À partir du 21 avril, les bahá’ís du Canada célébreront « la plus grande fête » de leur Foi, la fête du Ridván. Elle couvre une période de douze jours, dont trois sont considérés comme des jours saints, le premier, le neuvième et le douzième jours de cette période (les 21 et 29 avril et le 2 mai). À ces trois occasions, les bahá’ís organisent des rencontres qui comportent généralement des prières, de la musique et d’autres activités festives qui prennent habituellement la couleur du pays où elles se déroulent.
La fête du Ridván marque l’anniversaire du jour où Bahá’u’lláh a révélé qu’il était le Promis attendu pendant des siècles par les fidèles des diverses religions, et que sa venue s’inscrivait dans le contexte du processus ininterrompu de révélation divine. Dix ans avant sa révélation, parce que Bahá’u’lláh s’était associé au mouvement bábi, un mouvement avant-coureur de la foi bahá’íe, le gouvernement persan avait banni Bahá’u’lláh et sa famille de la Perse et les avait exilés à Baghdád, en Iraq. Après avoir vécu une dizaine d’années en Iraq, le respect et l’admiration de la population pour Bahá’u’lláh étaient tels que le gouvernement persan a insisté pour qu’il soit banni encore plus loin de la Perse. Finalement, le gouvernement Ottoman a acquiescé et exilé Bahá’u’lláh et sa famille à Constantinople.
Avant de quitter l’Iraq, Bahá’u’lláh et ses compagnons ont installé leurs tentes pendant douze jours dans un jardin au milieu du Tigre. Pour bon nombre de ses compagnons, ces jours allaient être les derniers passés en sa compagnie. Le jardin où il a déclaré sa mission était réputé pour sa beauté et ces jours furent une des rares périodes de sa vie pendant laquelle Bahá’u’lláh a connu une certaine tranquillité. Bahá’u’lláh avait un grand amour pour la beauté de la nature et, par la suite, ce magnifique jardin a été appelé le « Jardin du Ridván » (prononçé REZ-vonne), un mot arabe signifiant « paradis ».
C’est aussi durant la fête du Ridván que, chaque année, les bahá’ís élisent les membres de leurs conseils responsables. Le processus électoral auquel font appel toutes les communautés bahá’íes du monde qui ont au moins neuf membres adultes est sans pareil parmi les processus électoraux courants. Il n’admet ni campagne ni sollicitation de voix. Les bahá’ís sont appelés à voter pour les adultes de leur communauté que la prière et la réflexion leur auront inspirés de choisir. Il n’y a pas de mise en nomination et les électeurs doivent considérer les compétences nécessaires pour servir la collectivité avant tous autres aspects des personnalités. Les neuf bahá’ís recevant le plus haut nombre de voix sont appelés à servir au sein de l’organisation localement responsable, « l’Assemblée spirituelle locale ».
Au niveau national, les bahá’ís du Canada élisent depuis 1948 une assemblée spirituelle nationale. Les congrès de circonscription ont déjà eu lieu pour élire les 171 délégués du pays. Ils participeront au Congrès national durant la période du Ridván pour conférer, énoncer des recommandations adressées à l’Assemblée spirituelle nationale et élire les neuf membres qui seront appelés à servir au sein de cette institution, pour une période d’un an. Étant donné les objectifs actuels de la communauté mondiale bahá’íe, les délibérations porteront sans doute sur l’établissement de groupes de jeunes, qui visent à fournir une éducation spirituelle à leurs membres et à les former pour qu’ils servent leur collectivité; de cours pour enfants; de forums de prière collective; et sur le développement de ressources humaines au sein de la collectivité qui pourront appuyer la réalisation de ces objectifs.
Cette année, pour marquer le centenaire du séjour de ‘Abdu’l-Bahá au Canada, le Congrès national aura lieu à Montréal. ‘Abdu’l-Bahá était le fils aîné de Bahá’u’lláh, qui l’a désigné pour être son successeur à la tête de la foi bahá’íe. Du Massachusetts, ‘Abdu’l-Bahá s’est rendu en train à Montréal et a fait le voyage dans la nuit du 30 août 1912. Il est resté à Montréal jusqu’au 9 septembre et s’est ensuite rendu dans l’Ouest américain.
En 1953, le statut de sanctuaire bahá’í a été conféré à la maison où il a passé une partie de son séjour à Montréal. La structure du Sanctuaire a récemment subi des rénovations qui ont été achevées à temps pour le Congrès national et les célébrations du Ridván. Bien que la visite de ‘Abdu’l-Bahá ait été brève, l’influence des allocutions qu’il a prononcées dans les églises, des entrevues qu’il a accordées à des journalistes et de ses rencontres avec des Montréalais de toutes les classes sociales se fait encore sentir aujourd’hui. Les journaux de l’époque ont publié de nombreux articles sur ses allocutions et ont présenté des comptes rendus de ses discours sur l’unité de l’humanité.