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Un film expose l’« altérisation » des bahá’ís en Iran

Un film expose l’« altérisation » des bahá’ís en Iran

Plus de 80 personnes se sont réunies au Centre bahá’í de Toronto pour assister à une projection publique du documentaire « ‟Others” In Their Own Land: The Institutionalized Persecution of Bahá’ís in Iran » [« Altérisés » dans leur propre pays : la persécution institutionnalisée des bahá’ís en Iran], qui a été suivie d’une discussion avec un groupe d’éminents Irano-Canadiens. Le film a été réalisé par Farid Haerinejad, un journaliste et cinéaste irano-canadien qui vit actuellement en Allemagne.

Le film se concentre sur la période qui a suivi la révolution islamique et retrace les conséquences de la persécution des bahá’ís sur plusieurs personnes et leur famille. Il souligne le contraste entre la vie personnelle des bahá’ís et les déclarations publiques pleines de préjugés des responsables iraniens, mettant ainsi en évidence l’injustice de la stigmatisation et de l’oppression de la minorité bahá’íe en Iran.

« J’ai intitulé le film ‟‘Others’ In Their Own Land” parce qu’il est toujours plus facile d’être contre quelque chose qu’on dit différent de vous », a déclaré Haerinejad. La propagande gouvernementale qui vilipende les bahá’ís est largement exposée dans le film qui montre comment une population peut développer de profonds préjugés envers un groupe de personnes innocentes.

La projection du film a été suivie d’une discussion en groupe avec la réalisatrice du film, Samira Mohyeddin (journaliste et productrice à CBC Radio One), et Ali Ehsassi (député de Willowdale et président du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international de la Chambre des communes). L’événement était animé par Afsoon Houshidari, membre de la communauté bahá’íe de Toronto.

M. Haerinejad, qui a réalisé plusieurs films sur les minorités en Iran, a fait remarquer qu’avant de réaliser ce film, il avait entendu parler de la foi bahá’íe, mais qu’il ne savait pas grand-chose sur les bahá’ís en Iran. Il a voulu s’assurer qu’une telle histoire soit racontée de façon véridique et avec conviction, et il a été heureux de pouvoir recevoir des informations de première main de ses amis bahá’ís.

Lorsqu’on a demandé à M. Haerinejad ce qu’il avait appris en réalisant le film, il a immédiatement mentionné la résilience des bahá’ís. « Les bahá’ís ne jouent pas les victimes. Ils continuent à avancer et ne s’arrêtent pas. J’adore cela. Ils créent leur propre voie », a-t-il déclaré.

Mme Mohyeddin et M. Ehsassi ont insisté sur l’importance de l’éducation et de l’égalité des sexes et sur le fait que les bahá’ís d’Iran sont considérés comme des précurseurs dans ces domaines dans le pays. M. Ehsassi a ajouté : « Les bahá’ís d’Iran sont une composante importante de l’histoire de ce pays. » En outre, les panélistes ont parlé de l’importance de produire des reportages factuels et de faire connaître au public les atrocités qui ont cours en Iran. « Ce qu’il y a de plus important, c’est de ne pas normaliser les choses terribles que nous voyons en Iran. Nous devons être plus ingénieux et plus efficaces », a ajouté M. Ehsassi.

À la fin, le public a été invité à poser des questions et à faire part de ses réflexions et de ses commentaires. L’un des membres de l’auditoire a demandé aux panélistes ce qu’on pouvait faire, selon eux, pour lutter contre la persécution des bahá’ís en Iran. « Continuer à faire ce que vous faites. Si les bahá’ís continuent à s’impliquer dans la société, cela aidera beaucoup d’autres personnes à voir que les bahá’ís ne sont pas ‟les autres”, qu’ils font en fait partie intégrante de la société et qu’ils ont contribué et contribuent encore grandement à sa croissance. »

‘Others’ in Their Own Land est accessible sur YouTube (en anglais).