Le 12 avril, l’organisation à buts non lucratif, Reconciliation Canada, a rassemblé 60 personnes — autochtones et non autochtones — de religions et de croyances différentes pour étudier la dimension spirituelle du processus de réconciliation. Trois bahá’ís étaient invités à participer à ce rassemblement à Turtle Lodge dans Sagkeeng First Nation, au Manitoba.
Les participants, de culture, de religion et d’âge différents se sont rassemblés pour trois jours de prières et de cérémonies traditionnelles. Beaucoup reconnaissaient que le processus de réconciliation serait lent, avec de nombreux obstacles, si nous ne tenions pas compte de questions fondamentales comme la noblesse humaine et notre souci pour la planète.
Ceux qui se rassemblèrent étaient juifs, chrétiens, musulmans, bahá’ís, sikhs, et beaucoup aussi venaient de traditions autochtones différentes. Les participants ont analysé comment des concepts spirituels comme l’amour, la confiance et la justice peuvent contribuer aux efforts de réconciliation. On partagea des anecdotes, pendant et en dehors des sessions, sur l’amertume qui peut se faire sentir dans les conversations si on ne tient pas compte de ces concepts et de ces qualités. Karen Joseph, chef de la direction de Reconciliation Canada, a dit que l’idée d’organiser cet événement était née de la compréhension de la source de la résilience à laquelle ont puisé les différentes communautés victimes de persécution. Au cours d’une conversation, un participant juif a fait remarquer que les réactions les plus constructives à l’oppression et au génocide, et les plus grandes démonstrations de résilience par les individus et les communautés semblaient être fondées sur les croyances et les pratiques spirituelles.
Pendant une autre partie du programme, les participants assis en cercle avec d’autres ont été invités à poser des questions et à faire part de leurs réflexions sur la réconciliation. Une des premières questions soulevée fut la question concernant le rapport entre la réconciliation et la souveraineté. Deloria Bighorn, une participante bahá’íe, présidente de l’Assemblée nationale des bahá’ís du Canada, dit : « L’honneur d’un seul est l’honneur de tous. Tous les peuples désirent la souveraineté. Ce que nous devons faire, c’est aller de l’avant d’une façon qui sera bénéfique à tous. » L’importance de l’interconnexion de tous les peuples, au Canada et au-delà, fut exprimée à maintes reprises. La conception propre à Reconciliation Canada, de Namwayut, pourrait se traduire par « L’unité de tous les peuples. »
Au cours d’une cérémonie d’adoption traditionnelle improvisée, quelques participants non autochtones furent adoptés par des nations autochtones. La signification de ce geste, d’après les Anciens à Turtle Lodge, est que tous les Canadiens devraient se considérer comme appartenant à la terre et comprendre qu’ils ont la responsabilité de la gérer. Dave Courchene, un des Anciens, fit la remarque suivante : « La réconciliation implique de se réconcilier avec la terre; notre mère la Terre qui pourvoit à tous nos besoins physiques. » Les Anciens ont souvent parlé de la signification des cérémonies sacrées, dont quelques-unes furent célébrées durant le rassemblement, et comment leur pratique consciente engendre un comportement humble et respectueux envers la terre et les autres êtres humains.