“Every person on the globe is an asset to the globe.”
« Toute personne sur la planète représente un atout pour la planète. »
C’est en répétant plusieurs fois ces mots que la Révérende Karen Hamilton a ouvert une conférence tenue au Centre bahá’í de Toronto sur ce thème : « Les Objectifs du Millénaire pour le développement et au-delà de 2015 : Un rapport du Groupe de haut niveau des Nations Unies. » Elle citait Graça Machel, membre du Groupe de haut niveau des Nations Unies sur le Programme d’action en faveur du développement après 2015. La Révérende Hamilton a assisté à une réunion de ce Groupe en tant que l’une des trente personnes appelées à représenter la société civile mondiale. Le Groupe de haut niveau est chargé de conseiller le Secrétaire général de l’ONU sur les paramètres du nouveau Cadre de développement international. Mme Hamilton a souligné que « nous vivons le genre de […] période où beaucoup de choses qui ne l’avaient pas fait auparavant commencent soudain à se mettre en place ».
Mme Hamilton s’adressait à plusieurs dizaines de participants représentant toutes les couches de la société civile canadienne, ainsi qu’à des membres d’organisations internationales de développement. L’événement était organisé par la Communauté bahá’íe du Canada, le Conseil canadien pour la coopération internationale, le Conseil canadien des Églises et le Mosaic Institute. John Monahan, directeur exécutif du Mosaic Institute, présidait l’événement. Il a ouvert la réunion en déclarant : « Aujourd’hui, un de nos objectifs primordiaux […] est que les conversations que nous tiendrons collectivement contribuent graduellement à combler le fossé qui sépare organisations et individus impliqués dans le développement sur la base des approches confessionnelles, non confessionnelles ou laïques qu’ils adoptent. Les Objectifs du Millénaire pour le développement transcendent la foi, le sexe ou la langue, ils sont universels et touchent la population de la planète entière; ces objectifs nous concernent donc tous et nous avons tous notre mot à dire sur le développement. »
La Révérende Hamilton a fait remarquer que le moment était venu pour la société civile canadienne de s’unir dans un dialogue sur le nouveau Cadre de développement international. « Il est vraiment important de créer des liens et d’entamer une discussion, à ce moment-ci […] Certains d’entre nous vivent cloisonnés depuis bien trop longtemps. »
Lors de la réunion du Groupe de haut niveau des Nations Unies tenue à Londres, au Royaume-Uni, en novembre 2012, la professeure Hamilton était la seule dirigeante religieuse en compagnie de ministres des Affaires étrangères et d’autres personnalités éminentes. Alors que la religion est souvent mise à l’écart dans les discours officiels sur le développement, elle a senti une réceptivité nouvelle aux valeurs, aux principes et à l’éthique que préconise la religion.
Selon Mme Hamilton, il n’est pas possible de passer sous silence les points de vue des communautés religieuses ni leur expérience.
« La plupart des êtres humains sont croyants. Dans le monde occidental, nous avons essayé de prétendre le contraire, ou de taire cette réalité comme si elle était insignifiante. Mais […] la majorité la population mondiale est croyante. [Même] […] le paysage canadien commence à se transformer. Presque tous ceux qui viennent s’installer au Canada apportent leur foi avec eux. »
La professeure Hamilton a fait remarquer que la ministre suédoise des Affaires étrangères avait lancé le défi de surmonter les obstacles à la collaboration que dresse la fausse dichotomie entre « le laïque » et « lereligieux ». «Nous devons dépasser tout cela, le temps du cloisonnement et de la fragmentation sociale est passé – il nous faut créer des partenariats », a-t-elle déclaré. « Les groupes confessionnels, les groupes laïques, les organisations environnementales, et bien d’autres encore, tous ont fait partie de ce cloisonnement, mais cette époque est révolue et nous devons maintenant vivre en fonction du fait que toute personne représente un atout pour la planète. »
Le message fondamental que Mme Hamilton a tiré de la réunion de Londres est « qu’à mesure que nous allons de l’avant, nous devons relever la barre en matière de normes morales et éthiques ». Les faits, les chiffres et les nombres ont leur importance, a-t-elle remarqué, mais « nous devons relever le niveau éthique de notre discours sur le développement ».
À l’issue de la conférence, John Monahan a animé une discussion entre les participants sur la façon de stimuler le dialogue sur les Objectifs du Millénaire pour le développement parmi leurs membres. La rencontre s’est conclue par une résolution d’améliorer la communication sur les processus de contribution aux consultations nationales et internationales sur le cadre post-2015.