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L’Assemblée spirituelle nationale présente son mémoire à la commission de vérité et réconciliation du Canada

L’Assemblée spirituelle nationale présente son mémoire à la commission de vérité et réconciliation du Canada

Le vendredi 20 septembre, Deloria Bighorn, présidente de l’Assemblée spirituelle nationale du Canada, le corps administratif national de la communauté bahá’íe au Canada a présenté, accompagnée de sa fille Jelana, le mémoire bahá’í à la Commission de vérité et réconciliation du Canada, à Vancouver.

« L’établissement de la Commission représente un autre pas important dans le processus de réconciliation culturelle au Canada. En mettant en lumière les souffrances et les injustices causées par le système de pensionnats indiens, la Commission de vérité et réconciliation aidera à rectifier les torts qui ont été faits aux peuples autochtones du Canada. Il est essentiel que nous comprenions l’histoire et les conséquences du système de pensionnats indiens pour que nous puissions guérir des profondes blessures qu’il a infligées à notre pays et à ses habitants et bâtir de nouvelles relations qui sont basées sur la justice et l’unité fondamentale de l’humanité. »

La présentation officielle du mémoire faisait suite à une table ronde organisée une semaine plus tôt par la Communauté bahá’íe du Canada et Reconciliation Canada [en anglais], au cours de laquelle 250 personnes ont pu entendre le chef Doug White, le chef Robert Joseph et Mme Paulette Regan de la Commission discuter du défi de la réconciliation.

Un certain nombre de membres de la communauté bahá’íe ont assisté à d’autres événements nationaux qui ont eu lieu plus tôt à Winnipeg, Halifax, Saskatoon et Montréal, ou y participé en tant que bénévoles ; ils ont pu entendre les histoires déchirantes des survivants des pensionnats, un programme mal conçu qui a provoqué des ravages dans la vie et la culture de la population autochtone du Canada.

Plusieurs milliers de personnes étaient présentes à ce plus récent des six événements nationaux de la Commission de vérité et réconciliation, dont des étudiants de l’Université de la Colombie-Britannique et de l’Université Simon Fraser qui avaient toutes deux annulé les cours lors de la première journée de la Commission afin de permettre aux étudiants d’y assister.

L’événement national tenu à Vancouver a pris fin le samedi 21 septembre et une grande marche de solidarité et d’unité, de guérison et de réconciliation, a eu lieu le dimanche. Quelques dizaines de membres de la communauté bahá’íe de la région, des jeunes pour la plupart, se sont joints à la marche avec respect, amour et enthousiasme.

Le commissaire et président Murray Sinclair a cité son collègue, chef Wilton Littlechild, qui a dit que la Commission constituait un processus « permettant de passer de la survie à la prospérité ». Il a ajouté que « nous devions cesser de marcher vers notre avenir à reculons » tout en écoutant attentivement les histoires remplies d’injustice et de mal, afin d’atteindre à la guérison et à la réconciliation véritable, non pas en oubliant, mais bien plutôt en avançant vers un avenir commun.

À Vancouver, la Commission comprenait une séance spéciale, parrainée par la Fondation Inspirit en partenariat avec la Commission, dans laquelle quatre jeunes représentant leur peuple – un jeune Juif qui a parlé de l’Holocauste, un jeune Japonais qui a témoigné de la souffrance provoquée par les camps d’internement pour les Canadiens d’origine japonaise, un jeune Chinois qui a rappelé la taxe d’entrée imposée aux Canadiens d’origine chinoise, et un jeune Autochtone – ont échangé des histoires et des leçons qu’ils tiennent de leurs parents et grands-parents, des histoires et des leçons qui parlent de survie et de résilience, de comment surmonter l’adversité, et du processus de réconciliation que leurs communautés respectives ont vécu.

Kim, la représentante autochtone, a noté que « réconciliation est un verbe », et qu’il nous faut être actifs et échanger entre nous, et ne pas garder le silence sur notre relation mutuelle et notre présence dans ce pays. Elle a résumé sa pensée en demandant : « Que puis-je faire maintenant pour servir ma communauté ? » Voilà l’attitude et le processus grâce auxquels nous pouvons progresser et réussir à gérer la souffrance et la guérison. « Nous devons retourner dans nos communautés et nous entraider […] et ma responsabilité en tant que jeune adulte est d’aider une personne encore plus jeune que moi ». Servir la communauté est le meilleur moyen de triompher de l’injustice, a-t-elle ajouté pendant que trois jeunes hochaient la tête en signe d’assentiment.

Selon le mémoire, rebâtir les relations sociales est crucial dans le processus de réconciliation. « Nous comprenons que la difficile période actuelle de notre vie sur cette planète, au cours de laquelle les autochtones ont été meurtris dans une mesure disproportionnée par des forces historiques destructives, est aussi une période où des forces constructives sont à l’œuvre. Ces forces rapprochent des peuples longtemps séparés et créent ainsi de nouvelles relations. Les dynamiques des préjugés et de la domination sont remplacées par des pouvoirs comme ceux de la coopération, de la réciprocité, de l’amour et de l’harmonie authentiques entre des peuples divers. Nous devons faire notre part pour promouvoir ces forces constructives, en évitant d’être naïfs au point d’ignorer les forces destructives qui ont infligé tant de peines et de souffrances à un si grand nombre.

« Le processus de réconciliation nous aidera à reconceptualiser et à transformer les relations qui forment la base de la société et à créer un environnement qui favorise le bien-être individuel et collectif ».

of Canada’s submission to the Truth and Reconciliation Commission