les politiques publiques. Un groupe multipartite serait un moyen de permettre à ces voix d’être entendues de manière constructive, a-t-il suggéré, afin que le dialogue puisse être axé sur la promotion du bien commun.

La table ronde avec les parlementaires a été suivie d’une deuxième table ronde avec des représentants de groupes confessionnels. Coparrainée par la Conversation interconfessionnelle canadienne et organisée par le Bureau des affaires publiques, la discussion virtuelle a rassemblé des représentants de l’Organisation sikhe mondiale, du Centre pour Israël et les affaires juives, du Conseil national des musulmans canadiens, du Conseil canadien des églises, de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours et de la Communauté bahá’íe du Canada.

La discussion entre ces représentants s’est concentrée sur le type d’espaces qui pourraient être créés sur la colline du Parlement pour promouvoir un dialogue plus efficace entre les groupes religieux et les élus.

« Une grande partie de notre discours politique se limite au plaidoyer et à la prise de position », a déclaré le M. Cameron. « Nous avons besoin de plus d’espaces où nous pouvons nous pencher sur les principes moraux, éthiques et spirituels fondamentaux — une pratique qui est partagée par les collectivités religieuses — et examiner leurs implications pour les domaines de la politique publique ».

Peter Noteboom, secrétaire général du Conseil canadien des églises et coprésident de la Conversation interconfessionnelle canadienne, s’est fait l’écho de cette idée. « Il y a des principes auxquels nous tenons et qui ne se prêtent pas à la polarisation, et beaucoup de nos communautés de foi ont des points communs. Ce sont des points de départ pour le type de dialogue que nous voulons créer ».

« Nous pourrions voir ce caucus comme une idée plus large où nous créons un espace protégé pour parler des problèmes », a suggéré Balpreet Singh, conseiller juridique de l’Organisation mondiale sikh.

« Il est très important de créer un espace de compréhension mutuelle avant d’en arriver à la mobilisation publique », a ajouté Catherine Jarvis, une représentante de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours. Elle a parlé de ce qu’elle avait appris des pratiques autochtones consistant à s’asseoir en cercle autour d’un problème pour le comprendre, pour réfléchir à la façon dont nous voyons les problèmes qui peuvent devenir des questions politiques controversées.

« Nous espérons que ces tables rondes contribueront à jeter les bases d’un dialogue permanent entre les divers groupes religieux du Canada et les élus sur des questions d’intérêt commun », a déclaré M. Cameron. « À une époque où les forces de polarisation et de division sont ressenties par de nombreuses personnes, nous nous efforçons de favoriser un véritable dialogue qui puisse tirer parti des connaissances et de l’expérience des collectivités religieuses du Canada ».