« Le jeûne est la cause du réveil de l’homme. Son cœur devient tendre et sa spiritualité s’accroit. Cela est dû au fait que ses pensées se limitent à la commémoration de Dieu, et nul doute, des progrès idéaux découleront de ce réveil et de cette stimulation […]. » [traduction]
Voilà comment ‘Abdu’l-Bahá, le chef de la foi bahá’íe de 1892 à 1921, a décrit le jeûne bahá’í. Pendant des milliers d’années, le jeûne a fait partie de la vie religieuse. Il a pris diverses formes, selon les traditions religieuses, mais le principe est resté le même. Toutes les traditions ont, en effet, accordé une grande valeur à la discipline spirituelle du jeûne.
Le jeûne bahá’í dure dix-neuf jours, soit du 2 au 20 mars. Dans le calendrier bahá’í, cette période correspond au mois de ‘Álá (qui veut dire élévation), le dernier mois de l’année. Durant cette période, les bahá’ís – sauf les femmes enceintes, ou qui allaitent, les enfants, les personnes âgées, les malades, ceux qui voyagent ou doivent faire un travail physiquement exigeant – s’abstiennent de manger et de boire, du lever au coucher du soleil.
S’abstenir de manger est un aspect important du jeûne, mais il s’agit avant tout d’un exercice spirituel.
« Il y a deux sortes de jeûne, le jeûne matériel et le jeûne spirituel », a écrit ‘Abdu’l-Bahá. « Le jeûne matériel consiste s’abstenir de manger et de boire, c’est-à-dire, s’abstenir des appétits du corps. Le jeûne spirituel ou idéal, par contre, est ceci : l’homme s’abstient de satisfaire ses passions égoïstes, évite la négligence […]. Par conséquent, le jeûne physique est un symbole du jeûne spirituel. » [traduction]
Les personnes qui participent au jeûne prennent part à une riche expérience spirituelle. Par la prière et la méditation, elles s’efforcent de perfectionner leur vie intérieure, en « renouvelant et en vivifiant les forces spirituelles qui sont latentes dans [leur] âme. » [traduction]
Pour Shahrokh Kiani, un bahá’í de Toronto, jeûner, c’est plus que s’abstenir de manger. « C’est une occasion de réfléchir sérieusement au but de ma vie pour mieux le comprendre », dit-il. « Je peux prendre une certaine distance par rapport à ma routine quotidienne et penser à ce que je peux faire pour servir Dieu en servant mes semblables. Durant le jeûne, je suis appelé à me rappeler que je suis avant tout un être spirituel. Durant cette période, j’ai un plus grand désir de prier et de m’adonner à la contemplation. En priant et en méditant, j’arrive à mieux faire l’équilibre entre ma nature physique et ma nature spirituelle. »
Le jeûne bahá’í se termine à l’équinoxe du printemps, le 21 mars. Ce jour, les bahá’ís célèbrent leur Nouvel An, le Naw-Rúz. Le jeûne est donc considéré comme une période de renouvellement spirituel et de préparation à la nouvelle année.