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La conférence annuelle de l’AEB explore le thème de la religion et de la cohésion sociale

Les gens intéressés à faire des études sérieuses devraient adopter une humble attitude d’apprentissage. Selon M. Paul Lample, c’est l’attitude qu’observent les communautés bahá’íes locales à l’échelle internationale, alors qu’elles essayent de rendre l’éducation intellectuelle, morale et spirituelle de plus en plus systématique.

M. Lample, membre de la Maison universelle de justice, le conseil d’administration international de la communauté bahá’íe, a prononcé un discours à la conférence annuelle de l’Association d’études bahá’íes (AEB) qui a eu lieu à San Diego la dernière fin de semaine du mois d’août. D’après M. Lample, cette humble attitude d’apprentissage pourrait servir à faire progresser de nombreuses entreprises humaines.

Citant les écrits bahá’ís, M. Lample a précisé que la connaissance « ne [pouvait] évoluer instantanément du nadir de l’imperfection au zénith de la justice et de la perfection ». Au contraire, des progrès sont réalisés par des personnes qui « oeuvr[ent] jour et nuit », réfléchissent à leurs actions et « se développent sous tous les rapports, jour après jour ».Ainsi, la direction divine et l’apprentissage pratique ne se font pas concurrence. Un érudit agit davantage comme un éclaireur, plutôt que comme une personne étudiant une molécule.

Il s’agit là de certains des nombreux points partagés à la conférence à laquelle ont assisté plus d’un millier de personnes. Au cours de séances en petits groupes, quatre vingt personnes ont, en outre, fait des exposés sur divers sujets (psychologie, philosophie, histoire, éducation, relations internationales, etc.).

Plusieurs séances plénières axées sur le thème de la conférence ? Religion et cohésion sociale ? ont été organisées. Notamment, Joy DeGruy Leary, professeure adjointe à l’Université d’État à Portland, a présenté un exposé dynamique sur le syndrome du traumatisme post esclavage. Au moyen de divers faits, statistiques et documents, Dr Leary a démontré comment des siècles d’esclavage, de racisme et d’oppression ont entraîné l’adoption de comportements d’adaptation multigénérationnels.

M. Ismael Velasco, diplômé de l’Université d’Édimbourg, a exploré la dynamique des conflits ? philosophiques, personnels, collectifs et socio politiques ? par rapport au phénomène de la mondialisation, mettant l’accent sur le rôle de la religion dans la création et la résolution des conflits. Selon lui, bien que les écrits bahá’ís ne nient pas ou n’ignorent pas les conflits, le principe bahá’í de l’unité offre une intéressante solution logique de réconciliation.

Différentes performances artistiques ont également animé la conférence, y compris une performance de JB Eckl, musicien et producteur originaire de Saskatoon qui a travaillé avec des artistes comme Carlos Santana et le groupe musical Buena Vista Social Club.

Dans un discours d’ouverture, M. Hushmand Fatheazam de Vancouver, a fait quelques observations sur la portée et la valeur des études bahá’íes. Ancien membre de la Maison universelle de justice, M. Fatheazam a remarqué qu’on pouvait considérer comme un exercice d’étude la lecture des écrits bahá’ís chaque matin et chaque soir, pratique recommandée par Bahá’u’lláh à ses disciples.

Tout comme le discours de M. Lample sur l’humble attitude d’apprentissage, M. Fatheazam a souligné que les érudits ne devraient pas prendre à la légère l’avertissement ci-après, qui figure dans les écrits bahá’ís : « Si deux âmes se querellent et discutent sur l’une des questions divines, divergeant d’opinion et s’opposant, toutes deux ont tort ». Les études sérieuses constituent, par conséquent, une exploration à la fois coopérative et intellectuelle de la connaissance.

Dans l’ensemble, la conférence a offert différents points de vue sur la manière dont la religion interagit avec les principes de cohésion sociale, donnant aux participants l’occasion d’explorer le rôle clé que les études peuvent jouer dans ce processus.