Plus de 120 personnes se sont réunies au College Martin Luther de Waterloo (Ontario), du 7 au 9 mai, pour la huitième édition de la conférence Our Whole Society. Organisée par la Conversation interreligieuse canadienne et parrainée par le Conseil de recherches en sciences humaines et la Fondation canadienne des relations raciales, cette conférence semestrielle se concentre sur des thèmes liés à la religion et à la vie publique au Canada. Elle est activement soutenue par le Bureau des affaires publiques de la Communauté bahá’íe du Canada depuis sa création en 2013.
La conférence de cette année, intitulée « Trouver un terrain d’entente en période de polarisation », a exploré les causes de division dans la société canadienne et le rôle des collectivités confessionnelles dans la lutte contre la polarisation. Les conférenciers et les participants ont réfléchi à des réponses constructives face aux désaccords et aux conflits, à la manière dont une société ouverte et pluraliste peut accueillir des voix différentes dans une sphère publique dynamique, et à la manière dont les voix de la spiritualité, de la foi et de la religion peuvent être une source d’inspiration pour relever le défi de la polarisation.
Dans son discours d’ouverture, Mme Elizabeth May, députée de Saanich-Gulf Islands et codirigeante du Parti vert du Canada, a décrit la montée de la polarisation observée au Canada ces dernières années comme une menace pour la démocratie, la société et les familles. Notant que la polarisation est souvent renforcée par des sentiments d’isolement social, Mme May a souligné qu’il était important que, comme antidote à une polarisation croissante, les communautés confessionnelles aient la capacité de rétablir un sentiment de connexion entre des personnes d’origines diverses.
Le professeur Miroslav Volf, directeur du Yale Centre for Faith and Culture, a fait remarquer que les conceptions de l’identité qui légitiment la violence pour la protection d’un groupe ou qui donnent la priorité à l’identité ethnoculturelle plutôt qu’à une humanité commune empêchent la création de sociétés caractérisées par l’ouverture et un sentiment d’appartenance. La métaphore de « la maison familiale », en tant que lieu qui cultive le sentiment d’appartenance, qui façonne l’identité tout en restant ouvert et accueillant pour les autres, a été présentée comme un moyen d’imaginer comment nous pouvons orienter nos propres identités pour contrer les tendances à la polarisation.
Les participants ont également eu l’occasion de participer à de nombreux ateliers entre les séances plénières et ont assisté à une représentation en soirée de la chorale communautaire Inshallah Interfaith – c’était la première fois qu’un thème de la conférence « Une société complète » était exploré au moyen des arts.
« Le programme de cette année a aidé les participants à la conférence à comprendre et à contrer le phénomène de la polarisation au Canada. De plus, la conférence Une société complète elle-même peut être considérée comme un moyen de contrer la polarisation », a déclaré Mme Andrea Salguero, directrice du Bureau des affaires publiques de la Communauté bahá’íe du Canada et membre du conseil d’administration de la Conversation interconfessionnelle canadienne. « Par leur participation à cette fin de semaine, ces personnes de différents horizons ont déjà montré comment aborder les différences de points de vue d’une manière respectueuse et constructive. »
Des liens vers les enregistrements des séances plénières et du concert de la chorale Inshallah seront disponibles sur le site web de Our Whole Society dans les mois à venir.