Marion Jack est née le 1er décembre 1866, au sein d’une famille en vue à Saint John, au Nouveau-Brunswick. Elle a surtout étudié en Angleterre et en France, où elle a reçu une formation en art. C’était une spécialiste de la peinture de paysage. Elle a entendu parler de la foi bahá’íe pour la première fois lors d’une rencontre sociale à l’époque où elle étudiait à Paris. À compter de ce jour-là, elle a consacré sa vie au service de la foi bahá’íe. Elle a passé quelque temps à Acre (alors dans l’Empire ottoman mais aujourd’hui ville d’Israël), et enseigné l’anglais aux petits-enfants de ‘Abdu’l-Bahá, en 1908. Elle a continué à peindre pendant son séjour.
Dès 1914, elle est rentrée en Amérique du Nord et s’est rendue en Alaska, en Ontario, au Québec et à plusieurs autres endroits pour y enseigner la foi bahá’íe. « Jackie », comme on l’appelait affectueusement, était à l’aise avec les plus jeunes comme avec les plus vieux et, partout où elle allait, les gens l’aimaient et étaient attirés vers elle. Elle savait créer l’unité grâce à sa foi, à son amour et à son ardeur.
Marion Jack est retournée à Haïfa en 1930 et, après cette visite, elle s’est établie à Sofia, en Bulgarie, où elle a passé le reste de sa vie. Elle y a organisé des réunions fréquentes auxquelles assistaient de nombreuses personnes influentes. À l’approche de la Seconde Guerre mondiale, alors que tous ceux qui le pouvaient fuyaient la Bulgarie, le Gardien lui a suggéré de gagner la Suisse ou un autre pays où elle serait en sécurité. Elle l’a supplié de lui permettre de rester, préférant, comme elle le disait, « rester en poste ». Vivant d’une maigre retraite qui ne lui parvenait pas toujours, souffrant de dures privations, âgée, en mauvaise santé, elle n’a pas quitté son poste.
Tout au long de la Seconde Guerre mondiale, et particulièrement après que Sofia soit tombée en zone soviétique, derrière le Rideau de fer, Marion Jack a fait preuve de fermeté, de courage et d’abnégation en demeurant à Sofia et en contribuant au développement de la foi bahá’íe en Bulgarie. Malgré sa pauvreté, son hypertrophie du cœur et bien d’autres problèmes de santé, en butte à la misère dans un pays déchiré par la guerre, et même si ses amis l’imploraient de partir, Marion Jack a passé plus de 20 ans en Bulgarie, où elle est morte le 25 mars 1954.
Ce n’est pas sans raison que ‘Abdu’l-Bahá l’appelait « Général Jack ».
Cet article s’inscrit dans une série sur d’importants personnages historiques de la communauté bahá’íe du Canada, qui ont joué un rôle dans l’établissement et le développement de la communauté au Canada. Au cours de cette année, le Service canadien de nouvelles bahá’íes publiera chaque mois une courte biographie.