Le 9 juillet, à midi, dans tout le Canada et dans le monde entier, les bahá’ís marqueront l’anniversaire du martyre du Báb, un des deux fondateurs de la foi bahá’íe.
La mise à mort du Báb par un peloton d’exécution le 9 juillet 1850, eut lieu sur une place publique dans la ville perse de Tabriz. Il fut condamné à mort par les autorités civiles et religieuses qui croyaient que son influence affaiblirait leur pouvoir. Le Báb (un titre signifiant « la Porte ») proclama qu’il était le messager longtemps attendu d’une révélation divine qui transformerait la vie spirituelle du genre humain. Bien que son ministère fût court, le Báb a eu une influence importante sur une société corrompue et dépravée.
Le dix-neuvième siècle fut une période de grandes découvertes et de bouleversements dans le monde. En même temps que l’on réalisait des percées majeures dans le domaine de la science et de la technologie, il régnait un sentiment largement répandu, de ferveur spirituelle et d’expectative. Alors que beaucoup de chrétiens attendaient le retour du Christ, les musulmans se préparaient à la venue du « Seigneur de l’âge » prophétisée dans les enseignements de l’islam.
En 1844, le Báb proclama qu’il était celui qui avait été annoncé dans les écritures du passé. Il enseignait que le renouveau spirituel et le progrès social étaient basés sur l’amour et la compassion et non sur la force et la contrainte. « Purifiez vos cœurs des désirs terrestres et parez-vous des vertus angéliques… » enjoignit-il à son premier groupe de disciples.
Le Báb appelait à la transformation spirituelle et morale de la société perse, élevant le statut des femmes et intercédant en faveur des pauvres. Ses enseignements exhortaient ses disciples à promouvoir l’éducation et l’étude des sciences; de tels messages étaient révolutionnaires dans une région du monde qui avait résisté à l’introduction d’idées et de technologies modernes. Cependant, le but principal du Báb était de préparer les peuples à recevoir le messager de Dieu qui lui succèderait – celui qui ferait entrer le monde dans une ère nouvelle. Ce messager est reconnu par les bahá’ís comme étant Bahá’u’lláh, le Promis de tous les âges, qui révéla son rang en 1863.
Les enseignements du Báb se répandirent rapidement à travers toute la Perse, attirant des milliers et des milliers de disciples, appelés babis. Comme le nombre de ces croyants augmentait, les autorités les déclarèrent hérétiques, ce qui, par la suite, entraîna les atroces massacres de quelque vingt mille babis, ainsi que la mise à mort du Báb et d’un fidèle compagnon par un peloton d’exécution. Malgré les efforts pour étouffer l’influence du Báb, les nouvelles du courage moral des babis continuèrent de se répandre, et furent relatées par des érudits et des diplomates occidentaux.
De nos jours, même après plus de 160 ans, les adeptes de la foi bahá’íe sont intensément persécutés dans le berceau de leur religion. Encore aujourd’hui, les bahá’ís continuent de se voir refuser par les autorités iraniennes leurs droits fondamentaux, entre autres le droit à l’enseignement supérieur, à l’emploi et à enterrer leurs morts. Bien que des organisations internationales et des gouvernements aient demandé au gouvernement iranien d’arrêter ses persécutions des bahá’ís, celui-ci n’a montré que peu de signes de fléchissement.
L’anniversaire du martyre du Báb est un des neuf jours saints bahá’ís qui sont célébrés avec des prières et observés dans des communautés bahá’íes du monde entier.