Plus de 600 personnes sont venues à la salle Pierre-Mercure à Montréal le soir du 13 juin pour assister à un programme émouvant de musique chorale et instrumentale, de narration et d’histoires. Le concert, intitulé Hommage à la Liberté, était une contribution collaborative à la campagne mondiale #OurStoryisOne #NotreHistoireEstUne en l’honneur des dix femmes bahá’íes qui, tragiquement, ont été exécutées il y a quarante ans par les autorités iraniennes dans la ville de Shiraz, en Iran, pour avoir refusé de renoncer à leur foi. La manifestation artistique a rassemblé 43 musiciens, chanteurs et acteurs professionnels et amateurs d’horizons divers pour interpréter les thèmes de l’unité dans la diversité, de l’égalité des sexes et de la liberté d’expression sur lesquels la campagne est axée. Le concert était accompagné d’une exposition d’art qui s’est tenue dans le même bâtiment et qui présentait des œuvres d’artistes locaux explorant des thèmes similaires.
« Hommage à la liberté est avant tout un projet communautaire », a déclaré Lucie Dubé, compositrice et directrice artistique du concert. « Il y a plus de dix mois, un groupe d’amis qui se réunissait régulièrement pour chanter ensemble a été touché par l’histoire des dix femmes bahá’íes de Shiraz et par les principes de justice et d’égalité des sexes qui ont animé leur courte vie », a déclaré Mme Dubé. « À la suite de nombreuses conversations, nous avons eu envie de créer un concert incorporant les talents de chanteurs amateurs et professionnels dans un seul programme. Le dévouement de notre chorale à ce projet au cours des dix derniers mois – une chorale dont les membres sont issus de différents milieux religieux et culturels – est un magnifique témoignage de la façon dont les histoires de souffrance éveillent notre humanité commune. Bien que ces dix femmes aient été tuées à Chiraz, leur histoire nous interpelle encore au Québec, tant d’années plus tard », conclut-elle.
Tout au long du programme de deux heures, les spectateurs ont écouté de la musique chorale et instrumentale originale, ponctuée de récits, qui reliait les histoires des dix femmes aux expériences contemporaines des femmes qui luttent pour une plus grande égalité entre les sexes au Canada.
Marlyne Tshernish, qui habite à Uashaat Mani-Utenam sur la côte nord du Québec, a parlé du traumatisme intergénérationnel vécu par le peuple innu au Canada et a exprimé son espoir de voir sa fille s’émanciper totalement et s’affranchir de cette histoire douloureuse.
Zara, une jeune femme qui a récemment fui son pays natal pour éviter un mariage forcé et qui a été persécutée pour s’être convertie au christianisme, a parlé de son engagement inébranlable à vivre selon sa foi et de son désir de transformer sa douleur en une source d’inspiration pour les autres : « …donner de l’amour aux autres au lieu de la haine, briser le cycle de la violence, c’est ce qu’ont fait mes dix sœurs. C’est ce que nous faisons aujourd’hui », a-t-elle déclaré.
La dernière intervenante, Simin Khavari, dont la sœur, Zarrin Moghimi, faisait partie des femmes qui ont été tuées il y a quarante ans, a rappelé la curiosité intellectuelle de sa sœur et son talent particulier pour l’écriture et la poésie. Mme Khavari a fait remarquer que l’oppression persistante dans le monde continue de priver la société des contributions particulières que chaque personne a à offrir : « Notre histoire est une parce que c’est l’histoire de la violation des droits fondamentaux, c’est l’histoire de l’oppression. C’est la même chose dans le monde entier et plus vite nous reconnaîtrons et nous nous exprimerons lorsque nous constaterons qu’un droit fondamental est violé, mieux nous nous porterons », a-t-elle déclaré.
Le concert s’est achevé par une interprétation émouvante d’Hommage à la liberté, un morceau de musique original composé spécialement pour le concert.
Un enregistrement d’Hommage à la liberté est disponible ici. Les temps forts du concert sont disponibles ici.