Le 28 septembre 2020, Douglas Martin est décédé à la résidence de retraite Hazelton Place à l’âge de 93 ans. Il a été membre de l’Assemblée spirituelle nationale des bahá’ís du Canada de 1960 à 1985, et en a été le secrétaire général pendant la plupart de ces années, de 1965 à 1985. De 1993 à 2005, il a été membre élu du conseil de gouvernance international de la communauté bahá’íe, la Maison universelle de justice.
Né à Chatham, Ontario, le 24 février 1927, M. Martin a été élevé dans une famille presbytérienne. Il a commencé sa vie en suivant une voie conventionnelle : des études en administration des affaires et une carrière réussie dans les relations publiques.
Au printemps 1953, M. Martin a assisté à une série de causeries « au coin du feu » sur la foi bahá’íe à Toronto, chez John et Audrey Robarts. En se rendant chez eux un soir, il s’est assis sur un banc du parc pour réfléchir à ce qu’il avait appris sur la foi bahá’íe. Il a soudain été saisi par la réalisation que la foi bahá’íe, avec son accent sur l’unité du monde et l’unicité de l’humanité, et ses principes d’égalité des femmes et des hommes et d’harmonie de la science et de la religion, gagnerait avec le temps à son allégeance les cœurs et les esprits des peuples du monde. Il s’est ensuite rendu chez les Robarts, ayant décidé de donner sa vie à l’avancement de la cause bahá’íe.
Quelques mois après s’être joint officiellement à la communauté bahá’íe, il a rencontré sa future épouse, Elizabeth. Ils se marient en 1956 et s’installent dans une série de localités du sud de l’Ontario dans le cadre de l’expansion croissante des communautés bahá’íes dans tout le Canada. Il renonce à son travail de relations publiques et accepte un travail d’enseignant.
Les intérêts intellectuels de M. Martin se sont tournés vers l’histoire pendant ces années. Cet intérêt, qui s’est manifesté au cours des années suivantes en raison de sa capacité à discerner les forces de l’histoire mondiale affectant le cours du développement de la communauté bahá’íe, a été d’une immense valeur grâce à son énorme contribution, tant par écrit que par oral, à la vie intellectuelle et culturelle de la Cause bahá’íe, qui évolue rapidement. Après avoir obtenu une maîtrise d’histoire à l’université de Waterloo en 1968, il s’est installé à Saskatoon avec Elizabeth afin de pouvoir entreprendre des études de doctorat sous la direction de la célèbre historienne canadienne Hilda Neatby. Sa réélection au poste de secrétaire de l’Assemblée spirituelle nationale signifie toutefois que lui et Elizabeth retournent vivre à Toronto en 1970, à proximité du Centre national bahá’í, un service administratif qui l’empêche de terminer ses études doctorales.
M. Martin était résolu et déterminé à faire avancer les projets. Il avait un don pour l’esthétique, pour les relations publiques et combinait un sens aigu de la gestion avec une curiosité académique et intellectuelle. Il s’est fait le champion du rôle des membres autochtones de la communauté bahá’íe et a tenu à faire tout son possible pour apprendre le français et soutenir l’émergence d’une communauté dynamique de jeunes bahá’ís québécois. Après la révolution iranienne de 1979, il a été à l’avant-garde d’un effort visant à réinstaller des milliers de bahá’ís fuyant la persécution religieuse. M. Martin a également pris l’initiative d’organiser la Conférence internationale bahá’íe de Montréal en septembre 1982, à laquelle ont participé 10 000 bahá’ís.
Au cours de ces années, M. Martin a été membre fondateur de l’Association pour les études bahá’íes, dont il a fait partie du comité exécutif international de 1974 à 1985. Il a également publié des articles et des monographies scientifiques et a donné de nombreuses conférences sur la foi bahá’íe. Il est coauteur, avec le William S. Hatcher, de « La foi bahá’íe : L’émergence d’une religion mondiale », publié en anglais par Harper & Row et plus tard par le Bahá’í Publishing Trust des États-Unis, et ensuite, en français par la Maison d’éditions bahá’íes.
En 1985, il a été invité par la Maison universelle de justice à occuper le poste de directeur général du Bureau de l’information publique de la communauté internationale bahá’íe au Centre mondial bahá’í à Haïfa, en Israël. À ce titre, il a notamment organisé le travail d’information publique de la foi bahá’íe et a été rédacteur en chef de « One Country », un magazine international bahá’í d’information, et de « The Bahá’í World », une série de volumes de référence annuels. Le comité organisateur du congrès mondial de la foi bahá’íe, qui a réuni 30 000 croyants du monde entier à New York en 1992, lui a également demandé d’écrire le « narratif » sous-jacent du programme de quatre jours de cet événement.
En 1993, il a été élu à la Maison universelle de justice composée de neuf membres, l’autorité suprême et l’organe directeur d’une communauté mondiale bahá’íe en pleine expansion, où il est resté jusqu’à sa retraite en 2005, date à laquelle il est rentré au Canada.
Sa femme, Elizabeth Martin, est décédée en 1999. Il ne laisse aucun enfant et sa seule famille proche, sa sœur, l’a précédé de plusieurs années. Il laisse cependant une immense famille d’amis proches et très attachés au Canada et dans le monde entier, ainsi que plusieurs générations de bahá’ís et d’amis des bahá’ís qui resteront longtemps en deuil et qui n’oublieront pas Douglas Martin et son influence sur leur vie.