Un projet médiatique d’inspiration bahá’íe à Toronto a eu l’occasion de partager ses connaissances avec des éducateurs ismaéliens, qui se posent des questions sur l’éducation spirituelle des jeunes et l’influence des médias sur leur vie.
Le projet Illumine Media a commencé en 2012 à St James Town, à Toronto, et il visait à faire participer les jeunes à la narration d’histoires et à la production médiatique. Il produit des films qui reflètent le milieu physique et social de ses créateurs et cherche à raconter des histoires qui reflètent la dimension spirituelle de la vie des gens. Les films sont présentés dans la communauté et les écoles, où ils stimulent les conversations sur la façon dont les jeunes peuvent participer au processus de changement social.
Environ 2 600 jeunes de Toronto ont vu les films d’Illumine Media dans les écoles, les centres communautaires et au Festival du film de Regent Park. L’équipe d’une vingtaine de personnes qui crée et produit les films est composée en grande partie de jeunes de la localité.
Fayyaz Ali, un éducateur de la communauté ismaélienne, a rencontré Esther Maloney, directrice d’Illumine Media, lors d’une conférence à Toronto sur le rôle de la religion dans la société. En discutant pendant le dîner, ils ont constaté qu’ils étaient aux prises avec les mêmes nombreuses questions sur les aspirations spirituelles des jeunes et sur la façon dont les médias auxquels ils sont exposés et le contenu médiatique qu’ils créent reflètent ces aspirations. Ali a invité Mme Maloney à présenter l’expérience d’Illumine Media à un groupe de quarante-cinq éducateurs de diverses régions du Canada, qui se sont réunis au Centre ismaélien pour un sommet annuel de perfectionnement professionnel des éducateurs ismaéliens.
Au sommet, Mme Maloney a invité les participants à se demander de quel genre d’histoires les jeunes ont besoin en ce moment pour vivre leur vie. Les éducateurs ont parlé du besoin d’histoires qui inspirent un type d’espoir qui renforce la résilience dont les jeunes ont besoin pour faire face aux nombreux défis auxquels ils sont confrontés. Un document de travail a été distribué pour guider les discussions en petits groupes sur les jeunes, la société et les médias. Les participants ont discuté ensemble de la façon dont les jeunes sont affectés par diverses forces dans leur environnement, comme le matérialisme et une culture centrés sur les célébrités.
« Ils ont beaucoup parlé des forces de la vérité, des connaissances et de la beauté, et de la façon dont ces concepts se reflètent dans les espaces que nous créons et qu’ils créent en tant qu’éducateurs », a dit Mme Maloney. « Nous avons parlé de canaliser les talents et les intérêts des jeunes, par exemple pour le sport, vers les efforts locaux au sein de leur collectivité ou pour aider la génération plus jeune. »
Après ces discussions, le groupe a regardé un épisode de How We Grow, comme exemple de la façon dont Illumine Media apprend à intégrer des concepts spirituels dans ses scénarios et dans sa présentation des jeunes. Une participante a parlé de la façon dont l’épisode traitait de sa propre réalité, abordant la prise d’une grande décision, mais soulignant aussi le fait que « ce n’était pas une scène parfaitement orchestrée, c’était comme dans la vraie vie ». Un autre a décrit la façon dont le document de travail et l’épisode se sont éloignés d’une perspective déficitaire des jeunes, les considérant plutôt comme intrinsèquement capables de transformer leurs collectivités. D’autres ont posé des questions stimulantes sur leur propre travail avec les jeunes dans les communautés, imaginant des façons d’insuffler des idées spirituelles dans le travail créatif qui se fait sur le terrain.
Le concept du lien entre les aspects spirituels et matériels de notre vie était attrayant pour plusieurs personnes présentes, soulignant le désir commun des éducateurs bahá’ís et ismaéliens de rapprocher ces aspects apparemment distincts de notre humanité dans nos efforts auprès des jeunes.