Les programmes éducatifs conçus pour prévenir la cyberintimidation devraient viser à stimuler le développement à la fois intellectuel et spirituel des adolescents, afin de les rendre capables d’améliorer leurs rapports avec les autres et de contribuer au progrès des collectivités.
C’est ce qui ressort du document soumis par la Communauté bahá’íe du Canada au Comité sénatorial permanent sur les droits de la personne. Le Comité sénatorial est en train de réaliser une étude sur la cyberintimidation et sur son impact sur les enfants et les jeunes au Canada.
Le comité a commencé son étude en décembre 2011 et envisage de la présenter au Sénat en octobre 2012. Il a consulté des professeurs, des conseillers, des jeunes et des organisations afin de « trouver des moyens de prévenir la cyberintimidation, de protéger les jeunes Canadiens qui en sont victimes et de leur venir en aide ». Selon le site web du comité, « Les sénateurs effectuent une étude de cette question importante afin de mieux comprendre ce qui se passe dans la vie virtuelle des jeunes Canadiens d’aujourd’hui. »
Le terme “cyberintimidation” désigne l’utilisation de messageries, de courriels, de réseaux sociaux et d’autres technologies pour tourmenter d’autres personnes. Ce comportement a beaucoup attiré l’attention vu qu’Internet est en train de devenir un espace social important pour un nombre de plus en plus grand de Canadiens. Des actions malveillantes dans cet espace ont été liées à des cas de dépression, de manque de confiance en soi et de suicide.
Des bahá’ís partout au Canada sont engagés dans la mise en œuvre de programmes qui font naître chez les jeunes le désir de servir leurs communautés et qui leur permettent de développer les capacités pour ce service. En se basant sur les conclusions tirées de son expérience avec les jeunes, la Communauté bahá’íe a décidé de concentrer ses réflexions sur le rôle de l’éducation dans la prévention de la cyberintimidation.
Dans le document, il est souligné que dans les espaces sociaux en ligne qui ne sont pas supervisés ni modérés, il appartient aux jeunes de faire eux-mêmes leurs propres choix au moment de communiquer avec leurs camarades. « Pour être capable de faire des choix en se laissant guider par la morale, il faut plus qu’une série de règles; c’est une structure morale complète qui doit être édifiée dans l’esprit d’un jeune – un fort sens social qui connecte les concepts spirituels, les comportements et la prise de conscience des conséquences – et cette structure morale doit être soutenue par la détermination et le courage. »
Plus loin, dans le document, on explique qu’il est nécessaire de clarifier les concepts spirituels, en utilisant comme exemple le concept de « justice ». Dans l’esprit des jeunes, justice est souvent synonyme de représailles, ce qui fait de la vengeance une réponse logique à l’injustice.
« Cette conception de la justice n’est pas tempérée par d’autres qualités comme la compassion et la clémence; le harcèlement prend alors plus d’ampleur et n’est plus seulement le cas de quelques ‘‘ mauvaises graines ’’ dans une classe. En fait, dans beaucoup de cas, les jeunes sont à la fois les harceleurs et les victimes. Ce cycle continue quand les victimes estiment que la réaction appropriée aux brimades est de procéder à une agression semblable à celle dont ils ont été l’objet. »
Dans le document de la Communauté bahá’íe, on suggère qu’un « programme éducatif qui incite les jeunes à explorer la réalité, et les aide à analyser leur milieu social afin de prendre conscience de l’influence que les différentes forces exercent sur leurs pensées et leurs actions, les aidera à développer des relations personnelles plus saines et positives – en ligne ou ailleurs. »
La sénatrice Mobina Jaffer, qui préside le comité, a déclaré qu’en plus des apprentissages tels que celui de la lecture, de l’écriture et de l’arithmétique, il faut aussi mettre l’accent sur l’apprentissage quant aux relations personnelles. « Il faut, dès le plus jeune âge, inculquer aux enfants des valeurs telles que l’empathie, le respect, la tolérance, l’ouverture aux autres et la diversité. Si on instille ces valeurs aux enfants depuis un très jeune âge, il est peu probable que, plus tard, ils tourmentent leurs camarades et adoptent un comportement malveillant et blessant, »
Pour lire la déclaration complète de la Communauté bahá’íe du Canada, veuillez consulter le document ci-joint.
Des informations sur la façon de participer à la discussion, à titre individuel, sont fournies ici.