Le jeudi 18 décembre 2008, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution dans laquelle elle exprimait sa « profonde inquiétude à propos de violations graves des droits de la personne » en Iran. La résolution, à l’origine présentée par le Canada, puis adoptée par un comité de l’ONU il y a quatre semaines, a été approuvée par l’Assemblée générale en fin de journée hier.
« La communauté bahá’íe du Canada est heureuse de voir que la communauté internationale a appuyé avec une telle fermeté les victimes des violations systématiques des droits de la personne en Iran », a déclaré Mme Karen McKye, secrétaire générale des bahá’ís du Canada. « Nous sommes reconnaissants envers le gouvernement canadien d’avoir pris l’initiative, au cours de ces cinq dernières années, en présentant une résolution qui a obtenu l’appui de nombreux pays partout dans le monde. Nous prenons note du ton ferme employé dans la résolution pour condamner le traitement des bahá’ís, la plus grande minorité religieuse en Iran. »
La résolution, votée par 69 voix contre 54, critique surtout l’Iran pour son usage de la torture, la haute fréquence des exécutions, la « répression violente » des femmes et la « discrimination croissante » envers les bahá’ís, les chrétiens, les juifs, les sufis, les musulmans sunnites et d’autres minorités.
« L’Iran ferait bien de réfléchir à ce vote et au fait que des pays, allant de la Finlande à Fidji, sont plus préoccupés par les droits des citoyens iraniens ordinaires que le gouvernement iranien lui-même », a déclaré Bani Dugal, la principale représentante de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations Unies.
« L’Assemblée générale est l’instance la plus représentative dans le monde et, comme il s’agit de la 21e résolution marquant l’inquiétude de la communauté internationale sur le sujet depuis 1985, il ne devrait faire aucun doute qu’il ne s’agit pas de « politisation », comme voudrait le faire croire le gouvernement iranien, mais bien d’un vrai souci à propos de droits universellement reconnus. »
« Malheureusement, malgré des protestations telles que celle-ci et le récent rapport du secrétaire général des Nations Unies, la situation des droits de la personne en Iran s’aggrave de jour en jour. Nous espérons toutefois qu’en exprimant nos inquiétudes, comme nous venons de le faire, les dirigeants iraniens reverront leur position sur les droits de la personne et respecteront enfin les droits si largement acceptés par d’autres nations », a ajouté Mme Dugal.
La résolution met un accent particulier sur les attaques contre les bahá’ís, notant « des preuves plus nettes des efforts de l’État pour identifier et surveiller les bahá’ís, empêchant les membres de la foi bahá’íe d’entrer à l’université et de survivre économiquement, ainsi que l’arrestation et la détention de sept dirigeants bahá’ís sans chef d’accusation ou sans accès à un avocat ».
Mme Dugal a fait remarquer qu’au moins 20 bahá’ís étaient actuellement emprisonnés, y compris les sept dirigeants bahá’ís qui ont été arrêtés en mars et en mai derniers, puis incarcérés à la prison d’Evin sans chef d’accusation. Plus de 100 autres ont été arrêtés puis relâchés sous caution au cours des quatre dernières années dans le cadre d’un effort croissant déployé par le gouvernement pour persécuter les bahá’ís.
(Extraits tirés d’une nouvelle du Service mondial de nouvelles bahá’íes à l’adresse news.bahai.org.)