Le gouvernement du Canada a joué un rôle de premier plan parmi les pays qui appuient les bahá’ís confrontés à une persécution croissante au Yémen, en zone sous contrôle des Houthis.
Le 8 novembre 2018, les gouvernements de l’Australie, de l’Allemagne et des États-Unis se sont joints au Canada pour faire la déclaration suivante sur la situation des bahá’ís au Yémen :
Nous sommes profondément préoccupés par la détérioration du traitement des bahá’ís au Yémen, en particulier par les Houthis à Sanaa.
Le 15 septembre, un tribunal contrôlé par les Houthis à Sanaa a accusé plus de 20 bahá’ís – dont la plupart étaient absents – d’apostasie et d’espionnage. Lors d’une audience subséquente, le 29 septembre, le juge a demandé au procureur de publier les noms des accusés dans un journal et a ordonné le gel de leurs avoirs. En janvier dernier, le même juge a condamné à la peine de mort Hamed bin Haydara, membre de la communauté des bahá’ís, en raison de sa religion. M. Haydara demeure en prison en attendant son exécution.
Ces incidents récents et alarmants reflètent la détérioration de la situation des bahá’ís du Yémen au cours des deux dernières années. En août 2016, les Houthis ont détenu plus de 60 personnes qui avaient participé à un événement organisé par la collectivité des bahá’ís à Sanaa. En avril 2017, ils ont lancé des ‘mandats d’arrestation’ visant au moins 25 bahá’ís et les ont accusés d’avoir tenté de convertir des gens au bahaïsme. Aujourd’hui, six bahá’ís sont en prison au Yémen, et nombreux sont ceux qui craignent pour leur sécurité en raison de l’oppression croissante que subit leur communauté.
Ces actions vont à l’encontre du droit universel à la liberté de religion ou de croyance. Tous les habitants du Yémen, y compris les adeptes du bahaïsme, devraient être libres de vivre leur foi dans la paix et en toute sécurité.
Nous unissons nos voix à ceux qui exhortent les Houthis à libérer immédiatement tous les bahá’ís qu’ils gardent en détention. Le respect de la liberté de religion est une composante essentielle de la paix et de la prospérité au Yémen.
Giuliana Natale, directrice, Inclusion et Liberté de religion, à Affaires mondiales Canada, a transmis cette déclaration au Bureau des affaires publiques avec la note suivante :
Au nom du Bureau des droits de la personne, des libertés et de l’inclusion au sein d’Affaires mondiales Canada, j’aimerais offrir nos vœux les plus chaleureux à la communauté bahá’íe pendant que vous célébrez la naissance de Baha’u’llah.
Baha’u’llah, prophète et fondateur de la religion bahá’íe nous a appris à promouvoir l’inclusion, le respect et l’égalité pour tous. Le Canada adhère également à ces valeurs et nous continuons de les promouvoir, chez nous et à l’étranger. Pendant que vous célébrez ce festival important, permettez-moi de souligner l’importante contribution de la communauté bahá’íe à l’enrichissement de la société canadienne.
Nous envisageons avec plaisir l’opportunité de continuer à travailler avec vous en tant que membres de la communauté bahá’íe pour combattre toutes les formes de discrimination et de xénophobie, ainsi que pour promouvoir collectivement un monde plus inclusif et pacifique pour tous.
Plusieurs députés fédéraux ont, de plus, fait la promotion de la déclaration dans les médias sociaux, dont Frank Baylis, député de Pierrefonds-Dollard, au Québec. Michael Levitt, député de York Centre, en Ontario, et président du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international de la Chambre a fait le commentaire suivant sur Twitter : Fier du leadership conjoint du Canada, des É.-U., de l’Austr., de l’All. dénonçant la persécution des baha’is au Yémen par les autorités houthies. Les arrestations arbitraires, les détentions, la torture et l’exécution pour des convictions religieuses sont totalement inacceptables. (traduction)
La déclaration commune suivait une déclaration récente de la ministre des Affaires étrangères, l’honorable Chrystia Freeland, à l’occasion de la Journée internationale de la liberté de religion, dans laquelle elle a particulièrement attiré l’attention sur la discrimination et la persécution visant les bahá’ís au Yémen et en Iran.