Le 28 novembre, les bahá’ís et leurs amis commémoreront l’anniversaire du décès de ‘Abdu’l-Bahá survenu ce même jour, en 1921. On se souvient de lui pour sa vie extraordinaire entièrement consacrée au service de l’humanité. Cette année est particulièrement importante pour les bahá’ís canadiens, car elle marque le 100e anniversaire de sa visite au Canada, en 1912, visite qui continue d’inspirer de nombreux Canadiens partout au pays.
Fils aîné de Bahá’u’lláh, le fondateur de la foi bahá’íe, ‘Abdu’l-Bahá en fut le successeur désigné. Il partagea les quarante années d’exil et d’emprisonnement de son père aux mains des autorités persanes et ottomanes qui craignaient son influence grandissante. Après le décès de Bahá’u’lláh, en 1892, ‘Abdu’l-Bahá prit la tête de la communauté bahá’íe, conformément au testament de son père. Prisonnier jusqu’en 1908 de l’Empire ottoman, il fut libéré, ainsi que sa famille, par suite de la Révolution des Jeunes Turcs. Peu de temps après, en 1910, il entreprit un voyage de trois ans en Europe et en Amérique du Nord, au cours duquel il fit un court séjour à Montréal, du 30 août au 9 septembre 1912.
‘Abdu’l-Bahá a donné plusieurs conférences publiques sur des sujets tels que l’égalité entre les femmes et les hommes, l’unité de la race humaine, l’unité des religions, l’éradication des préjugés et l’élimination des extrêmes de richesse et de pauvreté. Répondant à l’invitation de William Sutherland Maxwell, architecte renommé, et de son épouse, May Bolles Maxwell, ‘Abdu’l-Bahá a séjourné à leur domicile de Montréal pendant quatre jours. Cette propriété, située sur l’avenue des Pins, est le seul sanctuaire bahá’í au Canada. Elle a récemment été restaurée, et décorée avec des meubles et des objets datant de l’époque de la visite de ‘Abdu’l-Bahá. Un centre d’accueil a été créé dans la maison attenante au Sanctuaire.
Peu après le retour de ‘Abdu’l-Bahá à Haïfa, où est situé le centre spirituel et administratif de la Foi, la Première Guerre mondiale a éclaté, limitant ses échanges avec le monde bahá’í. Mais les effets de son voyage sur les jeunes communautés bahá’íes d’Occident n’ont jamais cessé d’augmenter grâce, surtout, à une remarquable série de lettres écrites entre septembre 1916 et mars 1917. ‘Abdu’l-Bahá a adressé aux bahá’ís du Canada et des États-Unis quatorze lettres qui contiennent des prières et des recommandations pour les deux communautés, de même que la promesse d’un destin particulier. Il a écrit, entre autres : « […] l’avenir du Canada est très grand, tant dans le domaine matériel que dans le domaine spirituel. » Les directives contenues dans ces tablettes demeurent d’importantes sources d’inspiration pour les bahá’ís dans leurs efforts pour servir l’humanité.
Les funérailles de ‘Abdu’l-Bahá, en 1921, dans l’ancienne Palestine alors sous protectorat britannique, furent exceptionnelles. Juifs, chrétiens et musulmans, de milieux très diversifiés, se réunirent pour honorer sa mémoire. Plus de dix mille personnes, de toutes origines sociales, religieuses et ethniques, vinrent lui rendre un dernier hommage. Il était connu pour diverses raisons : il avait sauvé de la famine d’innombrables personnes au cours de la Première Guerre mondiale, ce qui lui avait valu d’être nommé chevalier de l’Empire britannique ; il avait soigné les pauvres et avait été l’exemple parfait de la façon dont un bahá’í devrait vivre. Le seul rang qu’il souhaitait qu’on lui reconnaisse était reflété dans le titre qu’il adopta : ‘Abdu’l-Bahá, qui signifie « Serviteur de la Gloire ».
Les bahá’ís commémoreront son ascension le 28 novembre par des prières et des lectures de textes sacrés bahá’ís. La commémoration a normalement lieu à l’heure de son décès, soit à une heure du matin.