Naeim Tavakkoli, un ingénieur vivant à Ottawa, passera une semaine très difficile à attendre de savoir quel sort sera réservé à son père Behrouz Tavakkoli un des prisonniers. Nika Khanjani, une étudiante de deuxième cycle à Montréal attend de savoir ce qui arrivera à son oncle, Jamaloddin Khanjani. Ils comparaîtront tous deux devant un tribunal à Téhéran le 12 juin.
Naeim et Nika se souviennent trop bien du sort fait aux dirigeants bahá’ís aux débuts de la République islamique d’Iran, alors que plus de 200 bahá’ís avaient été exécutés uniquement en raison de leur religion.
Behrouz Tavakkoli et Jamaloddin Khanjani sont deux des sept dirigeants bahá’ís emprisonnés en Iran depuis plus de deux ans, qui comparaîtront samedi prochain devant la Section 28 du Tribunal révolutionnaire d’Iran. Confinés à de petites cellules dépourvues de lits et de meubles, ayant rarement accès à la lumière du jour et à l’air frais, les sept prisonniers, qui ont été arrêtés uniquement en raison de leur foi, ont attendu dix-huit mois avant d’avoir accès à leurs avocats.
Ils ont finalement appris qu’ils étaient accusés d’espionnage, de propagande contre le régime islamique et de « corruption sur terre ». L’an dernier, ils ont finalement eu accès à leurs avocats, mais quand les bureaux de Me Shirin Ebadi, gagnante du prix Nobel, ont été fouillés et que celle-ci a dû quitter l’Iran, ils se sont retrouvés encore une fois sans accès à leurs avocats. Les autres avocats ont été arrêtés en juin 2009, lors des perturbations.
Ils ont maintenant des avocats mais la question qui se pose est la suivante. La quatrième séance sera-t-elle moins invraisemblable que les trois premières qui ont eu lieu le 12 janvier le 7 février et le 12 avril?
Lors de la dernière séance, des personnes non-identifiées, sans fonction juridique, incluant une équipe de tournage de l’État, étaient présentes, mais aucun membre de leurs familles n’avaient été admis en cour et le processus était aussi loin des normes internationales de justice que l’avaient été leur arrestation et leur incarcération. Avec l’accord de leurs avocats, les prisonniers ont refusé de participer à ce simulacre de procès et la séance a été ajournée.
La date de leur prochaine comparution correspond au premier anniversaire de l’élection présidentielle si contestée de 2009 et à une journée mondiale d’action visant à attirer l’attention sur les abus des droits fondamentaux qui sont perpétrés en Iran.
« Jusqu’à maintenant, aucune preuve n’a été présentée qu’ils ont commis des méfaits. Comme l’ont confirmé leurs avocats, les accusés sont tout à fait innocents et sont persécutés uniquement en raison de leurs croyances religieuses », a expliqué Diane Ala’i, représentante bahá’íe aux Nations unies, à Genève.
« Le gouvernement iranien devrait savoir que les actions qu’il porte contre ces citoyens innocents sont observées de très près partout dans le monde. »
Les cinq autres accusés sont Fariba Kamalabadi, Atif Naeimi, Saeid Rezaie, Mahvash Sabet et Vahid Tizfahm. Avant leur incarcération, ils s’occupaient des besoins spirituels et sociaux des bahá’ís d’Iran. Il y a présentement 38 bahá’ís dans les prisons de diverses villes iraniennes.
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