La fumée et la poussière générée par les fusils étaient si épaisses que toute la place publique fut couverte d’un épais nuage. Il y aura 160 ans demain, à Tabriz, en Iran, un jeune homme, connu par le nom le Báb fut emmené de la cellule où il était prisonnier, suspendu dans une place publique et exécuté par un peloton d’exécution.
Le Báb, dont le nom signifie « la porte » en arabe, a proclamé qu’une révélation divine, longuement attendue, était alors imminente et que cette révélation, dont un second messager de Dieu serait porteur, allait engendrer un renouveau spirituel. Ce Messager serait appelé à guider l’humanité vers sa période de maturité collective, caractérisée par la paix et la justice. Selon les bahá’ís, la venue de Bahá’u’lláh, le fondateur de leur Foi, a accompli cette promesse.
Dans la société persane traditionnelle de l’époque, promouvoir le renouveau spirituel, l’éducation et les sciences comme le fit le Báb était révolutionnaire. La peur et la jalousie des dirigeants ecclésiastiques et séculaires ont incités ces derniers à accuser le Báb d’être un rebelle et un hérétique et, finalement, à obtenir qu’il soit exécuté.
Partout dans le monde, les bahá’ís commémorent le martyre du Báb dans des rassemblements qu’ils tiennent en divers lieux, que ce soit sur un terrain privé, dans un salon, un centre communautaire ou une salle publique. À Montréal, il y aura une commémoration au Centre bahá’í Louis-Bourgeois, au cours de laquelle les gens seront invité à suivre un parcours illustrant la vie du Báb. À leur arrivée, les visiteurs seront guidés d’une salle à l’autre. Chacune des salles sera aménagée pour évoquer une ville où le Báb a séjourné. Les événements qui y ont eu lieu seront rapportés par des raconteurs en costumes de l’époque. Les salles seront aménagées dans un style évoquant cette époque et plusieurs peintures commandées à un artiste local y seront exposées. La cérémonie se poursuivra par des prières, de la musique et une présentation audiovisuelle sur la maison du Báb.
Malgré que ce jour saint, férié pour les travailleurs et les étudiants bahá’ís, soit une occasion triste, les membres de la communauté de Montréal cherchent à appliquer les enseignements de leur Foi, qui indiquent que le but de ces jours saints est de poser des gestes pour servir la collectivité. À titre d’exemple, à l’occasion du prochain jour saint, en octobre, ils prévoient organiser un projet de service pour un groupe d’adolescents.