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Des jeunes bahá’ís participent à la conférence PowerShift 2009

Des jeunes bahá’ís participent à la conférence PowerShift 2009

Alors que les gouvernements se préparent à la conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP15) qui aura lieu à Copenhague en décembre, les bahá’ís du Canada prennent part à un certain nombre d’activités qui visent à aborder les questions du changement climatique et de la pérennité écologique.

Du 23 au 26 octobre, trois bahá’ís se sont joints à 1000 jeunes gens réunis à Ottawa pour la conférence PowerShift 2009, la conférence canadienne sur l’environnement qui réunit le plus grand nombre de jeunes. Les conférences PowerShift dont plusieurs ont déjà eu lieu aux États-Unis, en Australie et au Royaume-Uni, encouragent les jeunes à exprimer leurs inquiétudes et à organiser des activités qui abordent la question du changement climatique et d’autres questions connexes.

La conférence PowerShift était une excellente occasion d’en apprendre d’avantage sur le mouvement de la jeunesse pour la protection de l’environnement, sur les questions qui ont été identifiées, sur le contexte dans lequel elles ont été présentées et sur les actions qui ont été entreprises, et de voir s’il y a des occasions pour les bahá’ís de prendre part au débat.

Étant donné que le principe central de la foi bahá’íe est la promotion de l’unité de l’humanité, les bahá’ís évitent scrupuleusement la politique partisane puisqu’elle a tendance à diviser les gens.

« Le dialogue avait un caractère moins politique que ce à quoi je m’attendais », a rapporté Carolyne Gardener, une étudiante à l’Université d’Ottawa qui était au nombre des participants bahá’ís. « En fait, au cours des débats auxquels j’ai participé, quand le sujet de la politique a été abordé, il n’était jamais question de jeter le blâme sur un parti ou dirigeant politique. Au contraire, le dialogue sur la politique a plutôt insisté sur le besoin de créer un nouveau modèle de gouvernance de l’économie et de l’industrie et sur des changements de politique au sujet du changement climatique. »

En septembre, la communauté internationale bahá’íe a lancé un appel aux dirigeants politiques identifiant certains principes spirituels et éthiques et demandant qu’ils soient considérés lors des délibérations sur le changement climatique. Cet appel, qui avait été rédigé par les bahá’ís, a été signé par 25 organisations non-gouvernementales, groupes confessionnels et instituts voués à la formulation de politiques. Ce document demande aux dirigeants du monde de « réfléchir sérieusement aux questions morales et éthiques qui sont à la base de la crise du changement climatique. »

Les participants bahá’ís à la conférence PowerShift ont constaté que les considérations éthiques et spirituelles sur le changement climatique faisaient définitivement partie du débat. « J’ai été stupéfaite de constater qu’à presque tous les ateliers auxquels j’ai assisté au cours de la conférence on a parlé du fait que nous avions besoin d’unité à l’échelle mondiale », raconte Carolyne Gardener. « Les gens parlaient de notre lien spirituel avec la terre, du caractère sacré de la planète, de son unité, de l’interdépendance de tous les aspects de la vie, tout particulièrement en ce qui a trait à l’environnement planétaire. »

Elle a ajouté que les participants parlaient du fait que des changements plus profonds devaient avoir lieu pour que ces idées soient acceptées. « On a même parlé du fait que la crise climatique était une occasion incroyable d’inciter un changement pour créer une société plus juste, établie sur des bases plus durables. »

« J’ai remarqué qu’on faisait la promotion d’un nouveau concept de leadership », rapporte Justin Kianfar, un ingénieur-conseil d’Ottawa qui a participé à la conférence avec les autres bahá’ís. « On a décrit le rôle de direction comme faisant partie d’un processus d’apprentissage. C’est plus une question de relations que de personnes particulières. Ce qu’il faut c’est travailler avec d’autres pour comprendre les enjeux. Certains participants ont attiré notre attention sur le fait qu’il est important de reconnaître que notre nature noble et spirituelle est une composante importante de l’équation. »

