La septième édition de la conférence Our Whole Society, une conférence nationale consacrée à l’examen du rôle de la religion dans le discours public canadien, a eu lieu sous forme hybride les 11 et 12 mai 2022.
Organisée pour la première fois à l’Université McGill en 2013, la conférence a donné l’occasion à des centaines de personnes de prendre part à une exploration de la relation entre les idées et l’expérience de la religion et les défis auxquels la société canadienne est confrontée. Elle est parrainée par la Conversation interreligieuse canadienne et, depuis sa création, a été activement soutenue par le Bureau des affaires publiques de la Communauté bahá’íe du Canada.
Cette année, la conférence a débuté par un événement hybride organisé en collaboration avec le Caucus interreligieux parlementaire multipartite. Une petite réception organisée sur la colline du Parlement a accueilli une poignée de parlementaires et quelques dizaines de représentants de diverses communautés confessionnelles. Après la réception, le député Sameer Zuberi a présenté M. Ahmed Shaheed, rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté de religion ou de conviction qui a pris la parole en direct par vidéo.
Monsieur Shaheed a parlé de son travail de promotion de la liberté de religion ou de conviction dans les pays du monde entier. Il a souligné l’importance d’une documentation et d’un suivi adéquats des abus fondés sur la religion, ainsi que la nécessité d’une meilleure formation des diplomates afin qu’ils puissent s’orienter dans les nuances des différences religieuses et théologiques.
En tant que rapporteur spécial des Nations Unies - d’abord pour les droits de l’homme en Iran et ensuite pour la liberté de religion ou de croyance –, M. Shaheed a fait de nombreux rapports sur la persécution des bahá’ís en Iran et dans d’autres pays. Dans ses remarques, il a souligné qu’il était important de tenir les gouvernements responsables de leurs violations des droits de l’homme, en partie parce que cela aide également les victimes de persécution à se sentir plus en sécurité en sachant que les abus ne passent pas inaperçus.
« Le travail dans le domaine des droits de l’homme est comme la goutte d’eau qui tombe sur une pierre », a déclaré M. Shaheed. « Si elle continue de tomber, elle finit par faire une différence. Mon travail ne cherche pas un résultat comme tel, il s’agit plutôt d’un processus. Si nous ne le voyons pas dans cet esprit, nous pouvons nous décourager. »
Le professeur Irwin Cotler, envoyé spécial du Canada pour la préservation de la mémoire de l’Holocauste et la lutte contre l’antisémitisme, a répondu aux remarques de M. Shaheed en soulignant le rôle important joué par les rapporteurs spéciaux de l’ONU qui documentent les violations des droits de l’homme afin de promouvoir la responsabilité internationale.
Le deuxième jour de la conférence a été consacré à des présentations sur la réponse des communautés confessionnelles aux défis de la pandémie, et plus particulièrement sur la manière dont elles ont favorisé des formes d’unité.
« La conférence de cette année nous a permis de réfléchir tant sur le plan conceptuel que pratique aux contributions positives à l’unité de la société qui ont été inspirées par la foi religieuse à travers le pays », a déclaré Geoffrey Cameron, directeur des Affaires publiques de la Communauté bahá’íe du Canada et président du comité du programme de la conférence.
John Longhurst, journaliste spécialiste de la religion pour le Winnipeg Free Press, a fait remarquer que la religion est souvent couverte dans la presse lorsque quelque chose va mal. Dans le contexte de la pandémie, il a estimé que la plupart des groupes confessionnels ont respecté les consignes de santé publique et ont cherché des moyens inventifs de renforcer la résilience collective. Il a parlé du besoin d’histoires plus positives sur les contributions de la religion dans la société.
La Dre Joanne Langley, pédiatre universitaire, coprésidente du groupe de travail canadien sur le vaccin COVID-19 et membre de la communauté bahá’íe, a également souligné le rôle que les communautés confessionnelles ont joué en se tournant vers l’extérieur malgré les conditions de la pandémie. Elle a également souligné que lorsque des questions difficiles surviennent, il est important de trouver un « point d’entente où il n’y a pas de dynamique d’opposition ».
La conférence a également permis d’entendre une description des diverses expériences de communautés confessionnelles qui ont cherché à améliorer l’accès aux services religieux, à nourrir les sans-abri et les personnes dans le besoin, et à mobiliser le soutien pour l’équité en matière de vaccination partout dans le monde.
« Nous devons nous appuyer sur notre humanité commune », a ajouté Mme Nina Karachi-Khaled, présidente du Conseil canadien des femmes musulmanes. « Lorsque nous voyons l’humanité commune de tous, nous sommes en mesure de mieux travailler sur les différences perçues et les malentendus. »