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L’expérience francophone en matière d’égalité des genres au Canada mise en lumière aux Nations unies

L’expérience francophone en matière d’égalité des genres au Canada mise en lumière aux Nations unies

À l’occasion de la 69e session de la Commission de la condition de la femme (CCF) des Nations unies, le bureau des Affaires publiques de la Communauté bahá’íe du Canada a collaboré avec la Communauté internationale bahá’íe (CIB) pour organiser un événement sur la façon dont les principaux espaces sociaux au Canada, comme les maisons, les quartiers ou encore les lieux de travail, ont transformé vers plus d’égalité entre les genres au cours des trente dernières années.

L'honorable Marilou McPhedran, sénatrice indépendante du Manitoba

Coparrainé par le gouvernement du Canada, le panel hybride francophone « Espaces sociaux transformateurs : 30 ans de promotion de l’égalité des genres au Canada » a été conçu pour encourager une plus grande diversité linguistique dans les discussions internationales sur l’égalité des genres et pour mettre en évidence les perspectives d’organisations et d’institutions francophones. 

L’événement s’est tenu à une époque de réflexion internationale, à l’occasion du 30e anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action de Pékin. Ce cadre, adopté par 189 États, encourage l’égalité entre les genres dans tous les aspects de la vie. Il constitue l’instrument international majeur mis de l’avant par la Commission de la condition de la femme.

« Cette année marquant un anniversaire est une opportunité de réfléchir aux progrès réalisés en matière d’égalité des genres au cours des trois dernières décennies, ainsi que sur les défis qui persistent », a déclaré Rebecca Vachon, comodératrice de la table ronde et représentante de la CIB à la CCF. « Ce panel abordera la question de la transformation. Alors qu’on observe actuellement un recul des droits de la personne partout dans le monde, il est crucial d’identifier les caractéristiques, les attitudes et les processus permettant de maintenir les avancées en faveur de l’égalité des genres. » 

Le panel a débuté par une présentation d’Esther Maloney, responsable de la planification et des programmes éducatifs à l’Office national du film du Canada. Maloney s’est penchée sur l’importance cruciale du foyer comme espace social, favorisant ainsi la remise en question et la transformation des perceptions liées au genre. Elle a souligné que le foyer constitue un lieu propice au renversement des croyances et des valeurs traditionnelles sur le genre, qui sont souvent transmises de génération en génération.

Maloney a également souligné l’importance de la communauté dans l’appui à la transformation : « Les valeurs et les comportements favorisant l’égalité des genres, inculqués dans la famille, peuvent être renforcés au sein d’une communauté. J’ai vu comment mon appartenance à un collectif de quartier composé de familles diverses a eu un impact positif sur la jeune génération, en faisant ressortir le meilleur d’elle. Non seulement sur le plan matériel, mais aussi en cultivant les qualités spirituelles que sont la gentillesse, l’amour, la justice, la générosité et la confiance », a déclaré Maloney.

En s’exprimant sur la coopération internationale, Emilie Galland-Jarrett, directrice de la politique et des plaidoyers chez Save the Children Canada, a mis en évidence l’importance cruciale de l’égalité des genres pour atteindre le développement durable, tant au niveau local qu’international. Galland-Jarrett a expliqué comment des organisations telles que Save the Children ont développé leur expertise en matière de genre en adoptant des approches de transformation du genre qui visent à éliminer les causes profondes de l’inégalité en s’attaquant aux normes sociales sous-jacentes. « Les inégalités entre les genres constituent un frein au développement durable », a-t-elle affirmé, en insistant sur la nécessité d’intervenir tôt, car « les valeurs, les normes et les comportements liés au genre sont inculqués dès l’enfance. »

Bilkis Vissandjée, professeure à la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal, a abordé la question de l’égalité des genres au Canada en mettant en évidence les femmes qui ont été à l’avant-garde de ce mouvement dans l’histoire du Québec. S’appuyant sur ses recherches en santé publique, elle a mis en évidence que l’accès aux soins de santé, en particulier pour les femmes nouvellement immigrées, demeure un obstacle à l’égalité des genres au Canada.  Elle a proposé d’améliorer l’accès à ces services en créant des milieux inclusifs qui acceptent la diversité et qui reconnaissent les traumatismes vécus par de nombreux nouveaux arrivants.

Le panel a aussi invité l’honorable Marilou McPhedran, une sénatrice indépendante du Manitoba et défenseuse de longue date des droits des femmes. En évoquant les aspects d’un espace inclusif, elle souligne : « Nous pouvons concevoir des lieux matériels parfaits, mais si les individus ne possèdent pas la capacité de se protéger eux-mêmes, ces endroits ne leur seront pas entièrement utiles. » McPhedran a souligné que les espaces doivent être conçus pour assurer à la fois l'accessibilité physique et la sécurité émotionnelle des membres les plus vulnérables de la société.

Le panel s’est terminé par les remarques de Libertad Benito Torres, qui est une experte-conseil en matière d’égalité des genres à Equitas, une organisation montréalaise qui se consacre à la défense des droits de la personne.  Torres a abordé l’évolution de l’éducation aux droits de la personne au Canada et dans le monde. « Nous nous efforçons de mettre en place une éducation aux droits des personnes qui vise à la transformation sociale, qui cherche à aborder les dynamiques de pouvoir et qui remet en question les pratiques et les normes sociales », a déclaré Mme Torres, « Lorsque les droits de la personne et l’égalité des genres font partie de nos valeurs fondamentales, notre société devient plus résistante face à toute atteinte à ces mêmes droits. »

Vous pouvez visionner l’intégralité du panel sur ce site.

La déclaration de la CIB à la CSW69, intitulée « Un partenariat intégral – L’avancement des femmes comme condition préalable pour bâtir des sociétés pacifiques », peut être consultée ici.