Au cours de la fin de semaine du 29 au 31 juillet, l’Association d’études bahá’íes pour l’Amérique du Nord a tenu sa conférence annuelle par le biais d’une plateforme virtuelle pour la troisième année consécutive depuis le début de la pandémie de la COVID-19.
La conférence de cette année n’a pas adopté un thème unique et a plutôt invité les présentateurs et les groupes à réfléchir à des extraits d’une récente lettre de la Maison universelle de justice, l’institution dirigeante de la communauté mondiale bahá’íe, traitant de la relation entre les discours universitaires et professionnels et les efforts pour « contribuer aux discours qui influencent la direction que prennent ces progrès [spirituel et matériel] ».
Du fait que le programme de la conférence était offert par le biais d’une plateforme virtuelle il a été possible d’obtenir une participation plus nombreuse. En effet, environ 3000 personnes de plus de 40 pays ont pu y participer. Elles ont eu accès à des présentations préenregistrées suivies de séances en direct, durant lesquelles les participants et les présentateurs ont exploré les thèmes des présentations dans des discussions informelles. Cette année, plus de la moitié des présentations étaient faites par des groupes, le fruit de projets d’apprentissage collectif, comme des groupes de lecture ou de travail, dont les activités sont encouragées par l’Association d’études bahá’íes durant les mois qui séparent ses conférences annuelles.
Les présentations ont porté sur un éventail de sujets issus de disciplines universitaires telles que les arts, les sciences politiques, le droit, l’histoire, les sciences de l’environnement, l’urbanisme, les études africaines et les études religieuses. Selon le cadre de la conférence, les présentateurs ont cherché dans chaque allocution à énoncer « les implications des enseignements [bahá’ís] pour [leur] domaine d’activité », à exprimer une « perspective bahá’íe sur des questions pertinentes pour le progrès de l’humanité », et à se concentrer sur « la transcendance des différences, l’harmonisation des perspectives et la promotion de l’utilisation de la consultation » au moyen de discussions animées.
Dans la continuité de l’exposé principal de l’ancien membre de la Maison universelle de justice, M. Firaydoun Javaheri, la conférence a permis de faire comprendre que la participation aux discours universitaires et professionnels est une dimension essentielle du service qui est cohérente avec d’autres domaines d’activité de la communauté bahá’íe, notamment les activités de construction communautaire et l’action sociale. M. Todd Smith, membre du comité exécutif de la conférence, a exprimé la réflexion suivante : « Bien qu’il soit préférable de se réunir pour apprendre en personne, la conférence a affirmé qu’il est possible de créer des espaces en ligne stimulants qui visent à transcender les différences, à harmoniser les perspectives et à promouvoir l’utilisation de la consultation pour faire progresser la vie intellectuelle de la communauté. » M. Smith a dit que la conférence de l’année prochaine se tiendra en personne, avec de nombreux aspects offerts à ceux qui désirent participer en ligne.
La conférence de cette année a également bénéficié de la riche contribution d’experts extérieurs à la communauté bahá’íe. Le professeur John Borrows, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en droit autochtone à l’Université de Victoria, a présenté des idées sur le rôle de la communauté locale dans l’établissement de relations. Il a expliqué qu’en apprenant à vivre ensemble selon des principes spirituels, nous pouvons tirer des leçons du monde naturel, des enseignements sacrés des messagers divins et de la recherche scientifique. Comme le monde naturel précède notre existence en tant qu’humains, nous avons l’occasion d’apprendre du Créateur dans « les vents, les vagues, les pulsations, les vibrations, les bourdons, les aboiements, les vins, les grognements, les appels et les chants... [dans lesquels] le Créateur a inséré les sons du monde plus qu’humain ». Le professeur Borrows a dit que « avec leur langue et leurs pratiques, les Anishinaabe se tournent vers le monde naturel et y trouvent des principes que nous, les humains, pourrions ensuite reprendre et utiliser pour nous guider en tant que normes, principes, autorité, critères, mesures, panneaux indicateurs, balises, pour réglementer nos affaires et résoudre nos différends ».
Mme Azza Karam, membre du Conseil consultatif de haut niveau du secrétaire général des Nations Unies sur le multilatéralisme efficace, et secrétaire générale de Religions pour la Paix, a exploré le rôle de la religion dans la gouvernance mondiale lors d’une conversation avec Daniel Perell, un représentant de la Communauté internationale bahá’íe à New York. Mme Karam a expliqué que les institutions religieuses, les acteurs religieux non gouvernementaux, les communautés confessionnelles et les particuliers ont beaucoup à apporter pour résoudre les problèmes actuels auxquels l’humanité est confrontée, étant donné que nombre d’entre eux sont des premiers fournisseurs de soins, des gardiens de vastes étendues de terre et des voix d’autorité morale tenus en haute estime par de nombreux peuples du monde. La nécessité d’une telle participation s’impose tout particulièrement à une époque où les gouvernements, y compris ceux des pays riches, peinent à assurer les besoins fondamentaux de leur population. Parallèlement, Mme Karam a déclaré que les institutions religieuses doivent être tenues de respecter les mêmes normes que les gouvernements afin de garantir que les personnes de différentes confessions ou sans confessions reçoivent un traitement juste et équitable.
Tout en reconnaissant les graves défis auxquels sont confrontés des millions de personnes dans le monde, Mme Karam a exprimé son espoir pour l’avenir, fondé sur les signes de collaboration entre les différentes communautés confessionnelles et la participation des jeunes observés à la base : « Je vois une résilience remarquable des communautés dans des temps très difficiles. Je vois un mouvement vers la foi qui ne consiste pas à l’instrumentaliser, mais à y trouver de la force. Je vois une plus grande volonté de se rassembler sur la base de nos points communs en tant qu’êtres humains et que sociétés. Je vois également une résilience remarquable dans nos cultures, notre art, notre poésie et nos films. Nous pouvons facilement être absorbés par l’obscurité, mais nous devons aussi comprendre que juste à côté se trouve une forme remarquable de résilience humaine. »
Les présentations préenregistrées du programme de la conférence de cette année sont disponibles sur inscription sur le site Web de l’Association d’études bahá’íes. Les présentations et le matériel supplémentaire seront disponibles sur le site Web de la conférence jusqu’à la fin du mois de septembre.