Au cours de l’été, des groupes de jeunes ont consacré leurs vacances à des activités visant à renforcer la vie communautaire dans différents quartiers du pays.
Un matin d’été, dans le quartier Kipps Lane de London, en Ontario, un étudiant de 16 ans commence sa journée par une prière, prépare son déjeuner et part à vélo vers le centre communautaire de son quartier. Il y rejoint un groupe de 20 autres jeunes pour participer à des études, des échanges et des projets visant à soutenir les familles de leur voisinage. Au cours de son trajet, il fait une halte pour aider un voisin à réparer sa voiture, ce qui lui permet aussi de mettre de l’argent de côté pour ses études futures. Ces instants-là sont typiques du quotidien des participants au programme « Été de service », qui a cette année mobilisé des centaines de jeunes dans diverses communautés canadiennes.
Cette initiative est centrée sur la conviction profonde que l’épanouissement personnel est intrinsèquement lié à la prospérité et au bonheur de la communauté. Les jeunes sont encouragés à réserver une portion de leurs vacances estivales à des activités de service intenses, axées sur les besoins spécifiques de leur propre communauté. Bien que ces activités incluent souvent des projets visant à résoudre des problèmes pratiques, une part significative de leur énergie est consacrée au renforcement des compétences des jeunes générations grâce à une éducation morale et spirituelle.
Dans le quartier Greenboro d’Ottawa, par exemple, les participants ont organisé des « camps » hebdomadaires pour leurs jeunes voisins. « Nous avons réalisé l’importance de renforcer l’éducation spirituelle des adolescents », a déclaré l’un d’entre eux. « Pour atteindre cet objectif, nous avons planifié et organisé des “ camps ” tout au long de l’été. » Dans le quartier Springdale à Brampton, un autre jeune a raconté : « Chaque jour, nous nous rassemblions dans le parc et engagions des conversations avec nos voisins pour explorer les moyens de fortifier notre communauté. Après ces discussions, les préjeunes du quartier ont organisé une fête communautaire pour renforcer les liens entre les familles, tandis que les jeunes ont organisé des “ camps ” pour les enfants et les préjeunes. »
Une caractéristique commune du programme dans chaque localité est l’étude quotidienne de documents visant à renforcer la capacité des participants à appliquer les enseignements de la foi bahá’íe à leur propre réalité. Les participants ont également réfléchi à la transformation dont ils sont témoins en eux-mêmes, dans leur famille et dans leur communauté. À Kipps Lane, à London, les participants ont discuté de la manière dont ils pourraient appliquer les idées abordées le matin lors de l’étude de textes inspirants. Ils ont ensuite planifié des actions concrètes pour mettre en pratique ces idées. « L’après-midi, nous sortions et mettions ces plans à exécution », a raconté l’un des participants. Il s’agissait notamment « d’engager des conversations enrichissantes avec nos voisins, d’organiser des cours d’éducation spirituelle pour les enfants et les préjeunes, et de réunir les familles pour échanger sur les moyens d’améliorer notre communauté ».
Dans une société où l’isolement et les préoccupations matérielles sont souvent omniprésents, en particulier chez les jeunes générations, les participants ont exprimé leur satisfaction et leur bonheur de consacrer leur temps au service. Une jeune Montréalaise, après avoir vécu une expérience de trois semaines, a partagé ses réflexions : « Je suis heureuse d’avoir contribué à ma communauté et d’avoir renforcé mes propres capacités. Enseigner à des enfants m’a permis de grandir sur les plans spirituel et intellectuel, et me rapproche des autres. »
Malgré la diversité des contextes, les réflexions des participants ont révélé des convictions communes : le service est au cœur de leur vie, et cette période de la jeunesse est « le moment le plus privilégié de la vie », où l’énergie et la vitalité peuvent être consacrées au renforcement des liens communautaires. Un participant du quartier Flour Mill de Sudbury a déclaré : « Suivre la voie du service avec ses meilleurs amis est une grande source de joie. Après réflexion, j’ai réalisé que c’est ce qui compte vraiment à ce stade de ma vie. »
Un autre thème qui est ressorti des réflexions était la transformation intérieure vécue par les participants. Un jeune de Stratford, en Ontario, a décrit à quel point ce processus de croissance peut être rapide : « Cela ne fait que 10 jours, mais je me sens déjà différent. Je me sens plus patient envers moi-même et envers les autres. » D’autres ont parlé du courage et de la confiance qui ont accompagné ce changement. « J’ai remarqué que je me sens plus à l’aise pour parler à des gens que je ne connais pas ou avec lesquels je n’ai pas l’habitude de parler », a confié un autre jeune. « Même si j’ai parfois peur, je trouve le courage de le faire. »
Ces expériences permettent à ces jeunes d’appréhender la vie d’une manière plus intégrée, en reliant l’éducation, la famille, le travail, les loisirs, la croissance spirituelle et la santé physique. Ils reconnaissent également le service comme le domaine où le développement personnel et le progrès de leur communauté se rejoignent.
Ils ont également expliqué comment leur vision s’élargissait. Les participants considéraient leurs efforts locaux comme des contributions au progrès de la société. Un jeune londonien a exprimé l’idée suivante : « Ce qui me motive, c’est de penser à renforcer la vie familiale, la mienne et celle de mes voisins. » Les familles constituent l’unité de base d’une communauté. Lorsqu’elles sont solides, la communauté l’est également. Le fait de savoir que des amis, dans des communautés à travers le monde, s’engagent dans des efforts similaires m’inspire à continuer à servir, car c’est ainsi que le monde changera.