Jusqu’à maintenant, l’histoire a surtout fait état de la déshumanisation des êtres humains, selon M. Nader Saiedi, conférencier d’honneur à la conférence annuelle de l’Association d’études bahá’íes, qui s’est tenue à San Francisco du 11 au 14 août 2011. Son allocution, la 29e conférence commémorative Hasan M. Balyuzi, a été un des temps forts de la conférence, à laquelle 1 500 personnes de tous âges (adultes, jeunes et enfants) ont assisté.
Selon le Prof. Saiedi, la déshumanisation est un processus par lequel les êtres humains sont réduits au niveau de la nature, un processus qui se reflète aujourd’hui dans le matérialisme, la violence, le militarisme, les extrêmes de la richesse et de la pauvreté et les violations du droit à la liberté de croyance et de conscience perpétrées par l’État. Une authentique « naissance de l’être humain », nécessite donc à la fois une re-conception et une reconstruction de la religion et de la modernité, explique le Prof. Saeidi.
Les personnages centraux de la révélation bahá’íe – le Báb, Bahá’u’lláh et ‘Abdu’l-Bahá – ont tous donné une impulsion spirituelle à la « naissance de l’être humain », alors qu’une conscience spirituelle et l’unité de l’humanité apparaissent à l’horizon de l’histoire.Citant les paroles suivantes de Bahá’u’lláh, « Est en fait un homme celui qui, aujourd’hui, se consacre au service de la race humaine tout entière » , le Prof. Saeidi a exploré la dynamique de l’amour universel et la nature d’une nouvelle moralité, caractérisée par la connaissance des principes spirituels universels.
Le Prof. Saeidi était un des huit conférenciers qui ont présenté leurs observations en séance plénière. Plus de 80 autres contributeurs ont fait une présentation en petits groupes sur des sujets comme les arts, la bioéthique, l’éducation, les droits fondamentaux, la loi et la gouvernance, la philosophie et la religion. Durant toute la conférence, les enfants et les préadolescents ont pu participer à des programmes parallèles, organisés à leur intention.
Le thème de la conférence, « Transforming Habits of Thought » [Transformer les habitudes de pensée], était inspiré par le message du 28 décembre 2010 de la Maison universelle de justice, le conseil dirigeant de la communauté mondiale bahá’íe. Dans ce document, la Maison de justice mentionne quelques habitudes de pensée qui doivent être développées sur le plan de la culture, comme la capacité de penser en fonction d’un processus.
Les organisateurs ont demandé aux participants de réfléchir aux questions suivantes : Dans les divers domaines, d’où viennent les idées et les pratiques courantes? Comment les habitudes de pensée changent-elles chez une personne ou dans la collectivité? Est-ce le résultat d’efforts délibérés ou d’un processus subconscient? Est-ce par l’étude, par une pratique spirituelle ou par l’expérience?
S’appuyant sur le thème de la conférence, Kenneth Bowers, secrétaire de l’Assemblée spirituelle nationale des États-Unis a examiné comment les divers plans de la Maison universelle de justice ont changé la façon de penser et de gérer les affaires de la communauté bahá’íe des États-Unis.Un aspect central de cette nouvelle façon de penser est l’attitude axée sur l’apprentissage qui joue un rôle essentiel dans les plus récents plans de la Maison universelle de justice. Selon M. Bowers, on voit clairement que le processus d’apprentissage progresse, puisque les questions que nous posons aujourd’hui ne sont pas les mêmes que celles que nous posions hier.
Mme Hoda Mahmoudi, coordonnatrice du Service de recherche au Centre mondial bahá’í, a parlé du domaine des connaissances et du fait que la communauté mondiale bahá’íe devait répondre au défi que lui a lancé la Maison universelle de justice, d’appliquer humblement les notions spirituelles et séculaires qui contribueront à un processus durable de développement de la civilisation.
Un des participants a dit qu’il était heureux que les conférenciers soient de plus en plus nombreux à établir une corrélation entre leur sujet de discussion et les processus du Plan bahá’í qui guide les bahá’ís dans leur travail partout dans le monde. Il a aussi fait remarquer que les étudiants d’université étaient venus en grand nombre à la conférence et désiraient particulièrement découvrir les moyens qui leur permettraient de consacrer leur vie au service de la collectivité.
Une autre personne, qui participait pour la première fois aux conférences annuelles, a dit qu’elle était impressionnée par la diversité des thèmes abordés à la lumière des enseignements bahá’ís et par les approches novatrices des conférenciers pour établir un rapport entre les enseignements et les vastes domaines du discours.
« Les conférenciers d’honneur ont exploré en profondeur les Écrits et leur portée sur un grand nombre de thèmes sociaux, y compris les politiques publiques, le développement de la connaissance et le rôle des arts », a-t-elle dit.
Matthew Weinberg, ancien directeur à la Communauté internationale bahá’íe, a parlé du fait qu’il est important d’avoir une identité et que la religion donne forme à l’identité par l’intermédiaire de la nature dialogique de l’existence humaine. Il a avancé que de nouveaux modèles de transformation sociale apparaitraient seulement après qu’aura eu lieu une transformation fondamentale de la conception que nous avons de nous-mêmes et des autres.
Billie Mayo, une éducatrice, a décrit son expérience lors du développement d’un programme qui vise à aider des jeunes marginaux à surmonter les manifestations du racisme et elle a animé certains aspects des ateliers qu’elle a aidé à développer pour les jeunes.
De nombreuses présentations artistiques ont eu lieu et des artistes accomplis comme l’architecte Fariborz Sahba et le pianiste Ludwig Tuman ont pris la parole en séance plénière. M. Tuman a joué une de ses compositions pour petit orchestre et a ensuite prononcé une allocution sur l’intégration des arts dans le processus de développement de l’esprit communautaire.Le dernier conférencier était l’acteur Rainn Wilson. Il a décrit avec humour comment son site Web, Soulpancake, avait créé un forum où les gens peuvent dialoguer sur des questions spirituelles.