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Double récompense pour une jeune artiste autochtone et sa communauté

Naomi Millier qui est en septième année, s’intéresse aux arts depuis qu’elle a trois ans. Quand elle était en première année, une de ses œuvres a été choisie pour être montrée dans une exposition régionale, et quand elle était en deuxième année, elle a gagné un prix dans une autre exposition. Naomi est très humble au sujet de son talent. C’est pourquoi quand elle a décidé de participer à un concours national d’art pour jeunes autochtones, elle ne s’attendait pas du tout à se mériter un premier prix dès la première année, encore moins deux ans de suite.

Ce concours national d’art autochtone, qui depuis 1982 est parrainé par la banque Peace Hills Trust, dont le siège social est à Edmonton, vise à promouvoir les artistes autochtones. Ils ont chaque année jusqu’en septembre pour soumettre leurs œuvres et les prix sont annoncés en octobre. L’aquarelle de son arrière-grand-mère, créée au crayon hydrosoluble, a remporté le premier prix (catégorie 10-13 ans) en 2006, alors qu’elle n’avait que dix ans. Et l’automne dernier, sa peinture à l’acrylique d’un ours, comportant des éléments tridimensionnels, a aussi remporté le premier prix de cette catégorie.

Parlant des sujets qui l’intéressent, Naomi explique « J’aime regarder les choses et m’en inspirer. » Quand on lui a demandé de décrire sa réaction en apprenant qu’elle avait gagné ce prix en 2006, elle a répondu « J’étais très heureuse parce que c’était mon tout premier prix. » Dans chaque cas le prix comportait un certificat et une bourse de 150 $.

« Nous étions très fiers d’elle et très excités » affirmait sa mère, Mme Jessica Millier, en racontant à quel point son mari et elle étaient fiers que leur fille remporte deux fois le premier prix. « Chaque fois, elle était surprise de gagner », a-t-elle ajouté. « Elle ne s’y attendait pas. Mais je crois que son talent artistique est une aptitude naturelle chez elle. »

« Je crois que c’est à cause de l’éducation [bahá’íe] qu’elle a reçue qu’elle vise toujours si haut », explique Mme Millier. « Nous l’encourageons à toujours faire de son mieux. […] C’est une des choses que nous encourageons nos enfants à faire – viser très haut. »

Dans le passé, Naomi a bien suivi des cours d’art, mais il est bien clair que ses deux œuvres gagnantes sont le résultat de ses efforts personnels. Comme on peut le voir dans sa pièce primée en 2007, Naomi est toujours prête à essayer quelque chose de nouveau. Cette peinture à l’acrylique montrant un ours couché dans un champ de marguerites comporte des objets réels, du feutre et des cheveux provenant d’une perruque.

Le portrait réaliste qui lui a valu le prix national en 2006 est basé sur une photo de la grand-mère de son père qu’il avait rapportée de ses funérailles, plus tôt cette année. L’œuvre est intitulée Eva Fourhorns, le nom de son arrière-grand-mère.

Les ancêtres autochtones de Naomi sont du côté de son père qui est membre de la nation des Piégans et de la tribu des Pieds-noirs. Les thèmes autochtones occupent une place importante dans son art. « J’aime dessiner des animaux. Même quand j’étais toute petite j’aimais dessiner des animaux qui sont importants pour les autochtones comme l’aigle et l’ours. » Sa mère dit qu’elle a vu Naomi essayer de peindre dans un style d’inspiration haïda, mariant des formes stylisées à des représentations d’animaux.

Un autre aspect remarquable de la carrière artistique de Naomi est son empressement à se servir de son art pour contribuer à sa collectivité. « On l’invite souvent à travailler avec les enfants de la communauté », expliquait Mme Millier.

À toutes les deux semaines, elle partage son enthousiasme pour les arts en animant un atelier d’artisanat durant les classes bahá’íes pour enfants qui ont lieu chez elle. « Les petites l’admirent beaucoup et elle aime beaucoup les aider. Elle a un don pour travailler avec les enfants », nous confiait sa mère.

Dans la communauté en général, « on fait constamment appel à elle, […] même à son école », ajoutait Mme Millier. Une année, les responsables de la pièce de théâtre présentée par son école, qui compte 800 étudiants, lui ont demandé de s’occuper de la fabrication d’une grande partie des décors et des accessoires. Ils connaissaient ses talents artistiques mais ils savaient aussi qu’ils pouvaient compter sur elle.

Quand on lui a demandé de décrire ses ambitions, Naomi en a listé trois: prendre d’autres cours d’art, continuer à peindre et, bien entendu, soumettre chaque année une œuvre au concours national d’art autochtone.