Des représentants de diverses communautés confessionnelles ont discuté des moyens de combattre la montée de la polarisation et de la haine au Canada lors d’une réunion convoquée par le premier ministre Justin Trudeau le 10 décembre 2024. Dix représentants des communautés bahá’íe, chrétienne, hindoue, autochtone, juive, musulmane et sikhe ont participé à cette réunion, soutenue par la Canadian Interfaith Conversation Conversation (CIC) [Conversation interconfessionelle canadienne]. Ils ont été invités à partager leurs réflexions sur l’aggravation des divisions dans la société canadienne, ainsi que des exemples d’espoir au sein de leurs communautés respectives afin de relever ce défi.
« La montée de la polarisation et de la haine au Canada est un phénomène social complexe », a déclaré Andrea Salguero, directrice du Bureau des affaires publiques de la communauté bahá’íe, qui représentait la communauté bahá’íe du Canada lors de cette rencontre. « Cette réunion a été l’occasion d’explorer comment le dialogue interconfessionnel peut faire partie de la solution », a-t-elle ajouté.
Dans son discours, le premier ministre Trudeau a souligné l’importance pour les communautés religieuses de se tourner vers les autres et de travailler ensemble pour faire face à la montée des incidents haineux. Il a souligné le rôle crucial des communautés confessionnelles dans la promotion de la paix dans la société canadienne, qui est diversifiée sur le plan religieux, et a souligné que les politiques et les programmes gouvernementaux doivent être accompagnés du soutien actif des communautés confessionnelles elles-mêmes pour être efficaces. Il a ajouté qu’un engagement interconfessionnel significatif ne devrait pas se limiter aux dirigeants religieux, mais s’étendre aux membres des communautés locales à travers le pays.
Les représentants religieux ont souligné la nécessité de jeter des ponts entre les communautés confessionnelles, notant que la montée de la polarisation et de la haine affecte les personnes de toutes les confessions et de tous les milieux. Certains représentants ont reconnu les défis posés à la collaboration par les tensions existantes entre les groupes confessionnels, mais ont souligné l’importance de continuer à les surmonter par le dialogue interconfessionnel. Les représentants ont également mis en évidence des projets locaux positifs inspirés par la foi, tels que les banques alimentaires, les services d’aumônerie, et d’autres initiatives caritatives qui suscitent l’espoir dans la communauté.
La représentante de la communauté bahá’íe a partagé des observations sur la création d’espaces d’appartenance dans les quartiers, partout au Canada, basée sur l’expérience acquise à soutenir des programmes éducatifs locaux qui invitent les personnes de toutes confessions et de toutes origines à travailler à l’amélioration de leurs communautés.
« Nous apprenons que le sentiment d’appartenance, ce sentiment de lien profond qu’un individu peut avoir avec son quartier et, en fin de compte, avec la société dans laquelle il vit, se cultive par l’action - en servant ceux qui vous entourent de concert avec vos pairs », a déclaré M. Salguero. « Lorsque les gens peuvent utiliser leurs compétences et leurs talents pour contribuer au bien commun, un sentiment d’appartenance, un but spirituel et un lien avec les autres émergent naturellement. »
Mme Salguero a ajouté que, si le sentiment d’appartenance peut être remis en question par les différences de points de vue qui apparaissent naturellement dans le contexte d’un quartier, ces différences ne doivent pas nécessairement conduire à une polarisation accrue ou à la haine. « Il est crucial de créer des espaces pour que les liens qui unissent les membres d’un quartier ainsi que leur humanité commune puissent être étudiés », a déclaré Mme Salguero. « Cette conversation, qui a une dimension profondément spirituelle, est ce qui permet de commencer à répondre à la marginalisation et à la dépossession dans une localité. En particulier, lorsque cette conversation s’accompagne d’un modèle régulier de travail en commun ».
Le rassemblement s’est conclu par une prière et par l’engagement exprimé par les représentants des différentes religions de poursuivre le dialogue interreligieux, faisant écho au commentaire du premier ministre Trudeau selon lequel « trouver des moyens de vivre ensemble dans la paix » est ce que le Canada a à offrir au monde.