« L’aspect le plus important que j’aie observé à la conférence », affirme Donald Lucas, un autre étudiant d’Ottawa et le troisième participant bahá’í à la conférence, « est que très souvent les séances ont culminé avec la reconnaissance du fait qu’une certaine « chose » devait arriver à l’humanité pour qu’elle se transforme en un monde plus juste, plus viable et plus productif. Au cours de ces conversations, les participants semblaient voir clairement que ce changement n’était pas matériel et qu’il ne serait pas le résultat d’une quelconque politique, ou législation ou activité de groupes de pression. Il nécessiterait un revirement dans le cœur et l’âme des gens. Je dirais que les principes spirituels étaient bien présents à la conférence, mais de manière subtile. »

« Ce sentiment a été exprimé particulièrement clairement à la conférence Éveiller le rêveur [Awakening the Dreamer], où on a souligné le besoin de spiritualité dans la société contemporaine, afin que le monde puisse devenir un milieu favorable à l’épanouissement de l’humanité. C’était une expérience incroyable de voir que des centaines de personnes croient en bien des choses auxquelles je crois aussi. »

Le lendemain de la conférence, la Communauté internationale bahá’íe a annoncé qu’elle s’était engagée à titre de partenaire dans un programme visant à promouvoir un changement pour les générations futures en réponse au changement climatique. Le programme, un effort conjoint de l’Alliance des religions et de la conservation (ARC) et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), cherche à promouvoir une transformation des modes de vie qui contribue à freiner le réchauffement planétaire et à gérer d’autres problèmes environnementaux pendant une période de sept ans, de 2010 à 2017.

Le 4 novembre dernier, une délégation bahá’íe s’est jointe au secrétaire général des Nations Unies M. Ban Ki-moon, à Son Altesse Royale, le prince Philip, duc d’Édinbourg, et à des délégations des principales religions du monde, pour participer à une réunion de célébration visant à souligner l’important rôle que la religion peut jouer pour inspirer un changement à la base de la société et inciter ses membres à « faire la paix avec la planète ».

À cette occasion plusieurs des religions importantes ont lancé un plan d’action engageant leur communauté à un effort à long terme pour protéger l’environnement.

Le plan d’action de sept ans sur le changement climatique de la Communauté internationale bahá’íe intègrera des efforts de sensibilisation et d’action au programme des instituts régionaux qu’elle a établis partout dans le monde. Dans des milliers de communautés, des dizaines de milliers de bahá’ís participent déjà à ces programmes d’institut.

Selon le projet bahá’í, « La méthode la plus efficace pour sensibiliser la communauté mondiale bahá’íe à la question du changement climatique et pour inciter les bahá’ís à prendre part à des actes de service liés à la pérennité de l’environnement consiste à faire en sorte que l’Institut développe un cours pour explorer la relation entre les êtres humains et l’environnement, telle que décrite dans les Écrits saints bahá’ís. En plus de permettre aux participants d’acquérir des connaissances sur cette question, ce cours les aidera à acquérir les compétences nécessaires pour prendre part à des actes de service ayant trait à la viabilité de l’environnement. De même, les programmes à l’intention des enfants et des préadolescents incluraient de la matière sur le changement climatique et sur la contribution que la jeune génération peut faire pour résoudre la crise climatique. [traduction] »

Dans un effort continu pour collaborer avec leurs concitoyens sur la question du changement climatique, cinq bahá’ís canadiens se joindront à la délégation de la Communauté internationale bahá’íe lors des négociations sur le changement climatique à Copenhague en décembre. À cette conférence, les bahá’ís souligneront à nouveau l’importance des dimensions morale et éthique de la question du changement climatique en présentant une publication intitulée « Saisir l’occasion : redéfénir le défi climatique » dans laquelle les premières réflexions de la Communauté internationale bahá’íe seront décrites dans leurs grandes lignes.

Au cours des dernières années, les bahá’ís du Canada ont été encouragés par leur conseil administratif national à mieux s’informer sur les questions environnementales et du changement climatique, à participer aux forums où prend forme le débat public sur l’environnement et à agir localement en faveur de l’environnement lorsqu’ils planifient leurs activités communautaires. En se servant d’un processus permanent d’action, de réflexion et de consultation, ils développent graduellement de nouvelles compétences qui leur permettent de refléter leurs enseignements spirituels sur l’environnement dans leur vie de tous les jours.