Une éducatrice bahá’íe, diplômée d’une université canadienne a reçu une peine de quatre ans de prison en Iran, alors que, selon certains rapports de la Communauté internationale bahá’íe, d’autres éducateurs bahá’ís, également diplômés d’universités canadiennes, sont actuellement détenus.
Nooshin Khadem, qui a obtenu une maîtrise de l’Université Carleton à Ottawa, a été condamnée à quatre ans de prison.
Le couple composé de Kamran Rahimian et Faran Hesami, tous deux chargés de cours en psychologie et qui ont tous deux reçu une maîtrise du programme de counselling éducationnel de l’Université d’Ottawa, sont détenus depuis le 13 septembre 2011 sans avoir été inculpés.
Les trois anciens élèves d’universités canadiennes font partie des neuf éducateurs détenus en rapport à leur participation à un projet communautaire non officiel, connu par l’appellation Institut bahá’í d’éducation supérieure (IBES), pour lequel les professeurs bahá’ís, à qui le gouvernement iranien interdit d’exercer leur profession, offrent leurs services et enseignent aux jeunes membres de leur communauté à qui on bloque l’accès aux universités.
Des peines de quatre ans de prison ont aussi été imposées aux chargés de cours de l’IBES, Ramin Zibaie, Mahmoud Badavam et Farhad Sedghi ainsi qu’au consultant Riaz Sobhani.
Deux autres personnes associées à l’IBES, Vahid Mahmoudi et Kamran Mortezaie ont été condamnées à cinq ans de prison.
Le verdict concernant ces sept personnes aurait été prononcé par un juge de la 28e section du tribunal révolutionnaire de Téhéran.
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« À ce stade, on ne sait toujours pas quelles sont exactement les accusations portées contre ces âmes innocentes, dont le seul désir était d’aider les jeunes injustement exclus de l’enseignement supérieur pour des raisons purement religieuses », a expliqué Bani Dugal, la principale représentante de la Communauté internationale bahá’íe aux Nations unies.
« Quelle sorte de société considère qu’éduquer les jeunes est un crime condamnable? », a-t-elle ajouté.
Protestations aux quatre coins du monde
Les plus récentes attaques contre l’IBES continuent de susciter les condamnations de gouvernements, d’organisations, d’universitaires et de jeunes gens, partout dans le monde.Plus que 70 universitaires en Australie, y compris le vice-recteur de l’Université de Ballarat, David Battersby, ont signé une lettre ouverte protestant contre les actions discriminatoires de l’Iran contre les bahá’ís et exigeant la remise en liberté immédiate des enseignants emprisonnés.
Le 10 octobre, 43 philosophes et théologiens éminents de seize pays ont signé une lettre de protestation. « Acquérir des connaissances et une formation est le droit sacré et légal de tous; en fait, l’État est obligé d’y pourvoir. En Iran, le gouvernement fait le contraire », ont écrit les universitaires.
Dans une autre lettre ouverte, deux lauréats du prix Nobel de la paix, Desmond Tutu, l’archevêque honoraire anglican du Cap, et José Ramos-Horta, président du Timor oriental, ont vivement critiqué le gouvernement iranien, comparant son action au « Moyen Âge en Europe » ou à « l’inquisition espagnole ».
Le 5 octobre, reprenant un débat du sénat canadien concernant les bahá’ís en Iran, le sénateur Hugh Segal a décrit les souffrances endurées par les bahá’ís comme étant « systématiques et brutales, d’autant plus qu’ils sont connus comme appartenant à une foi pacifique qui souscrit à la notion du caractère sacré de toutes les religions ».
« Ce n’est plus un simple cri d’alarme que les bahá’ís lancent pour dénoncer l’oppression officielle dont ils sont victimes en Iran, mais un véritable cri du cœur à l’humanité entière, aux gens libres et aux démocraties partout dans le monde pour leur demander de regarder la réalité en face et de ne pas détourner le regard avant d’avoir pris le taureau par les cornes », a déclaré le sénateur Segal.
Environ 112 bahá’ís sont actuellement derrière les barreaux en Iran à cause de leur religion. Ce nombre inclut les sept responsables bahá’ís condamnés à 20 ans d’emprisonnement sur des accusations forgées de toutes pièces. Les cas de 300 autres bahá’ís sont toujours à l’examen par les autorités iraniennes.