Des allocutions par un auteur à succès, un distingué sociologue et un professeur émérite d’anglais ont conclu les deux derniers jours de la conférence de cette année de l’Association d’études bahá’íes.M. Homer-Dixon a encouragé tout le monde à participer à la solution des problèmes mondiaux.[Photo: Behnam Rowhani]
Samedi matin, M. Thomas Homer-Dixon, directeur du Trudeau Centre for Peace and Conflict Studies à l’université de Toronto, et auteur du best-seller The Upside of Down, a prononcé une allocution sur les cinq tensions tectoniques qui, selon lui, vont en s’accentuant autours de la planète : les mouvements démographiques, les dommages qui sont faits aux ressources environnementales, le changement climatique, l’élargissement de l’écart entre riches et pauvres, et la crise énergétique mondiale.
M. Homer-Dixon a dit qu’il était temps de cesser de s’en remettre aux érudits et aux politiciens pour trouver des solutions à ces problèmes, et il a encouragé les citoyens à les prendre eux-mêmes en main et à trouver des solutions inventives à ces tensions grandissantes. Citant les paroles de Bahá’u’lláh, le fondateur de la foi bahá’íe, qui a dit « Chacun doit acquérir des connaissances », M. Homer-Dixon a défié la communauté bahá’íe de jouer un rôle de chef de file dans la création d’une sorte de lame de fond de responsabilité morale et éthique, une condition préalable, à son avis, pour que des changements significatifs aient lieu.
La 25e allocution commémorative Hasan M. Balyuzi, l’élément central de la conférence, a été prononcée samedi soir par le sociologue canadien Will van den Hoonaard. Sa conférence très vivante a fait ressortir certaines des prises de conscience qui ont été engendrés par ses expériences personnelles et par les nombreuses années qu’il a consacrées au travail d’érudition. Une des conclusions les plus importantes de son travail en sociologie est que : « Nous sommes par nature unis. La séparation est une construction de la société mais l’unité est la vérité. »M. van den Hoonaard a fait le lien entre la sociologie et le but de l’existence. [Photo: Anand Maharaj]
M. van den Hoonaard a aussi insisté sur le fait que toute étude sérieuse de la société ne peut éviter de se pencher aussi sur la source et le but de la vie elle-même. Il a partagé avec son auditoire sa conviction que les buts de la sociologie et les pratiques de la foi bahá’íe se recoupent, puisque toutes deux jouent un rôle démythificateur, remettent en question ce qui est pris pour acquis, analysent les comportements, et travaillent activement à réduire l’injustice dans le monde.
À la fin de son discours, M. van den Hoonaard a déploré le fait que les sociologues soient si peu nombreux à avoir pris note des efforts systématiques qui sont faits par les bahá’ís pour appliquer des solutions spirituelles aux problèmes sociaux et économiques mondiaux.
Le dernier des principaux conférenciers à prendre la parole était M. Ross Woodman, maintenant âgé de 85 ans, qui a participé dimanche après-midi à une présentation prenant la forme d’une entrevue. M. Woodman, qui est un érudit respecté, un auteur et un spécialiste de l’étude du mouvement romantique a partagé ses réflexions au sujet de la profonde influence de la révélation religieuse sur la conscience collective de l’humanité.M. Woodman a discuté de l’impact conscient et inconscient de la révélation religieuse. [Photo: Vic Voytek]
En se référant au point culminant de son travail d’érudit, un nouveau livre intitulé Revelation and Knowledge, M. Woodman a parlé de l’esprit de la révélation bahá’íe qui a été une source inconsciente d’inspiration pour les poètes romantiques tout comme elle l’est aujourd’hui pour la psychologie contemporaine. Il a toutefois fait remarquer que le véritable pouvoir transformateur de la révélation religieuse doit aussi faire appel à une compréhension consciente. Selon M. Woodman, le fait que le monde contemporain est affligé par le génocide et la violence à l’échelle mondiale, montre, que l’humanité n’a pas encore mis la révélation religieuse au service de son but véritable, l’établissement de la paix dans le monde.
Avec ces trois derniers conférenciers, le programme a donc présenté huit conférenciers en séance plénière. La plupart des quelque 1 200 participants présents au cours de la fin de semaine ont entendu leur allocution. Ils étaient venus de tous les points de l’Amérique du Nord et de treize autres pays.
La diversité était aussi apparente chez les conférenciers, puisque 30 des 73 conférenciers en petits groupes avaient moins de 30 ans (dont deux étudiants du secondaire et trois diplômés récents) et bon nombre d’entre eux représentaient une minorité ethnique, notamment les minorités canadienne-française, chinoise, japonaise, latino-américaine et autochtone.