Les Associations d’études bahá’íes de campus (AÉBC) du Canada ont réagi avec vigueur aux actions des autorités iraniennes pour refuser aux bahá’ís l’accès aux universités et aux collèges. Durant l’année scolaire 2007-2008, un certain nombre de projets ont été entrepris pour sensibiliser la population universitaire aux moyens adoptés par l’Iran pour denier aux bahá’ís le droit à une éducation supérieure.
L’automne dernier, les AÉBC des universités Simon Fraser et McGill ont créé un stand durant la semaine étudiante et leurs efforts ont eu pour résultat que les étudiants de ces deux campus ont écrit 500 et 100 lettres respectivement aux responsables des Nations Unies, et de l’Iran et à des groupes humanitaires pour défendre les bahá’ís d’Iran. En septembre, à l’Université d’Ottawa, des lettres semblables ont été envoyées par l’Association des étudiants diplômés de l’Université d’Ottawa.
Une discussion en petit groupe durant le symposium tenu à l’Université de l’AlbertaEn octobre, un symposium d’un jour sur le déni du droit à l’éducation imposé aux bahá’ís d’Iran a eu lieu à l’Université de l’Alberta. Parrainé par l’AÉBC de cette université, le symposium a donné la parole à trois conférenciers qui ont présenté un historique de l’éducation en Iran et ont décrit les conséquences désastreuses pour la communauté bahá’íe du déni de ce droit.
Les 50 participants ont également pu participer à un atelier conçu pour les aider à communiquer les faits principaux de la situation des étudiants bahá’ís d’Iran aux responsables du milieu universitaire canadien. Un atelier semblable a aussi eu lieu à l’Université de Colombie-Britannique en janvier. Partout au Canada, des lettres ont été envoyées aux professeurs et administrateurs d’université pour les encourager à dénoncer cette injustice par écrit.
À l’Université Simon Fraser, les étudiants bahá’ís ont fait une présentation au Sénat de l’Université et ont distribué 28 copies de la déclaration « Closed Doors: Iran’s Campaign to Deny Higher Education to Baha’is » [Portes closes : la campagne de l’Iran pour dénier l’éducation supérieure aux bahá’ís].
À l’Université Quest, en Colombie-Britannique, un étudiant bahá’í s’est entretenu avec le président de l’Université, alors qu’à McGill, un autre étudiant est entré en contact avec la conseillère principale auprès de la principale de l’Université. Ils ont tous deux reçu une réponse favorable et ont été encouragés à poursuivre leurs efforts de sensibilisation. À l’Université Quest, une des plus jeunes universités au Canada, le journal de campus a approuvé un article sur la situation des bahá’ís qui paraîtra dans son premier numéro.
Durant la présente année scolaire, les AÉBC ont tenu des causeries publiques au sujet de la persécution des bahá’ís et ont coordonné des activités conjointes avec d’autres groupes et facultés intéressés à discuter des droits de la personne. La section locale d’Amnistie internationale à l’Université de Victoria, la Faculté de sciences politiques de l’Université de Guelph, l’Association des étudiants iraniens et l’Institut d’études en éducation de l’Université de Toronto sont parmi les organisations qui ont collaboré à ces efforts.
Les conférenciers ont inclus Payam Akhavan, professeur de droit de l’Université McGill et Gerald Filson, directeur du Département des affaires extérieures de la Communauté bahá’íe du Canada. Par ailleurs une allocution à l’université de Waterloo a donné lieu à un article dans Imprint, le journal de ce campus.
Au cours de la fin de semaine des 5 et 6 avril, avait lieu une conférence régionale intitulée Érudition, service et action sociale – Réflexion sur le déni d’accès à l’éducation, organisée par le professeur Pierre-Yves Mocquais, directeur exécutif de l’Association d’études bahá’íes et l’AEBC de l’Université McGill. Au moyen d’une série d’ateliers participatifs, les étudiants et professeurs invités à la conférence ont pu explorer la relation qui existe entre l’érudition, le service et l’action sociale, dans le contexte du déni d’accès à l’éducation imposé aux bahá’ís d’Iran.
Information contextuelle
Depuis 1979, le gouvernement d’Iran cherche systématiquement à priver la plus nombreuse minorité confessionnelle du pays du droit à une éducation complète. Plus spécifiquement, depuis 25 ans la République islamique d’Iran empêche les 300 000 membres de la communauté bahá’íe d’obtenir une éducation supérieure, en refusant d’admettre les jeunes bahá’ís dans les collèges et universités. Le gouvernement a aussi cherché à mettre fin aux efforts des bahá’ís pour établir leurs propres établissements d’éducation supérieure.
Cédant aux pressions exercées par l’Organisation des Nations Unies, par divers gouvernements et par des organisations universitaires, éducatives ou de défense des droits de la personne, le gouvernement iranien a indiqué en 2004 qu’il allait cesser d’exiger que les personnes désirant poser leur candidature auprès des universités nomment leur religion. Cette décision semblait ouvrir la voie pour que les bahá’ís puissent s’inscrire.
Depuis, le gouvernement a adopté d’autres méthodes pour dénier aux bahá’ís l’accès aux universités. Pour l’année universitaire 2006-2007, on a permis à un petit nombre de bahá’ís de s’inscrire, mais beaucoup d’entre eux ont très tôt été expulsés.
En ce qui concerne l’année universitaire 2007-2008, 1 037 étudiants bahá’ís ont pu participer à l’examen d’admission l’été dernier, mais plus de 800 d’entre eux se sont fait dire que leur examen ne serait pas corrigé parce que leur dossier était « incomplet ». Au moins 36 des seuls 121 bahá’ís qui ont pu s’inscrire ont depuis été expulsés.
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez vous référer à l’article de janvier 2008 du Bahá’í World News Service intitulé « New tactic obstructs Baha’i enrollments in Iranian universities » ou, en français, l’article « Une nouvelle tactique empêche les inscriptions de bahá’ís dans les universités iraniennes », à l’adresse www.bahai.fr/Une-nouvelle-tactique-empeche-les.html.
Pour obtenir les plus récentes informations ou l’historique de la persécution des bahá’ís d’Iran, veuillez visiter www.bahai.org/persecution/iran et www.denial.bahai.org, ou, en français, www.bahai.fr/-Dossier-Iran-.html.