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Des leaders bahá’ís sont arrêtés en Iran : s’agit-il d’une répétition des événements sinistres des années 1980 ?

Six dirigeants bahá’ís ont été arrêtés et emmenés à la prison Evin hier, lors d’une série d’arrestations concertées qui rappellent les événements qui avaient conduit, dans les années 1980, à des éxécutions et à des disparitions.

Six responsables bahá’ís viennent d’être arrêtés en Iran. Behrouz Tavakkoli and Saeid Rezaie, and, standing, Fariba Kamalabadi, Vahid Tizfahm, Jamaloddin Khanjani, Afif Naeimi et Mahvash Sabet (arrêtée déjà le 5 mars 2008).« Les bahá’ís canadiens sont terriblement inquiets », a déclaré Mme Karen McKye, la Secrétaire générale de la Communauté bahá’íe du Canada, en apprenant ces arrestations qui ont eu lieu hier matin en Iran. « Ces actions nous rappellent la série d’événements des années 1980 et 1981, lorsque les membres du conseil administratif national bahá’í, en Iran, ont été exécutés par le régime iranien, tout comme ceux qui les ont ensuite remplacés. »

« Plusieurs des neuf mille bahá’ís iraniens résidant au Canada ont des proches et des amis en Iran, et certains ont vu un père, une tante, un oncle exécutés par le régime dans les années 1980. Cette intensification de la persécution que subissent présentement les bahá’ís en Iran suscite une peur très réelle de voir de tels événements se répéter », a ajouté Mme McKye. Ces arrestations s’ajoutent aux signes croissants de danger pour l’ensemble de la communauté, comme on l’a vu au cours de la dernière année. En effet, au cours des derniers mois, on a enregistré plusieurs arrestations, la destruction de propriétés bahá’íes, le harcèlement d’écoliers bahá’ís, le refus persistant d’accorder aux bahá’ís le droit à l’éducation supérieure, et des attaques sur le plan économique.

Les six membres du groupe qui, au plan national, aide à répondre aux besoins essentiels des bahá’ís d’Iran, étaient à leur résidence, mercredi matin, quand des agents gouvernementaux du renseignement sont entrés et ont procédé à des fouilles qui ont duré jusqu’à cinq heures. Les bahá’ís ont ensuite été emmenés à la tristement célèbre prison Evin à Téhéran.

Notons que Mme Mahvash Thabit, septième membre et secrétaire du groupe, avait été arrêtée au début du mois de mars, à Machhad, après avoir été convoquée par le ministère du Renseignement. Elle est toujours en détention. Les personnes arrêtées mercredi sont Mme Fariba Kamalabadi, M. Jamalu’d-Din Khanjani, M. ‘Afif Na’imi, M. Sa’id Rida’i, M. Bihruz Tavakkuli et M. Vahid Tizfahm.

En 1983, le gouvernement a déclaré illégale toutes formes d’institutions administratives bahá’íes, dont l’Assemblée spirituelle nationale, le conseil de direction des bahá’ís d’Iran, ainsi que quelque 400 conseils de direction élus localement. Le groupe informel de coordination nationale avait été établi à la connaissance du gouvernement pour aider à répondre aux divers besoins des 300 000 membres de la communauté bahá’íe d’Iran.

Cette nouvelle action rend la communauté bahá’íe d’Iran encore plus vulnérable, à un moment où l’Iran connaît une augmentation des violations des droits de l’homme : l’augmentation générale du nombre d’exécutions, dont celles de jeunes contrevenants ; l’emprisonnement de plusieurs journalistes ; des attaques contre des défenseurs des droits humains ; l’arrestation de leaders étudiants ; et des actions portées contre les militantes pour les droits des femmes.

Le plan détaillé pour la persécution des bahá’ís d’Iran a été exposé dans un document émis en 1991 par le leader suprême, l’Ayatollah Ali Khamenei. Ce document, désigné comme le « Mémorandum Golpaygani », a été publié par la Commission des droits de l’homme des Nations Unies en 1993, et qualifié par la suite de « Lois de Nuremberg d’Iran » par le New York Times.

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