Une cinquantaine de personnes se sont réunies à Toronto à la mi-avril pour explorer le thème Le changement climatique et la détérioration de l’environnement – un problème moral. La retraite de deux jours avait été organisée par la Faculté de travail social de l’Université de Calgary et un groupe d’organisations confessionnelles canadiennes et d’ONG intéressées au développement et à l’environnement.
M. Mishka Lysack, professeur adjoint à la Faculté de travail social de l’Université de Calgary et co-animateur de la retraite, a guidé une exploration des plus récentes questions scientifiques portant sur le défi posé par le changement climatique, sur les réalités politiques actuelles et sur les actions entreprises récemment par les collectivités confessionnelles pour aborder la question du changement climatique. Dans son mot d’ouverture, M. Lysack a rappelé aux participants que « le changement climatique est une question de justice sociale à l’échelle planétaire ».
La retraite a permis aux représentants des divers groupes confessionnels de parler de ce que leurs fidèles font, à la base, à l’échelon national ou mondial, au sujet de la détérioration de l’environnement. L’Église Unie du Canada, le Conseil oecuménique des Églises, les Initiatives canadiennes oecuméniques pour la justice, l’Alliance évangélique du Canada, le Collège universitaire Redeemer, A Rocha, de même que les confessions musulmane ismaélienne, bouddhiste et la foi bahá’íe étaient représentées. Pendant toutes les présentations, les participants ont exploré ce que les collectivités confessionnelles et les représentants religieux pouvaient faire pour atteindre les politiciens et les dirigeants politiques.
Depuis la conférence de l’ONU sur le changement climatique de Copenhague, où les dirigeants politiques du monde ne sont pas arrivés à ratifier une convention ayant force obligatoire pour les parties, l’inquiétude s’est accentuée dans les groupes confessionnels au sujet du rôle qu’ils devraient jouer et des actions qu’ils devraient prendre pour protéger la planète. M. David MacDonald, ancien ministre fédéral et membre actuel de la délégation du Conseil œcuménique des Églises à Copenhague, a demandé si on devrait considérer que la conférence de Copenhague avait échoué, disant que : « Cet événement était historique étant donné que tous, ou presque tous, les acteurs principaux étaient présents. » Selon lui, « la conférence a servi à capter l’attention du monde entier, à analyser des points de vue distincts et à affirmer que la réponse au problème du changement climatique n’est pas uniquement une question de science », une allusion au fait qu’il est nécessaire de tenir compte des aspects plus généraux et profonds des considérations morales.
En citant une étude de David R. Boyd, intitulée Canada vs. the OECD: An Environmental Comparison, Claire Demerse, codirectrice de la Section du changement climatique de l’Institut Pembina, a affirmé que « parmi les pays industrialisés, le Canada a un des pires bilans en matière d’environnement ». Elle a indiqué que cette étude récente avait montré que, « de façon pitoyable, en considérant les 25 indicateurs étudiés, le Canada s’est placé 28e sur 29, parmi les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques ». Affirmant que les mots doivent mener à des actions, elle a comparé le manque de volonté politique pour s’attaquer aux problèmes du changement climatique à une personne « qui veut perdre du poids mais continue à manger des chips ».
M. Duncan Hanks, représentant de la communauté bahá’íe du Canada, a affirmé que, en ce qui concerne les méthodes et les approches servant à aborder le changement climatique, « une prise de conscience mondiale doit avoir lieu ». « Le défi du changement climatique nous rappèle que nous formons une seule famille et que nous avons un avenir commun », a-t-il ajouté. Faisant référence à la déclaration de la Communauté internationale bahá’íe intitulée Saisir l’occasion de redéfinir le défi du changement climatique, M. Hanks a affirmé que « le défi qui se présente à la collectivité mondiale n’est pas seulement de nature technique, il est aussi de nature morale, et il exige une transformation des façons de penser et de se comporter, afin que les structures économiques et sociales fassent profiter tous les citoyens des bénéfices du développement. »
Au nombre des stratégies utilisées par les collectivités confessionnelles pour dialoguer avec les politiciens fédéraux au sujet du changement climatique il faut noter leur travail pour organiser le “Sommet des religions du monde : dirigeants interconfessionnels des pays du G8”, qui doit avoir lieu du 21 au 23 juin 2010 à l’Université de Winnipeg. La déclaration des dirigeants religieux du Canada aborde spécifiquement la question de la justice climatique et le besoin d’un leadership éclairé à ce sujet.
La prochaine conférence sur le thème Le changement climatique, une question morale est prévue pour le début d’octobre à Ottawa (Canada).