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Les participants des pays du G8 au Sommet des religions du monde se penchent sur la question de la liberté de religion

Les participants des pays du G8 au Sommet des religions du monde se penchent sur la question de la liberté de religion

Les dirigeants religieux lancent un appel à l’action sur les questions de la pauvreté, de l’environnement et de la paix :

Quatre-vingt importants dirigeants religieux du monde, réunis à Winnipeg cette semaine pour le Sommet des dirigeants religieux des pays du G8, ont lancé un appel à un « leadership et à des gestes inspirés » pour mettre fin à la pauvreté et aux conflits violents et pour protéger l’environnement. Veuillez consulter l’article complet du Bahá’í World News Service à l’adresse :http://news.bahai.org/story/779.

C’était la première fois – et cela à plusieurs niveaux – que les bahá’ís ont participé à un de ces sommets religieux annuels. Des délégués bahá’ís sont venus de six des huit pays du G8, y compris la délégué canadienne Susie Tamas, qui a été invitée à agir comme co-présidente de la délégation canadienne de dirigeants religieux. Des bahá’ís canadiens ont de plus servi comme membres des comités organisateur du Sommet.

En réponse à la suggestion de M. Lloyd Axworthy, ancien ministre canadien des Affaires étrangères et président actuel de l’Université de Winnipeg, la communauté bahá’íe du Canada a aussi organisé un colloque d’un jour sur les droits de la personne et la liberté de religion, faisant appel à quatre spécialistes issus de diverses traditions confessionnels.

Avant le Sommet des religions du monde les participants à un colloque discutent de la question de la liberté de croyance :

La religion continue d’être une force importante dans les affaires du monde et le droit à la liberté de religion doit être défendu pour s’assurer que l’influence positive de la religion se poursuive.

Voilà un des messages exprimés au colloque sur les droits de la personne et la liberté de religion qui s’est tenu ici lundi dernier, en prélude au Sommet des religions du monde, auquel ont participé les dirigeants religieux de nombreux pays, en préparation pour les Sommets des G8 et des G20 tenus en Ontario.

Le professeur Gerald Gall de la faculté de Droit de l’Université de l’Alberta, était un des quatre spécialistes du domaine des droits de la personne, issus de diverses traditions religieuses, à prendre la parole au colloque organisé par la Communauté bahá’íe du Canada. Le Prof. Gall a dit à son auditoire que la religion joue un rôle crucial pour définir la société d’aujourd’hui et qu’elle est une force puissante favorisant la paix et le bien-être.

Les conférenciers étaient tous d’avis que le droit de se familiariser avec les vérités religieuses et de les accepter a aujourd’hui pris une nouvelle importance. Mme Janet Epp Buckingham, directrice du Laurentian Leadership Centre, à Ottawa, a expliqué que la religion encourage les gens à se comporter selon les principes moraux, à se sacrifier eux-mêmes et à servir autrui.

Cela est « crucial pour les personnes, leur collectivité et la société en général », a-t-elle dit.

potentiel de la religion d’être une influence positive, elle est souvent vue comme une source de division. Mais, comme les autres panélistes, elle était d’avis que la violence perpétrée au nom de la religion résulte très souvent de conflits qui ont trait au pouvoir, aux ressources naturelles et aux différences économiques ou ethniques.

Il y a, par exemple, de plus en plus de conflits entre chrétiens et musulmans en Indonésie, a-t-elle expliqué. « C’est étrange car ils ont pendant des années vécu pacifiquement côte à côte. Mais les chrétiens appartiennent à un groupe ethnique distinct. Ils sont souvent d’origine chinoise, ils sont bien nantis et le deviennent de plus en plus.

« Ce qui a été décrit dans les médias comme une confrontation religieuse est, en fait, lié étroitement aux conditions économiques et ethniques. Il faut donc en tenir compte avant de dire ‘‘ Ah, la religion est si souvent une source de conflits! ’’ », a-t-elle dit.

L’ancienne ministre de l’Environnement de l’Iraq, Mme Mishkat Al Moumin – maintenant directrice de l’organisation Women & The Environment, de Washington, D.C. – a raconté comment des groupes, soit-disant en conflit armé, du secteur Sadr City de Bagdad avaient travaillé ensemble, il y a plusieurs années, pour améliorer les conditions environnementales de leur milieu.

À cette époque, il y avait une pénurie d’eau et une insuffisance au niveau du système d’égouts. Pour satisfaire leurs besoins essentiels, même s’ils luttaient souvent les-uns avec les-autres sur d’autres questions, « les sunnis et les chiites ont dit qu’ils étaient prêts à faire ce qui devait être fait, car ils avaient tous besoin de la même chose », a expliqué Mme Al Moumin.

Elle a expliqué que c’est souvent l’absence de choses fondamentales comme l’eau et les services sanitaires, et pas nécessairement les convictions religieuses, qui poussent les gens à la violence.

M. Payam Akhavan, professeur de droit international à l’Université McGill, à Montréal, a dit que trop souvent ceux qui accusent la religion de violence ne voient pas qu’on doit attribuer un plus grand nombre de morts aux idéologies matérialistes du 20e siècle qu’à tout conflit religieux.

Selon le Prof. Akhavan, aujourd’hui les désillusions à l’égard de la religion ont largement mené au capitalisme de consommation mondial qui « nous enlève notre dignité d’êtres humains, en nous réduisant à un ensemble d’appétits. » À l’autre extrême, il y a un retour à une idéologie de fondamentalisme religieux qui perçoit le matérialisme de l’Occident comme une manifestation de décadence morale, a fait remarquer le Prof. Akhavan.

« Ce que nous devons maintenant faire, c’est trouver une voie entre ces deux conceptions » a-t-il dit.

Nous pouvons trouver une telle voie en appuyant sincèrement la liberté de religion, qui suppose une recherche de la vérité et la liberté de l’explorer, a expliqué le Prof. Akhavan.

« Ce qu’il faut c’est créer une spiritualité transcendante qui nous donnera non seulement l’occasion de nous tolérer les uns les autres, mais aussi de bâtir une unité de conviction qui transcende nos différends apparents », a-t-il expliqué.

« Cela est nécessaire et indispensable à la survie de la race humaine. »