Une plus grande partie de notre discours public se déroule dans des espaces virtuels, ce qui pose de nouveaux défis aux processus démocratiques au Canada et dans d’autres pays du monde.
Le Forum des politiques publiques, un groupe de réflexion canadien, a créé la Commission canadienne de l’expression démocratique afin d’étudier comment prévenir et restreindre les effets négatifs sur la démocratie canadienne de tout contenu en ligne qui est illégal ou autrement préjudiciable. Les sept membres de la Commission comprennent d’éminents universitaires et penseurs, dont une ancienne juge en chef de la Cour suprême du Canada.
À l’invitation de la Commission, le Bureau des affaires publiques a offert une contribution officielle à ses travaux. Cette contribution portait sur la prolifération de la haine en ligne et l’influence croissante de la désinformation, ainsi que sur la nécessité d’une surveillance gouvernementale pour préserver la santé de notre discours public.
« Les processus démocratiques du Canada dépendent de la capacité des citoyens de faire confiance aux informations qu’ils reçoivent et de pouvoir participer librement à la conversation publique », a déclaré Geoffrey Cameron, directeur du Bureau des affaires publiques. « Alors qu’une part croissante de notre discours public se déroule en ligne, nous devons clarifier l’objectif de ces espaces virtuels et prendre les mesures appropriées pour les protéger contre la diffusion de la désinformation et de la haine ».
Le document soumis souligne que de nombreux espaces virtuels ont créé une dynamique qui favorise la polarisation et accélère la propagation de la haine, de la propagande et de la désinformation. Si l’éducation des citoyens reste un élément essentiel de la solution à ce problème, une gouvernance efficace est également nécessaire.
La liberté d’expression est une valeur importante de la société canadienne, et elle mérite d’être protégée. Le mémoire souligne cependant que « personne n’a le droit d’être amplifié sans entrave ». La haine et la désinformation se répandent rapidement sur les médias sociaux, souvent à cause d’algorithmes qui peuvent accélérer leur diffusion et d’une modération du contenu ambiguë ou inefficace. Il s’agit d’un défi de gouvernance qui invite à la réglementation gouvernementale, à la modification des pratiques des entreprises et à la consultation permanente de la société civile et des groupes communautaires.
Ce document s’appuie sur d’autres contributions du Bureau des affaires publiques à une conversation en évolution sur la manière de traiter le problème de la haine en ligne. L’année dernière, la communauté bahá’íe a été invitée à témoigner devant le Comité permanent de la justice et des droits de l’homme de la Chambre des communes dans le cadre d’une étude sur la haine en ligne. Le Bureau des affaires publiques fait partie de la Coalition canadienne pour mettre fin à la haine en ligne.