Bahá’ís du Canada English

Pour cette bahá’íe, les Jeux olympiques spéciaux sont autant une question de camaraderie que d’athlétisme

Pour tout dire, Steph Smith est une fanatique des sports.

Elle s’adonne régulièrement au ski alpin, au hockey, au softball, au soccer, à l’athlétisme, à la natation et aux quilles, pour ne nommer que quelques sports. La fin de semaine dernière, elle a remporté trois médailles d’argent aux compétitions de ski des Jeux olympiques provinciaux spéciaux, à Owen Sound. Elle pourra les ajouter aux douzaines d’autres médailles qu’elle a déjà gagnées à d’autres compétitions. De plus, en 2002, elle s’est méritée le titre d’Athlète de l’année.

Pourtant elle parle avec autant de fierté de ses progrès personnels que de ses accomplissements sportifs.

« En participant aux jeux olympiques spéciaux je me suis fait bien des amis », raconte Steph Smith, qui est membre de la communauté bahá’íe de Newmarket. « Maintenant, j’ai plus d’entregent et je ne suis plus gênée de parler aux gens, mais au début, j’étais très timide. »

Les Jeux olympiques spéciaux offrent aux personnes qui ont une déficience intellectuelle une formation athlétique et une chance de participer à des compétitions. L’organisation a vu le jour en 1968 et elle sert aujourd’hui plus de 2 millions d’athlètes partout dans le monde, dont plus de 30 000 au Canada.

Sur le terrain, la gentillesse de Steph Smith envers les autres athlètes et sa générosité d’esprit ne sont pas passées inaperçues. L’an dernier elle a été nommée Athlète ambassadeur. À ce titre, elle est chargée de découvrir les besoins et les préoccupations de ses camarades athlètes et de les représenter auprès de conseils communautaires.

Steph Smith est née à Owen Sound, où avaient lieu les Jeux olympiques spéciaux cette année, mais elle a grandi principalement à Newmarket, une ville d’importance moyenne à environ 50 km au Nord de Toronto. Quand elle était petite, elle a essayé quelques sports mais elle avait plutôt tendance à ne pas beaucoup se mêler aux autres. C’est surtout sa participation à des activités sportives qui l’a fait sortir de sa coquille.

« Quand elle était petite, elle était tellement timide qu’elle ne parlait jamais », raconte sa mère, Carole Plummer. « Et voilà qu’elle est maintenant Athlète ambassadeur, et qu’elle prend la parole au nom d’autres athlètes qui sont trop timide pour s’exprimer. Quand elle était plus jeune, elle n’aurait jamais fait une telle chose. Aujourd’hui, plutôt que de penser seulement à ses propres besoins, elle se préoccupe de ce qui pourrait aider les autres.

Voilà maintenant six ans que Carol Plummer, qui est aussi l’entraîneur de sa fille, travaille avec elle sur les pentes et les pistes. Depuis que sa fille a commencé à participer aux compétition en 1993, elle travaille aussi comme bénévole aux Jeux olympiques spéciaux.

Elles ont toutes deux pris la parole en public dans leur région pour décrire la participation de Steph aux Jeux olympiques spéciaux et pour donner leur point de vue sur les déficiences intellectuelles.

« Le simple fait qu’une personne est née avec un intellect différent, ne la rend pas moins humaine que nous », explique Mme Plummer, « et cela ne l’empêche pas d’accomplir tout ce qu’elle veut. Ce qui rend un être humain si beau est l’ensemble de sa personnalité et de ses accomplissements. Il n’y a pas plus gentille que Steph! »

« C’est essentiellement ce que nous expliquions : regardons les déficiences intellectuelles d’un autre angle. On pourrait même penser que ceux qui souffrent d’une déficience intellectuelle sont ceux qui ne sont pas gentils et bienveillants envers les autres. »

A l’origine, leurs allocutions visaient à informer ceux qui n’avaient pas participé au programme des buts qu’il cherchait à accomplir. Mais graduellement leurs interventions ont pris la forme d’une discussion sur la valeur de chaque personne et sur la place de ceux qui ont une déficience dans la société.

A ce sujet, Mme Plummer dit beaucoup devoir à la foi bahá’íe.

« Quand je me suis mise à lire les Écrits bahá’ís sur la noblesse innée des bébés et sur le fait que nous ne sommes pas nés dans le péché, ma façon de penser a évolué dans une nouvelle direction. Je crois que nous comprenons de mieux en mieux avec le temps. »

‘Abdu’l-Bahá, le fils du fondateur de la foi bahá’íe a dit « [Bahá’u’lláh] a montré que bien que les personnes sont différentes du point de vue de leurs capacités et de leur développement, elles sont essentiellement et intrinsèquement égales en tant qu’êtres humains, tout comme les vagues de la mer sont innombrables et distinctes mais la réalité de la mer est unique. » [Traduction]1

Maintenant que les Jeux provinciaux sont terminés, Steph Smith continuera à participer à des sports d’hiver, jusqu’à la venue du temps chaud, autours du mois de mai. Elle passera alors des pentes de ski aux pistes de course.