Les bahá’ís du Canada étaient peinés d’apprendre ce matin que le procès des sept dirigeants bahá’ís en Iran avait commencé à Téhéran. Tard lundi, le Département d’État américain a fait une vigoureuse déclaration condamnant les actions de l’État iranien. Une déclaration similaire avait été faite vendredi par le ministre canadien des Affaires étrangères.
Partout dans le monde, d’autres gouvernements et diverses organisations pour la défense des droits fondamentaux se sont aussi exprimés au sujet de la décision inacceptable de l’Iran de faire comparaître les prisonniers bahá’ís devant un tribunal. Un des plus importants journaux du Canada, le Globe and Mail, a publié un commentaire énergique aujourd’hui au sujet de la violation des droits fondamentaux que constitue ce procès.
Le texte suivant est paru sur le site Web du Baha’i World News Service:
Genève – Le procès des sept responsables bahá’ís a débuté aujourd’hui en Iran. Les premiers rapports indiquent que le procès est entaché de nombreuses violations de l’application régulière de la loi.
« Nous comprenons qu’aucun observateur n’a été accepté à l’audience », déclare Diane Ala’i, la représentante de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations Unies à Genève. « Ceci est absolument scandaleux, compte tenu du fait que les sept prisonniers le sont exclusivement en raison de leurs convictions religieuses, en contradiction totale de toutes les normes en matière de droits de la personne ».
« Nous comprenons que même les avocats ont dû négocier leur entrée à l’audience alors même qu’ils n’ont en pratique quasiment pas eu accès aux accusés pendant près de deux ans ».
« Au même moment, les agents du ministère des renseignements chargés des interrogatoires des prisonniers et une équipe de tournage ont été vus entrant dans le bâtiment, soulevant des interrogations quant à la nature du procès ».
Mme Ala’i relève également qu’un site Internet lié à un télédiffuseur étatique publiait lundi une nouvelle indiquant que le procès avait déjà commencé et listant les accusations totalement infondées déjà connues à l’égard des sept prisonniers.
« En tout cas, chacun de ces éléments semble indiquer un procès totalement irrégulier et très similaire aux procès spectacles mis en scène en Iran au cours des derniers mois ».
Les sept prisonniers sont Mme Fariba Kamalabadi, MM. Jamaloddin Khanjani, Afif Naeimi, Saeid Rezaie, Mme Mahvash Sabet, MM. Behrouz Tavakkoli et Vahid Tizfahm.
Tous sauf une ont été arrêtés le 14 mai 2008 à leur domicile à Téhéran. Mme Sabet a été arrêtée le 5 mars 2008 à Mashhad. Ils ont été tenus prisonniers dans la prison Evin à Téhéran depuis, sans que la moindre charge n’ait été retenue contre eux, ni qu’un avocat ait pu avoir accès à eux pendant au moins un an.
« Quoi qu’il puisse se passer, il est clair que le procès de ces sept innocents est le procès de toute une communauté et une tentative de plus pour intimider et ostraciser tous les bahá’ís d’Iran. Simplement parce que leur opinion religieuse, diffère de celle des gens au pouvoir ».
Par ailleurs, la haute représentante du Conseil de l’Union européenne, Mme Ashton a déclaré dans un communiqué daté d’aujourd’hui : « L’Union européenne se déclare très préoccupée par le procès de sept responsables baha’is qui s’ouvre aujourd’hui en Iran, car il semble que les accusations portées contre eux soient motivées par leur appartenance à une minorité religieuse ».