Les communautés bahá’íes partout au Canada se rencontrent cette semaine pour prier pour la sécurité des bahá’ís en Iran après avoir appris mercredi dernier que sept membres du comité qui gère les affaires de la plus importante minorité religieuse d’Iran, la communauté bahá’íe, comparaîtront devant un tribunal révolutionnaire pour répondre à des accusations « d’espionnage pour Israël, d’insulte au caractère sacré de la religion et de propagande contre le régime ».
Selon Amnistie Internationale, et M. Irwin Cotler, ancien ministre des Affaires étrangères, les accusations peuvent entraîner une sentence d’emprisonnement prolongé ou d’exécution. Cela nous rappèle les plus de 200 exécutions et attaques brutales contre les bahá’ís après la révolution iranienne de 1979. Partout dans le monde, les gouvernements, les organisations, ainsi que la Communauté internationale bahá’íe, ont dénoncé ces accusations, disant qu’elles étaient complètement mensongères.
Après plus de neuf mois en prison dans des conditions décrites par Amnistie Internationale comme étant un traitement « cruel, inhumain ou dégradant » et sans que des accusations aient été portées contre eux ou qu’ils puissent faire appel à un avocat, il semble que même l’offre courageuse de Shirin Ebadi, gagnante du prix Nobel, de défendre les bahá’ís soit difficile à réaliser, voire impossible, étant donné que le gouvernement iranien a fermé ses bureaux à la fin de décembre et que les procès devant les tribunaux révolutionnaires ont souvent lieu à huis clos et sans avocat.
Nous avons récemment assisté à une intensification rapide de la campagne d’attaques contre la communauté bahá’íe, qui inclut la création et la circulation d’une liste des bahá’ís et de directives pour que les membres de la communauté soient surveillés secrètement; les descentes à l’aube au domicile des bahá’ís; une augmentation marquée du nombre d’arrestation de bahá’ís; l’incitation quotidienne à la haine envers les bahá’ís dans tous les types de médias contrôlés par le gouvernement; la tenue de colloques anti-bahá’ís organisés par le clergé et suivis d’attaques concertées contre le domicile et les propriétés des bahá’ís; la destruction des cimetières bahá’ís partout au pays; la démolition de lieux saints bahá’ís; des actes d’incendie criminel ciblant le domicile ou la propriété de bahá’ís; le refus aux bahá’ís de l’accès à l’éducation supérieure et la diffamation des enfants bahá’ís en classe par leurs professeurs; la désignation de nombreuses occupations et entreprises comme étant interdites aux bahá’ís; le refus d’accorder des prêts bancaires aux bahá’ís; la clôture de commerces bahá’ís; le refus d’émettre aux bahá’ís ou de renouveler les permis d’exploitation d’une entreprise; le harcèlement des propriétaires de bâtiments où des bahá’ís exploitent un commerce pour les inciter à les expulser; et les menaces faites aux musulmans qui s’associent aux bahá’ís.
Plusieurs gouvernements et intellectuels iraniens expriment leur inquiétude
Les bahá’ís canadiens ont bon espoir que le gouvernement iranien tiendra compte de la vague d’inquiétude exprimée par des gouvernements ces derniers jours. Des déclarations vigoureuses ont été présentées au Parlement canadien, jeudi, le 12 février, par le député Deepak Obhrai, secrétaire parlementaire du ministre des Affaires étrangères, et le lendemain par le député Irwin Cotler. Vendredi également, le gouvernement des États-Unis a « condamné la décision du gouvernement iranien de porter des accusations sans fondement d’espionnage contre » les bahá’ís dans une déclaration formulée en termes clairs par le département d’État. Une résolution a été présentée le même jour au Congrès américain. Le vendredi 16 février, le ministre du Foreign Office britannique, M. Bill Rammel a exprimé sa vive inquiétude.
Il est intéressant de souligner le nombre sans précédent et historique de marques de sympathie et de soutien de la part d’Iraniens non bahá’ís du monde entier. Une lettre ouverte, diffusée largement sur Internet, a été signée par plus de 250 intellectuels, écrivains et artistes connus qui, bien que ne faisant pas eux-mêmes partie de la communauté bahá’íe, ont, dans un geste remarquable, offert à la communauté bahá’íe d’Iran, persécutée depuis si longtemps, des excuses publiques de la part du peuple iranien.
Le gouvernement canadien, qui a été parmi les premiers à répondre aux persécutions après la révolution de 1979, a poursuivi, au cours des trois dernières décennies, sa dénonciation du manque de liberté religieuse en Iran. Ces dernières années, le gouvernement canadien a déposé des résolutions condamnant les violations des droits de la personne en Iran, des résolutions qui ont été adoptées par la majorité des États membres des Nations Unies, à un moment où les résolutions visant un pays en particulier sont rares. La persécution des bahá’ís était mentionnée dans ces résolutions comme faisant partie d’une série d’autres abus des droits de la personne en Iran.
Pour informations, contacter :M. Gerald Filson, 416-587-0632 (cellulaire)Directeur du Département des affaires extérieures, Communauté bahá’íe du Canada