Un nombre grandissant d’attaques contre les écoliers bahá’ís iraniens a été rapporté en même temps que les nouvelles de l’expulsion de 94 bahá’ís d’universités iraniennes. Ce phénomène de harcèlement indique que des efforts organisés sont faits pour intensifier la persécution de la plus importante minorité religieuse d’Iran.
En janvier et février dernier, quelque 150 incidents, au cours desquels des écoliers ont été attaqués dans dix villes iraniennes, ont été rapportés. Les enfants et les jeunes ont été insultés en classe par leur professeur, ils ont été humiliés, menacés d’expulsion, parfois renvoyés sommairement de l’école, diffamés par leurs professeurs, on a fait pression sur eux pour qu’ils se convertissent à l’islam, et on leur a enseigné une version de l’histoire iranienne qui dénigre et fausse leur patrimoine religieux. Parallèlement, après qu’un petit nombre d’étudiants bahá’ís qualifiés avaient été acceptés dans certaines universités cette année, le nombre de bahá’ís qui en ont été expulsés s’élève maintenant à 94.
L’intensification des attaques personnelles contre les bahá’ís fait suite à la publication l’an dernier, par le rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté de religion, de documents du gouvernement iranien montrant que les efforts pour étouffer et attaquer la religion bahá’íe proviennent d’instructions données par des responsables du plus haut rang de l’État iranien, dont le chef suprême. L’an dernier, les autorités avaient reçu instruction d’établir des listes des membres de la communauté bahá’íe dans le but de surveiller leurs activités. Au cours de l’an dernier, les autorités ont poursuivi un processus de harcèlement et d’arrestations à court terme des membres de la communauté. Ces mesures ont coïncidé avec la parution dans les journaux de l’État d’une série d’articles qui attaquaient les bahá’ís, qui contenaient des informations erronées et dont le but était d’inciter la haine de la population à l’endroit des 300 000 membres de la communauté bahá’íe d’Iran.
En décembre 2006, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution qui condamnait les violations des droits de la personne commises par l’Iran et qui mentionnait spécifiquement la persécution systématique des bahá’ís. La résolution était encore une fois une initiative du gouvernement canadien, qui a travaillé sans relâche pour porter le sort des bahá’ís d’Iran à l’attention de la communauté internationale.
La persécution des bahá’ís, un phénomène qui remonte aux origines de cette religion au milieu du dix-neuvième siècle en Iran, s’est intensifiée après la révolution de 1979 qui a mené à la formation de la République islamique d’Iran. Plus de 200 dirigeants de la communauté bahá’íe d’Iran ont disparus ou ont été exécutés sous ce régime. En conséquence de l’attention qui a été portée à la situation par les pays étrangers, les persécutions s’étaient quelque peu atténuées. Toutefois, au cours des deux dernières années, les signes montrant que le gouvernement iranien a réaffirmé son intention – telle que documentée dans des rapports publiés par l’ONU au début des années 90 — de cibler, de réprimer et de persécuter la communauté bahá’íe, se sont multipliés.
Quant à elle, la communauté bahá’íe continue à répondre à la situation d’une manière qui est respectueuse des lois, et ses membres s’abstiennent de participer à la politique partisane ou d’attaquer le gouvernement. En même temps, les bahá’ís refusent de renoncer à leurs convictions religieuses. Ils souscrivent au principe de l’égalité de l’homme et de la femme et croient que les fondateurs des grandes religions mondiales — y compris Bahá’u’lláh, un personnage apparu au dix-neuvième siècle et dont la vie et les enseignements sont au centre des croyances bahá’íes — ont une origine divine.
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter le site Web du Bahá’í World News Service.