Le cheminement vers la vérité et la réconciliation « n’engage pas uniquement les Autochtones, mais bien tout le pays. Le Canada doit guérir de son passé ».
C’est en ces termes que Bob Watts a amorcé sa conférence intitulée « Droits et histoires d’oppression : À quoi ressemble un avenir juste pour les peuples autochtones? » M. Watts est l’ancien directeur général et administrateur en chef de l’Assemblée des Premières Nations et l’ancien directeur intérimaire de la Commission de vérité et de réconciliation relative aux pensionnats indiens.
Parrainée par l’Institut Laurier, la conférence de M. Watts a eu lieu à l’Université de la Colombie-Britannique en novembre dernier. Après la conférence, M. Watts s’est joint à un groupe de bahá’ís de l’endroit dans une consultation sur le rôle que peut jouer la communauté bahá’íe pour soutenir le processus de réconciliation lié au travail de la Commission de vérité et de réconciliation du Canada (CVR). La Communauté bahá’íe du Canada a été invitée par la Commission à présenter un mémoire officiel dans le cadre de ses travaux. M. Watts a participé à un atelier sur le contenu de ce document.
La Commission de vérité et de réconciliation a pour mandat de recueillir les témoignages des survivants sur ce qu’ils ont vécu dans les pensionnats indiens et de contribuer à l’éducation de tous les Canadiens sur cette période de l’histoire de leur pays. Au cours du 20e siècle, plus de 150 000 enfants autochtones, métis et inuits ont été placés dans ces écoles, souvent contre la volonté de leurs parents. La plupart d’entre eux se sont vu interdire de parler leur propre langue et d’observer leurs pratiques culturelles. On estime qu’environ 80 000 élèves de cette époque vivent encore aujourd’hui, mais les pensionnats indiens ont eu un impact sur plusieurs générations.
« Souvent, une conspiration du silence planait sur ce qui s’était produit dans les pensionnats », affirme M. Watts. « Plusieurs personnes ont été blessées sous de nombreux rapports, physiquement, émotionnellement et spirituellement. Quand nous discutons du besoin de guérir, certains d’entre nous se disent que nous aurions dû appeler cette commission la Commission de vérité, de guérison et de réconciliation. »
Selon M. Watts, le dialogue amorcé par la CVR nous offre la possibilité « de ré-imaginer comment nous voulons vivre ensemble ».
« Je vous encourage à prêter attention à la CVR, à la soutenir, à la respecter, et à être sensible aux occasions qui nous sont offertes […] d’échanger dans un esprit de réconciliation, dans l’esprit de bâtir une nation et de créer l’unité à partir de la diversité. »
Partout au Canada, des communautés bahá’íes ont appuyé le travail de la Commission de vérité et de réconciliation et soutenu ses efforts pour promouvoir la réconciliation entre les peuples du pays.
Plusieurs bahá’ís de Saskatoon ont soutenu l’événement national de la CVR tenu dans leur ville, en juin 2012 (voir communauté bahá’íe pour soutenir le processus de réconciliation lié au travail de la l’article). « J’ai remarqué que plusieurs bahá’ís ont pris part à l’événement, d’une manière ou d’une autre », a dit Paul Hanley, un bahá’í de Saskatoon. « Je crois que tous ceux qui l’ont fait en sont repartis avec une compréhension beaucoup plus profonde de ce qu’ont vécu les survivants des pensionnats indiens et de l’impact d’une telle expérience non seulement sur les communautés autochtones mais, en fin de compte, sur l’ensemble de notre société. »
Plusieurs bahá’ís du Québec ont également participé au Projet Citoyen – une initiative inspirée par la CVR. Le projet a été lancé par Espace Art Nature – un organisme sans but lucratif qui se consacre à la promotion d’une coexistence harmonieuse avec la nature – et par Initiatives et Changement un organisme sans but lucratif qui cherche à « réconcilier les différences, créer la confiance » dans le but de promouvoir la réconciliation entre les cultures et l’unité parmi les résidents du Québec, dont les Premières Nations, les francophones, les anglophones et les nouveaux Canadiens. Pour atteindre ces objectifs, Projet Citoyen organise une première grande rencontre qui sera suivie de réunions de moindre envergure appelées Cercles de confiance.
Le projet est maintenant établi à Victoriaville et à Montréal et il s’étendra aux villes de Québec et de Sherbrooke en 2013. La prochaine réunion aura lieu à Montréal, en décembre, au Centre bahá’í.