Le cinquième événement national de la Commission de vérité et réconciliation, qui a eu lieu à Montréal du 24 au 27 avril, a réussi à attirer l’attention du public sur l’histoire méconnue des pensionnats indiens grâce à une couverture médiatique assez importante. Des représentants de la communauté bahá’íe ont pris part à cet événement dans le cadre de leurs efforts pour appuyer le processus de réconciliation. La communauté bahá’íe, qui se préoccupe grandement des diverses fragmentations sociales qui touchent notre pays, salue le travail important de la Commission qui cherche à promouvoir l’unité et la réconciliation en mettant en lumière des réalités difficiles à accepter.
La Commission a entre autres comme mandat de faire connaître l’histoire des pensionnats indiens, qui ont été en opération de 1870 à 1996. Au cours de cette période, les enfants autochtones étaient envoyés dans des pensionnats dans le but avoué de leur faire oublier leur langue, leur culture et leur identité. En plus d’être séparés de leurs familles et de leurs communautés, ces enfants étaient souvent victimes d’abus physiques et sexuels. C’est une histoire pétrie d’injustice et de souffrance, mais aussi de courage et résilience. Écouter les témoignages des survivants de ces pensionnats est très difficile, mais cela fait partie d’un processus de réconciliation et de guérison qui nous concerne tous.
À Montréal, plusieurs témoins et intervenants ont mis l’emphase sur notre humanité commune, rejoignant ainsi un principe fondamental des enseignements bahá’ís qui parlent de l’unité de l’humanité. Cette unité doit cependant se vivre dans la diversité et le respect mutuel. Le chemin de la réconciliation au Canada devrait nous permettre de trouver des moyens de voir la diversité comme une richesse et non comme une source de conflits et de discorde. Priver les minorités de leurs droits prive en réalité la collectivité des bénéfices d’une vie intellectuelle, sociale et morale beaucoup plus riche.
Le système des pensionnats indiens, basé sur l’institutionnalisation de préjugés, a laissé des traces profondes dans le tissu social canadien, marquant au fer rouge des générations entières. Le traitement injuste des peuples autochtones dans ces pensionnats est une véritable atteinte à la dignité humaine, qui a eu des conséquences dévastatrices.
Le travail de la Commission de vérité et réconciliation est un pas dans la bonne direction, qui nous permet d’envisager un futur plus juste basé sur le respect mutuel et l’égalité. En appui au processus de réconciliation, plusieurs bahá’ís du Québec participent à des cercles de confiance organisés par le Projet citoyen. Il s’agit de rencontres où des gens de toutes les origines sont invités à dialoguer dans le but de créer l’unité nécessaire à la réconciliation.
La communauté bahá’íe sera également présente lors du prochain événement national de la Commission de vérité et réconciliation, qui aura lieu à Vancouver du 18 au 21 septembre. À cette occasion, la communauté bahá’íe du Canada présentera le mémoire qu’elle a été invitée à déposer dans le cadre des travaux de la Commission.