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Séminaire sur le rôle de la religion dans l’immigration et l’établissement

Séminaire sur le rôle de la religion dans l’immigration et l’établissement

« Comment pouvons-nous permettre aux nouveaux arrivants d’influencer notre propre conception de la collectivité ? Ils peuvent aider à remettre en question l’individualisme qui prévaut dans notre culture. »

C’est ce qu’a dit Neda Farahmandpour, gestionnaire du Toronto North Immigration Partnership [Partenariat pour l’immigration du nord de Toronto] chez JVS, lors d’un séminaire organisé par le Bureau des affaires publiques de la communauté bahá’íe du Canada à l’École Munk des affaires internationales et des politiques publiques de l’Université de Toronto, le 16 octobre 2019.

Il s’agissait du premier séminaire d’une série sur la religion et l’immigration, coparrainé par le Global Migration Lab de l’École Munk et le Multi-Faith Centre de l’Université de Toronto. Le séminaire s’est articulé autour d’un certain nombre de questions, dont les suivantes : quels sont les idées, les principes et les croyances qui motivent les personnes qui travaillent au sein d’organismes confessionnels d’aide à l’établissement ? Quel rôle les collectivités confessionnelles jouent-elles dans le soutien du processus d’établissement et d’intégration ? Que peuvent apprendre les unes des autres les organisations laïques et confessionnelles qui s’occupent de l’établissement des immigrants récents ?

Mme Farahmandpour était accompagnée d’Anne Woolger, directrice fondatrice de Matthew House, et de Bayan Khatib, directeur général de la Syrian Canadian Foundation, lors d’une discussion présidée par Geoffrey Cameron, directeur des affaires publiques pour la communauté bahá’íe. La discussion a porté sur le rôle de la religion dans le processus d’établissement initial des immigrants récents au Canada. Une trentaine de personnes, dont des étudiants, des professeurs et d’autres représentants du secteur de l’immigration, ont assisté au séminaire.

« Dans la religion, on trouve des idées et des conceptions de ce que signifie vivre une bonne vie, du but de la vie, du travail pour le bien commun, et toutes ces idées ont une incidence sur la vie d’une communauté, » a dit Mme Farahmandpour. « Comment les prestataires de services peuvent-ils puiser dans ces connaissances et de quelle manière peuvent-elles influencer leur pratique ? »

Mme Khatib a parlé de son expérience de travail avec l’Association musulmane du Canada et l’Église unitarienne dans le cadre d’un projet de parrainage privé visant la réinstallation de réfugiés syriens au Canada. Elle a fait remarquer qu’il y avait d’abord une certaine incertitude au sujet de ces relations, mais que cela a cédé la place à un dialogue qui a mené à la découverte d’un ensemble de principes communs au-delà des frontières religieuses. Elle a noté qu’un sentiment de « cause commune » s’est fait jour parmi les personnes de confessions différentes, enraciné dans un ensemble de valeurs similaires.

Mme Woolger et Mme Khatib ont raconté des histoires tirées de la Bible et du Coran, respectivement, qui peuvent être interprétées comme soulignant le rôle de l’hospitalité et du service aux étrangers.

« Dans notre société moderne, nous devons travailler dur pour conserver nos valeurs d’hospitalité, de sacrifice et de dévouement au service », a déclaré Mme Khatib. « Ces valeurs nous rapprochent. »

Michael Sabet, un étudiant au doctorat dans l’auditoire, a observé qu’au Canada il semble que la population soit plus disposée à appuyer des programmes plus vastes pour les réfugiés lorsqu’ils sont formulés en utilisant le langage des valeurs. Il a demandé comment nous pouvions découvrir un langage qui s’éloigne de la description des réfugiés en termes d’analyse coûts-avantages.

Trop souvent, les immigrants et les réfugiés sont perçus en fonction des coûts qu’ils imposent, a noté Mme Farahmandpour. Non seulement est-ce généralement inexact, mais cela peut conduire à des attitudes paternalistes. « Comment voyons-nous les gens que nous servons ? » a-t-elle demandé. « Nous devrions essayer de ne pas décider de la voie à suivre pour que les gens participent à la société canadienne, mais d’aider ceux qui vivent ici à co-créer cette voie avec nous. »

Le prochain séminaire aura lieu le 13 novembre à l’École Munk des affaires internationales.