Plus de 30 personnes, dont des parlementaires, des sénateurs, des universitaires, des fonctionnaires et des représentants d’organisations de défense des droits de la personne ont assisté à un petit-déjeuner d’information sur la Colline du Parlement avec la professeure Nazila Ghanea, rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté de religion ou de conviction, le jeudi 15 février. L’événement, intitulé « De l’Iran au monde : ce que les changements de tactiques dans la persécution des bahá’ís en Iran révèlent sur les tendances mondiales en matière de liberté de religion ou de croyance », a été organisé par le Bureau des affaires publiques de la communauté bahá’íe du Canada et coparrainé par la sénatrice Marilou McPhedran, la sénatrice Mobina Jaffer, et les parlementaires Elizabeth May, Garnett Genuis et Terry Duguid.
La réunion d’information visait à sensibiliser le public au Canada aux récents changements de tactiques, notamment aux nouvelles méthodes encore plus sévères adoptées par les autorités iraniennes pour persécuter les bahá’ís. « Depuis octobre 2023, plus de 200 incidents de persécution ont eu lieu, y compris un programme systématique de violations de domicile et d’arrestations qui se déroulent dans les villes de tout le pays. Il est alarmant de constater que les deux tiers des personnes détenues sont des femmes, principalement dans la vingtaine et la trentaine, ce qui souligne une intensification des attaques contre les femmes au cours des derniers mois », a déclaré Elham Seddigh Ayafor, directrice des relations gouvernementales pour la Communauté bahá’íe du Canada. « La visite universitaire de la professeure Ghanea au Canada est une occasion unique d’apprendre d’elle sur son mandat et de situer la persécution dont nous sommes témoins contre les bahá’ís en Iran dans un contexte mondial. »
Dans ses remarques liminaires, la sénatrice McPhedran a souligné l’importance des rapporteurs spéciaux des Nations unies dans le cadre international des droits de la personne : « À une époque où nous assistons à une régression des droits de la personne dans le monde entier, le travail des rapporteurs spéciaux des Nations unies est essentiel. Ils consacrent un nombre pratiquement illimité d’heures de travail bénévole à la promotion de l’État de droit international.
L’exposé de la professeure Ghanea, qui s’est appuyé sur l’expérience des bahá’ís en Iran comme étude de cas, a exploré le droit protégé de la liberté de religion ou de croyance dans le cadre mondial des droits de la personne, les diverses formes et contextes de la persécution religieuse et le rôle essentiel des gouvernements dans le maintien et la promotion de ces droits fondamentaux à l’échelle internationale. « La prise pour cible de personnes en raison de leur religion ou de leurs convictions peut être très manifeste ou subtile. Il peut se produire en temps de guerre et de conflit ou en temps de paix. Il peut être dirigé par le gouvernement ou lorsque le gouvernement ne protège pas correctement ces personnes et n’accepte pas leur égalité », a-t-elle déclaré.
La professeure Ghanea a souligné qu’en dépit de l’affaiblissement des mécanismes internationaux de protection de la liberté de religion ou de conviction, ce droit est indissociable d’autres domaines des droits de la personne : « les gens sont pris pour cible en raison de leur religion ou de leurs convictions, mais ils subissent ensuite des violations économiques, sociales, culturelles, civiles et politiques… invariablement, toute une série d’autres droits fondamentaux sont également violés en même temps ».
La professeure Ghanea a également souligné l’importance de la coopération entre les différents partis pour garantir que la liberté de religion ou de conviction reste une priorité nationale. « Il incombe aux champions, aux législateurs, aux politiciens et aux avocats comme vous de porter le fardeau d’un domaine des droits de la personne qui est de plus en plus violé dans le monde entier et dont les mécanismes internationaux ne sont pas aussi solides que ceux d’autres domaines des droits de la personne ». Elle a souligné le rôle clé que joue le Canada dans la promotion de la protection de la liberté de religion ou de conviction dans le monde entier et a souligné que la présence de parlementaires de tous les horizons politiques à cet événement était un signe encourageant de l’engagement du Canada en faveur de ce droit fondamental.
La visite universitaire de la professeure Ghanea au Canada comprenait également une conférence publique au Centre de recherche et d’éducation sur les droits de l’homme à l’Université d’Ottawa et une invitation officielle au Sénat.
L’enregistrement du petit-déjeuner d’information est disponible ici.